Fès-Meknès : un novembre sec dans les champs
Alors que le mois de novembre s’achève sans la moindre goutte de pluie dans la région de Fès-Meknès, les prévisions de stabilité atmosphérique inquiètent les agriculteurs. Cette sécheresse persistante met en évidence la vulnérabilité d’un secteur dominé par les terres bour, face à l’irrégularité croissante des pluies qui compromet les récoltes et fragilise l’économie régionale.
Dans la région de Fès-Meknès, le mois de novembre se clôture dans un silence météorologique déconcertant après les dernières pluies d’octobre. Alors que les prévisions annoncent une stabilité atmosphérique persistante, une préoccupation croissante envahit les agriculteurs.
Cette sécheresse inattendue met en lumière les défis de ce secteur dans une région principalement dominée par les terres “bour“ avec près de 80% de la superficie agricole totale. Les plateformes spécialisées dans le suivi météorologique indiquent que la région restera sous l’influence d’un anticyclone dominant, inhibant toute possibilité de précipitations jusqu’à la fin du mois. Malgré cette situation, les agriculteurs de la région poursuivent le labour et les semis entamés il y a quelques jours.
Des précipitations insuffisantes pour une levée propice
Rachid Aiche, agriculteur originaire de la commune d’El Manzel, nous explique que les précédentes précipitations ont redonné espoir aux agriculteurs qui ont commencé à travailler et planter leurs terres, ajoutant que les opérations de labour se déroulent actuellement à un rythme soutenu.
«Nous espérons que les conditions climatiques seront plus favorables et que cette opération sera menée avec succès», déclare-t-il.
Pour de nombreux agriculteurs de la région, les précipitations enregistrées jusqu’à présent demeurent insuffisantes pour assurer une levée propice et une croissance normale des cultures. Cette situation inquiétante à un moment crucial du cycle agricole crée une incertitude quant au rendement final des terres cultivées.
Le défi de la régularité
Le constat des agriculteurs de Fès-Meknès par rapport à l’irrégularité des précipitations au cours des dernières années souligne un défi fondamental dans la planification agricole. La nature imprévisible des pluies, souvent en décalage avec les besoins spécifiques des différentes cultures, engendre des inquiétudes légitimes parmi les agriculteurs locaux.
Cette irrégularité climatique constitue une épine dans le pied du secteur agricole, compromettant la prédictibilité et la stabilité nécessaires à une gestion efficace des récoltes. Les cultivateurs, qui s’efforcent de synchroniser leurs activités avec les caprices du climat, subissent ainsi un «impact négatif sur le rendement». Une réalité qui a poussé nombre d’entre eux à insister sur l’urgence d’adopter des stratégies adaptatives et durables pour faire face aux changements climatiques, assurant ainsi la résilience des communautés agricoles face à des conditions météorologiques de plus en plus capricieuses.
Crises en cascade
La sécheresse persistante dans la région ne se limite pas à perturber les activités agricoles ; elle engendre des crises en cascade aux conséquences multiples. En effet, la diminution du niveau des précipitations ne touche pas seulement les agriculteurs, mais s’étend à des domaines cruciaux de la vie quotidienne. Les réserves d’eau potable subissent un déclin préoccupant, et les barrages enregistrent une baisse significative de leur niveau.
Parallèlement, la rareté des précipitations fragilise l’approvisionnement en fourrage pour le bétail, entraînant une hausse des prix de ces derniers. Cette inflation des coûts, malgré les efforts préalables du ministère de tutelle pour soutenir les agriculteurs, aggrave les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les paysans dans la région.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO