Maroc

Fès-Meknès/Sécheresse : prévisions inquiétantes pour les ressources en eau de la région d’ici 2050

à l’horizon 2050, le bassin de Sebou devra faire face à plusieurs défis pour satisfaire les besoins d’une population estimée à 9,2 millions de personnes. Il s’agit, notamment, d’une diminution des précipitations de 10% et d’un déficit de la nappe phréatique de 268 millions de m3/an. à cause de l’envasement, la capacité de stockage des barrages passera de 5.765 Mm3 actuellement  à 4.781 Mm3 en 2050. 

Le bassin de Sebou est confronté à des défis majeurs en raison des effets de la sécheresse. Selon une étude approfondie menée par l’Agence du bassin hydraulique de Sebou (ABHS), l’augmentation de la demande en eau potable, industrielle et touristique sera considérable dans les années à venir. En effet, cette demande passera de 295,9 Mm3 à 339 Mm3 en 2030, puis à 429,6 millions en 2050. 384,5 Mm3 seront réservés à l’eau potable, 30 Mm3 aux activités industrielles et 15 Mm3 aux activités touristiques. Les évaluations de la demande en eau d’irrigation sont également préoccupantes.

Actuellement, la demande s’élève à 2.593 Mm3 pour une superficie totale de 438 hectares. Cependant, en 2050, avec une superficie de de 608 hectares, cette demande atteindra 3.809 mm3/an. En ce qui concerne la qualité de l’eau dans le bassin de Sebou, Abdellah Bourak, directeur de l’ABHS, a souligné que la qualité des eaux de surface était globalement bonne dans la plupart des stations, à l’exception des points de croisement des rejets liquides en aval des villes de Fès, Meknès et Taza.

En revanche, les eaux souterraines sont plus problématiques, avec seulement 28% des points de contrôle affichant une bonne qualité de l’eau, 40% une qualité moyenne et 30% une qualité mauvaise à très mauvaise. Cette situation préoccupante nécessite une action urgente pour préserver cette ressource précieuse et vitale.

Des défis à relever
D’ici 2050, le bassin de Sebou devra faire face à plusieurs défis pour satisfaire les besoins d’une population de 9,2 millions de personnes, dont une diminution des précipitations de 10% (qui conduira à une réduction des ressources en eaux de 20%) et un déficit de la nappe phréatique de 268 Mm3/an. Le bassin fait également face à une insuffisance du dispositif de traitement des eaux usées domestiques et industrielles qui ne dépasse pas respectivement 59% et 30%, en plus d’une diminution annuelle de 31 Mm3 de la capacité de stockage de ses barrages.  Il est également question de lutter contre les inondations sur le périmètre du bassin.

Dans ce cadre, le Plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau (PRAIDE) a recensé 178 sites menacés par les inondations, dont 166 sont couverts par les études préalables et 68 ont déjà fait l’objet de travaux de protection complets ou partiels.

L’envasement des barrages menace la capacité de stockage
Le bassin de Sebou compte 11 grands barrages qui jouent un rôle crucial pour les populations locales. Cependant, l’envasement, qui est l’accumulation de sédiments au fond du lac formé par le barrage, menace la capacité de stockage de ces barrages.

Selon les projections, celle-ci passera de 5.765 Mm3 actuellement à 4.781 Mm3 en 2050. L’envasement peut également avoir des conséquences graves pour les populations qui dépendent des barrages pour leur eau potable, leur irrigation et leur production d’énergie. Il est donc urgent de prendre des mesures pour minimiser les effets liés à ce phénomène.

Parmi ces mesures figurent la réduction des activités humaines qui peuvent contribuer à l’envasement, telles que les travaux de terrassement, la protection des bassins versants et la mise en œuvre de techniques de gestion des sédiments pour réduire la quantité de sédiments transportés par les eaux de surface.

Les mesures préventives
Pour répondre à l’ensemble de ces défis, le PRAIDE a prévu un nombre important d’objectifs visant à assurer la pérennité des ressources en eaux du bassin. Dans ce cadre, le plan vise à atteindre, d’ici 2030, un taux de branchement de 98%, une amélioration du rendement des dispositifs de branchement de 95% et du réseau de distribution de 80%. Il prévoit également de réaliser des économies de 20% en matière d’eau grâce à la mise en œuvre de politiques de gestion efficaces, à la récupération des eaux pluviales et à l’utilisation des eaux usées traitées.

Concernant le développement et la rénovation des systèmes d’irrigation, le PRAIDE prévoit d’adopter le système de goutte à goutte sur 422 hectares de terres agricoles, de réduire le recours aux ressources souterraines de 50% d’ici 2030, et d’augmenter le budget consacré à la réhabilitation et à la maintenance des ouvrages hydroagricoles. Le PRAIDE compte également réduire les effets d’envasement dans les barrages Al Wahda et Allal Al Fassi de 15 à 20% d’ici 2050.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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