Maroc

Fès-Meknès : qu’apportent les dernières précipitations pour la région ?

Malgré les récentes précipitations qui ont permis un remplissage partiel des barrages à 40% dans la région de Fès-Meknès, la situation hydrologique reste préoccupante. Les principaux ouvrages hydrauliques affichent des niveaux nettement inférieurs à 2023, suscitant l’inquiétude des agriculteurs quant aux rendements de la prochaine saison agricole.

Les récentes précipitations dans la région de Fès-Meknès ont certes permis de remplir partiellement les barrages à 40% de leur capacité totale, mais la situation reste très préoccupante pour les principaux ouvrages hydrauliques du bassin.

Selon les chiffres de la Direction générale de l’hydraulique arrêtés au 17 mars 2024, des barrages stratégiques comme Idriss 1er, El Wahda, Sidi Chahed, Kansara et Asfalou affichent des niveaux nettement inférieurs à ceux de la même période l’an dernier. Le barrage Idriss 1er n’est rempli qu’à 20% contre 28% en mars 2023, Asfalou culmine à 40% contre 47% l’année précédente et Sidi Chahed atteint 47% alors qu’il était à 55% des capacités en 2023.

Pour le barrage de El Kansara, il est à 29% contre 31% précédemment. Mais c’est surtout la situation du barrage El Wahda, le plus grand ouvrage du bassin, qui suscite l’inquiétude. Avec un taux de remplissage de seulement 44% (1.551 Mm3), il est très loin des 60% (2.114 Mm3) enregistrés à la même date en 2023.

Or, ce barrage essentiel est censé irriguer près de 100.000 hectares dans la plaine du Gharb, en plus d’alimenter en eau potable les provinces de Taounate et Ouazzane. Il faut noter que si les barrages Bouhouda et Allal El Fassi affichent des taux de remplissage satisfaisants de 100% et 93% respectivement après les dernières pluies, il convient de nuancer ce constat au regard de leurs faibles capacités de stockage, limitées à seulement 44,8 Mm3 et 63,7 Mm3.

Déficit pluviométrique de 11%
Selon la Direction régionale de l’agriculture, les précipitations du mois de mars ont permis d’enregistrer une pluviométrie moyenne de 43,6 mm jusqu’au 11 mars, portant le cumul saisonnier à 251,49 mm dans la région.

Cependant, ce niveau reste déficitaire de 11% par rapport à l’an dernier et de 27% comparé à une année normale. Malgré l’apport des dernières pluies, la situation hydrologique régionale demeure donc préoccupante avec un déficit pluviométrique notable.

Les agriculteurs doutent des rendements de la saison
Bien que les récentes précipitations aient permis une légère hausse du taux de remplissage des barrages, les agriculteurs de la région ne partagent pas un optimisme quant aux rendements de la saison agricole à venir.

Contactés par Les Inspirations ÉCO, plusieurs d’entre eux ont fait part de leurs vives inquiétudes face à la situation alarmante qui prévaut désormais depuis sept années consécutives de sécheresse. Ces pluies tardives sont loin d’être perçues comme une bouée de sauvetage capable de renverser le cours désastreux des déficits hydriques chroniques.

Si l’agriculture irriguée peut en tirer un maigre bénéfice, ce supplément d’eau ne saurait compenser la dégradation continue des ressources en eau, accentuée par des températures élevées annoncées qui favoriseront rapidement l’évaporation.

Le spectre des défis économiques majeurs plane aussi bien sur les cultures en jachère que sur les exploitations irriguées. Aucun secteur n’est épargné par les impacts dévastateurs de cette sécheresse persistante qui mine les espoirs des agriculteurs année après année. Malgré ce répit pluvieux, le scepticisme reste de mise face à la menace d’une nouvelle saison compromise.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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