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Fès-Meknès : les challenges pour une nouvelle politique de développement régional

Les acteurs de la Région Fès-Meknès accordent leurs violons afin de déployer sur le terrain les orientations de la régionalisation avancée, conformément aux ambitions du Nouveau modèle de développement (NMD). Dans le cadre de la préparation du PDR 2022-2027, la région compte programmer une série de rencontres pour débattre des besoins de la population.

La Région Fès-Meknès a accueilli, mardi 5 avril, la deuxième étape de la série des tables rondes sur Les Challenges des Régions, initiée par le groupe Horizon Press sur le thème “Régionalisation avancée et Nouveau modèle de développement : les Challenges de Fès-Meknès pour une nouvelle politique de développement régional”. Décliné en deux parties, le premier panel de cette table ronde a été consacré au modèle de gouvernance et de pilotage, ainsi qu’aux grands chantiers de développement en cours.

En effet, les instances régionales sont investies d’un rôle majeur dans la mise en place d’une gouvernance claire et d’outils et programmes stratégiques (PDR, SRAT, PAC…) ainsi qu’à travers l’activation de mécanismes de transfert des compétences de l’État vers les régions.

Mettant en avant la portée considérable du programme de développement régional (PDR), le président de la Région Fès-Meknès, Abdelouahed El Ansari, a rappelé que le PDR a permis d’identifier 97 projets d’un investissement global de 11,2 milliards de DH (MMDH).

Il a, à cet égard, indiqué que les projets du contrat programme État-Région enregistrent un léger retard de concrétisation que le conseil compte rattraper. Ce décalage est dû, soit à un manque de financement, soit à un défaut d’engagement de certains partenaires.

«Pour s’assurer de l’avancement de ces projets, notre conseil travaille d’arrache-pied pour mener à bien l’ensemble des projets du contrat programme avant fin 2022», précise El Ansari. Et d’ajouter, «le Conseil régional de Fès-Meknès est en cours de préparation de son PDR 2022-2027. Dans ce cadre, et conformément aux recommandations du NMD, une série de rencontres provinciales sont programmées pour débattre des besoins de la population de l’ensemble du territoire de la région».

De son côté, Mohamed Benmoussa, membre de la CSMD, a précisé, lors de cette rencontre, que le territoire doit présider à ses destinées. «Aujourd’hui, nous sommes convaincus que les programmes de développement territoriaux doivent émaner du terrain, avec la participation de l’ensemble des acteurs locaux et refléter, dans tous les cas, les besoins des populations. Cette démarche contribuera à prévenir les contraintes liées à la mise en œuvre des différents programmes régionaux».

Selon lui, «le territoire doit être maître de son destin». Cette analyse explique en partie pourquoi les projets de développement, initiés dans le cadre du PDR de la Région Fès-Meknès, en sont à des niveaux de réalisation relativement faibles. En effet, ils ont été d’abord pensés au niveau central puis déclinés au sein des régions. Ils n’ont pas été conçus avec les citoyens et les acteurs économiques du territoire.

Benmoussa préconise que, pour garantir la déclinaison du NMD au niveau régional, il soit procédé à la révision dustatut de la fonction publique territoriale en permettant aux walis, ainsi qu’aux présidents des régions et communes, d’être dotés de la capacité de recruter, notamment sur la base de contrats, et de bénéficier du transfert des «meilleurs» fonctionnaires de l’administration centrale vers les territoires.

Il a également précisé qu’il faut penser à apporter de l’ingénierie dans la gestion des territoires, en particulier des communes et des régions, et notamment via une ingénierie financière à même de mobiliser le plein potentiel fiscal des territoires, ce qui est loin d’être le cas actuellement.

«Les collectivités territoriales doivent être gérées suivant les Best practices, à l’instar des grands groupes privés. Sinon, elles ne pourront pas recourir à l’épargne financière», estime Benmoussa.

Concernant les priorités à définir et les atouts à mettre en valeur, Benmoussa a indiqué aux opérateurs de la région que «là où il faut absolument mettre le paquet dans la stratégie de développement de la Région Fès-Meknès, c’est bien évidement dans le tourisme, l’artisanat, l’agro-industrie et le textile, et de manière générale, dans tout ce qui est en relation avec l’ingénierie, l’innovation, la recherche et développement et l’offshoring de haute expertise».

Pour ce qui a trait au rôle important que l’université marocaine est appelée à jouer dans le cadre du NMD, Radouane Mrabet, président de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA) a précisé que «notre université est prête à mobiliser l’ensemble de ses forces vives pour concevoir et contribuer à l’élaboration des documents et des instruments de développement régional.

En effet, elle est en pole position pour atteindre rapidement la vitesse de croisière nécessaire en vue d’atteindre les objectifs du NMD». L’université sera également placée au cœur de l’écosystème territorial de manière à développer une nouvelle approche de la formation supérieure, axée sur la recherche, et étroitement liée à son environnement socioéconomique.

En effet, la région dispose d’un important bassin d’étudiants qu’elle doit maintenir et former pour lui permettre de contribuer à sa croissance. L’ambition du NMD est de faire de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique un véritable levier de développement, en résorbant rapidement ses principales lacunes et dysfonctionnements. À moyen et long terme, l’ambition est de positionner le Maroc en tant que hub régional, voire international de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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