Fès-Meknès : les barrages sont à moitié pleins
Les barrages de la Région de Fès-Meknès enregistrent un taux de remplissage qui varie de 25,8% à 64,7%. Le volume d’eau stockée actuellement au niveau des retenues des barrages du bassin du Sebou est de l’ordre de 2,89 milliards m3.
En cette période de l’année, les barrages de la Région de Fès-Meknès enregistrent une baisse importante des ressources en eaux et affichent l’un des taux les plus faibles depuis plusieurs années. En analysant la situation journalière des cinq grands barrages du bassin hydraulique de Sebou, à savoir Idrissi 1er, El Wahda, Sidi Chahed, Kansara et Asfalou, on constate que ces derniers enregistrent, à la date du 6 janvier 2022, un taux de remplissage moyen de moins de 50%. Les réserves en eau enregistrées dans ces barrages s’élèvent à 2.893 millions de m3, dont 2.080 millions de m3 au barrage Al Wahda. Ce dernier assure l’irrigation d’environ 100.000 ha au niveau de la plaine du Gharb, en plus de l’alimentation en eau potable des provinces de Taounate et Ouazzane.
Dans le détail de la situation journalière des barrages, on constate que le barrage Idriss 1er est rempli à 45% contre 57,8% à la même période de l’année 2021, Asfalou est à 53,4% contre 54,3%, le barrage Sidi Chahed à 64% contre 69% en 2021, alors que le barrage El Kensera est à 25,8% contre 22% durant la même période de 2021. Il est à noter que le barrage El Wahda, quant à lui, est rempli actuellement à hauteur de 59% (2.080 Mm3) contre 52,1% (1.833,8 Mm3) à la même période de l’année 2021. De manière générale, l’état des retenues des barrages relevant de l’Agence du bassin hydraulique de Sebou (ABHS) est de 2,89 MMm3. Ces résultats sont obtenus grâce aux dernières pluies qui ont été bénéfiques aux différentes nappes d’eau souterraines du bassin.
En effet, les précipitations enregistrées au niveau du bassin de Sebou, entre septembre et décembre 2021, sont estimées en moyenne à 72 mm et les apports en eau enregistrés au cours de la même période, au niveau des barrages du bassin, s’élèvent à 70 millions m3, dont environ 50% au niveau du barrage Allal Al Fassi dans la province de Sefrou. Pour les agriculteurs de la région, le retard des pluies enregistré cette année menace les besoins en irrigation des terres agricoles de la région. Surtout que le bassin de Sebou est le siège d’une activité agricole et industrielle très importante où l’agriculture constitue la principale activité économique du bassin avec une superficie agricole utile de 1.750.000 ha (20% du potentiel national).
La superficie irriguée actuellement dépasse les 400.000 ha. Les principales activités industrielles sont l’agro-industrie, notamment les sucreries, les huileries et les laiteries, les papeteries et les tanneries. Cependant, l’irrégularité des précipitations constitue un facteur limitant du développement socio-économique de ce bassin. Le bassin s’alimente en eau soit par infiltration des eaux de pluie, soit par fonte des neiges du Moyen-Atlas, ce qui permettra l’amélioration des captages pour l’alimentation en eau potable aussi bien urbaine que rurale pendant l’étiage. Notons que cette capacité sera renforcée par le barrage M’dez en cours de construction, d’une retenue de 700 Mm3, dont le but principal est le transfert d’eau vers la plaine du Saiss afin de contribuer à la sauvegarde des ressources en eau souterraines de la plaine surexploitée.
Par ailleurs, et afin d’accompagner le développement socio-économique de la région, d’autres barrages sont prévus dans le cadre du Plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau (PDAIRE). En effet, le PDAIRE prévoit l’augmentation de stockage au niveau de la région d’un volume de 2.865 Mm3, à l’horizon 2050, à travers la réalisation de 7 nouveaux barrages. Quatre de ces ouvrages, Bab Ouender, Ratba, Ribat Lkhir et Sidi Abbou, sont intégrés dans le Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027. Il faut noter que les barrages du bassin servent à une population de 6,2 millions d’habitants, dont 30% vivent dans la zone de la plaine du Saïss qui regroupe les villes de Fès, Meknès et une dizaine de centres urbains. La population urbaine, habitant dans 73 villes et centres du bassin, est estimée à 3,7 millions d’habitants tandis que la population rurale est localisée au niveau de 6.000 douars.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO