Maroc

Fès-Meknès : la transmission des savoir-faire artisanaux marocains menacés s’accélère

La sellerie brodée de Fès était à l’honneur au lancement en début de semaine de la formation de huit jeunes artisans dans le cadre du programme «Trésors vivants artisanaux marocains». Cette initiative, portée par le ministère du Tourisme et l’Unesco, vise à sauvegarder des métiers de l’artisanat ancestral menacés de disparition, en assurant leur transmission aux nouvelles générations. 

Le lancement le 16 novembre dernier par le ministère du Tourisme, et l’Unesco du programme des «Trésors vivants artisanaux marocains» a marqué une étape décisive dans la préservation des métiers de l’artisanat traditionnel menacés de disparition au Maroc.

Ce lundi, la sellerie brodée de Fès était à l’honneur avec le début de la formation de huit jeunes artisans par le maître artisan Hicham Seqqat, considéré comme un «trésor vivant» de ce savoir-faire séculaire. Pendant neuf mois, ces apprentis vivront au rythme de l’atelier au sein du Centre de formation et d’apprentissage des métiers de l’artisanat traditionnel El Batha, à Fès.

Au total, 795 heures seront consacrées à l’acquisition des compétences techniques spécifiques à la sellerie brodée sous la supervision directe du maître. S’y ajouteront 150 heures de formation aux compétences transversales utiles à l’exercice du métier. Selon Abderrahim Belkhayat, directeur régional de l’artisanat à Fès, l’objectif de ce programme est d’assurer la pérennisation de ce métier considéré comme menacé de disparition et de le transmettre à la jeune génération de professionnels.

32 métiers artisanaux à préserver
À l’échelle nationale, pas moins de 32 métiers artisanaux ont été recensés par le ministère et l’Unesco comme étant en voie de disparition. La seule région de Fès-Meknès en concentre neuf. Parmi ces derniers, on en trouve sept à Fès, à savoir la sellerie traditionnelle marocaine, la fabrication des soufflets (rabouses), le tannage des basanes (ziouani), le bois marqueté, la fabrication d’armes traditionnelles, le tissage du brocart et la fabrication de seau (qbab). La damasquinerie et la poterie sont localisées à Meknès. Le programme national entend former 57 stagiaires la première année. Ils seront encadrés par six «trésors vivants» artisanaux soigneusement sélectionnés pour leur excellence dans leurs domaines respectifs.

Six métiers ciblés
Cette première promotion concerne six métiers menacés de disparition à l’échelle nationale, à savoir la «Blousa oujdiya», la facture instrumentale, le zellige de Tétouan, la fabrication de tentes, la broderie de Salé et la sellerie brodée de Fès. «L’objectif à 5 ans est d’étendre ce programme à 24 autres métiers menacés pour assurer leur transmission aux nouvelles générations», souligne Sanaa Allam, responsable culturelle à l’Unesco. Un enjeu de taille pour la préservation du riche patrimoine artisanal du pays.

Vers un système pérenne pour transmettre  les savoir-faire
Ce programme ambitieux s’inscrit dans le cadre de la convention de l’Unesco de 2003, ratifiée par le Maroc en 2006. Son but est de mettre en place un système pérenne pour transmettre les savoir-faire liés à ces métiers de l’artisanat ancestral, dans une logique de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel national. Il découle également de la convention signée fin 2022 entre le ministère et l’Unesco pour protéger les métiers d’artisanat menacés. En caractérisant avec précision les gestes, outils et techniques propres à ces professions, l’enjeu est de constituer une documentation de référence avant que ces pratiques ne disparaissent. 

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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