Maroc

Fès-Meknès/Cuir : une délégation camerounaise prospecte la région

Une délégation d’hommes d’affaires camerounais, dirigée par le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat, a tenu récemment des rencontres bilatérales avec les opérateurs économiques de la Région Fès-Meknès afin d’explorer les opportunités de coopération dans le secteur du cuir.

La Région Fès-Meknès conforte sa position incontournable dans le monde de la production du cuir, et ce, que ce soit dans le domaine artisanal ou industriel. C’est pourquoi une délégation officielle du Cameroun, conduite par Achille Bassilekin III, ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat, est venue explorer les possibilités d’échanges avec les opérateurs locaux.
Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre des premières rencontres économiques maroco-camerounaises, est une opportunité unique de découvrir le savoir-faire et les compétences de la région en matière de cuir. La délégation a ainsi pu rencontrer des partenaires potentiels (FEDIC, AMIC, chambres d’artisanat et de commerce, opérateurs du secteur…) pour développer des projets communs et tirer profit des connaissances accumulées dans ce domaine par le Maroc depuis plusieurs siècles .
Explorer les secteurs porteurs
Cette première visite de la délégation camerounaise vise à explorer les secteurs les plus dynamiques, qui ont conféré une renommée internationale au Maroc, notamment dans la chaîne de valeur du cuir et du travail du bois. «C’est une opportunité unique de capitaliser sur les savoir-faire et les connaissances accumulées par le Maroc depuis plusieurs siècles dans le domaine du cuir», nous confie le ministre camerounais, soulignant sa conviction que ces échanges seront bénéfiques pour toutes les parties impliquées et contribueront à renforcer la coopération bilatérale. Comme le souligne Hamza Ben Abdellah, président de la Chambre de commerce, d’industrie et de services (CCIS) de Fès-Meknès, la visite de la délégation camerounaise s’intègre dans l’approche de l’instance qu’il préside visant à renforcer la coopération Sud-Sud avec les partenaires africains. Il a rappelé que la CCIS avait eu l’occasion, au cours de la semaine précédente, de rencontrer une délégation de la Chambre de commerce de Dakar et que des rencontres avec des partenaires libyens sont également prévues la semaine prochaine.
Matières premières abondantes
Il est primordial de prendre en compte les différences notables entre les secteurs du cuir au Cameroun et au Maroc. En effet, alors que la production camerounaise se concentre essentiellement sur l’exportation de peaux brutes, le Maroc a développé quant à lui une importante activité de transformation de cuir.
Cette situation pourrait constituer une véritable opportunité pour les producteurs marocains, qui pourraient augmenter leur productivité en profitant des prix avantageux du marché camerounais.
Actuellement, les peaux disponibles sur le marché national ne sont pas en mesure de répondre à la demande croissante des producteurs locaux. C’est pourquoi l’importation de peaux brutes en provenance du Cameroun pourrait offrir une solution avantageuse aux transformateurs marocains, leur permettant ainsi de diversifier leur offre et d’accroître leur capacité de production.
Par ailleurs, il est important de souligner que le Cameroun dispose de dépôts de peaux qui ne sont pas disponibles au Maroc en raison des différences de cheptels. En explorant cette piste, les producteurs locaux pourraient envisager de développer de nouvelles espèces de cuir, leur permettant ainsi de proposer une plus grande variété de produits finis répondant aux exigences des clients européens et nord-américains.
Vers le renforcement des acquis
Intervenant lors de cette rencontre, Abderrahim Belkhayat, directeur régional de l’Artisanat, a souligné que la ville de Fès a préservé, depuis plusieurs décennies, sa position en tant que référence internationale reconnue pour son expertise dans le secteur du cuir, offrant des produits de qualité supérieure et une grande variété de modèles.
«La production du cuir est une tradition millénaire dans cette ville où les artisans locaux sont renommés pour leur savoir-faire et leur créativité», précise-t-il. La ville ne se contente pas de préserver la tradition, mais elle redéfinit également la production du cuir en intégrant des technologies modernes et des pratiques durables.
Dans ce cadre, les acteurs locaux ont mis en place une véritable chaîne de valeur, allant de la production des peaux à la fabrication des produits finis, en passant par le tannage et la teinture. Cette chaîne de valeur sera renforcée et développée par la mise en place du Parc industriel Ain Cheggag (PIAC) qui assurera une qualité irréprochable des produits et permettra de répondre aux exigences les plus strictes des marchés internationaux.
Après la rencontre avec les opérateurs économiques de la ville, la délégation camerounaise a visité plusieurs sites, notamment la tannerie de Chouara dans l’ancienne médina de Fès, une unité de tannage et de valorisation du cuir ainsi qu’une unité de maroquinerie. Par la suite, elle s’est rendue à l’École supérieure de technologie pour assister à une présentation du cursus de formation «Licence professionnelle en tannerie et industrie du cuir».

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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