Maroc

Fès : Les médersas enfin opérationnelles

Réhabilitées par l’Ader-Fès avec une enveloppe de 43 MDH, cinq médersas  de Fès ont été officiellement inaugurées la semaine dernière par le souverain. Ces institutions vont accueillir des étudiants marocains et étrangers. Le projet a aussi pour objectif de redorer l’image de la ville comme cité des sciences pour conforter le rôle du royaume dans la lutte contre l’extrémisme religieux.

C’est un message fort que traduit l’inauguration de cinq médersas par le roi Mohammed VI, le 23 mai à Fès,  en présence d’Irina Bokova, la directrice générale de l’UNESCO. Ces médersas vont accueillir des étudiants marocains et étrangers. Le projet a aussi pour objectif de redorer l’image de Fès comme cité des sciences pour conforter le rôle du royaume dans la lutte contre l’extrémisme religieux. Au delà de la réhabilitation d’un patrimoine mondial, il s’agit  d’ancrer la position du Maroc en tant que pays modèle de l’islam tolérant et modéré.

Les médersas de Sahrij, Sbaiyine, Mesbahia, Mohammadia et Seffarine qui datent  des 13e et 14e siècles ont été réhabilitées par l’Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès (Ader-Fès) dans le cadre du programme de réhabilitation de 27 monuments historiques de la ville (2013-2016). Ellles seront mises à la disposition des étudiants de l’Université Al Qaraouyine, soit pour l’hébergement, soit pour l’enseignement. Il s’agit d’en faire de hauts lieux d’éducation avec une charge historique tout en répondant aux exigences des temps modernes et aux besoins de formation dans les sciences de la charia et les sciences humaines. L’ambition étant d’accueillir dans les prochaines années, des centaines d’étudiants marocains, africains et européens, pour suivre des cursus de formation dont l’objectif est d’inculquer les préceptes et valeurs de l’islam tolérant et modéré. Il est question surtout de former des oulémas, des imams (hommes et femmes), des chercheurs spécialisés…La capacité d’hébergement de ces médersas est de 105 lits, prioritairement accordés à l’ensemble des étudiants du cycle terminal de l’université Al Qaraouyine, en coordination avec le rectorat, ainsi qu’aux étudiants du nouveau cycle de la haute Alimya. Notons qu’après un concours, les titulaires du baccalauréat, se prévalant de la mémorisation intégrale du Coran, peuvent accéder à ce cycle. Autre fait marquant, l’une des médersas devrait accueillir les élèves de la filière de calligraphie de l’université Al Qaraouyine. Sous cette prestigieuse université, considérée parmi les plus anciennes dans le monde, participera en plus de la formation des étudiants originaires de pays africains dans les domaines des sciences de la charia, des études et de la pensée islamiques et ce dans le cadre du rôle stratégique que joue désormais le Maroc en Afrique en tant que maillon fort de la lutte contre le jihadisme et le radicalisme par son islam tolérant et modéré.

À rappeler que ces réhabilitations des médersas font partie du programme de restauration des 27 monuments historiques de la médina de Fès, lancé par le roi en mars 2013 et exécuté par l’Ader-Fès en tant que maître d’ouvrage délégué. Avec un investissement de près de 335 MDH, ce vaste programme a porté sur la rénovation des ponts historiques, Medersas, forteresses, murailles et grandes demeures changeant le visage de la Médina de Fès.

Histoire séculaire
La médersa Sahrij, restaurée avec une enveloppe de 10,7 MDH, a été fondée au XIVe siècle par le sultan mérinide, Abou El-Hassan en 1347. Elle doit son appellation au bassin central qui lui confère avec les éléments d’architecture un cachet andalou par excellence. Nécessitant un montant de 15 MDH, les travaux à la médersa Mesbahia consistent en la reconstituions de la coupole (kobba) qui a disparu. Appelée aussi médersa Rokham (marbre) ou médersa El Khossa (fontaine), cet édifice fut érigé au nord de la mosquée Al Qaraouiyine. De son côté, la médersa Sbaiyine a nécessité une enveloppe de 3,8 MDH . Elle a été fondée en 1323 et était réputée pour l’enseignement des sept psalmodies coraniques. Pour sa part, la médersa Seffarine a été construite en 1276 par le sultan Abou Youssef Yaâcoub. Elle représente la première médersa de l’époque mérinide au Maroc. Pour la restauration des peintures spécifiques intérieures de la coupole, 8 MDH ont été investis. S’agissant de la médersa Mohammadia, qui a été fondée au XXe siècle, sa réhabilitation a nécessité 5,5 MDH.


Fouad Serrhini
DG de l’Ader-Fès

​Nous avons achevé la réhabilitation de 21 monuments historiques en décembre 2015 et cinq monuments en janvier 2016 dont la médersa Mesbahia. Ensuite, nous avons lancé la réhabilitation de Qissariat Al Kifaj en septembre 2016. Les travaux ont été achevé à fin avril 2017. Je tiens à préciser que grâce aux orientations de Sa Majesté et son suivi, nous avons gagné une année d’avance par rapport à la convention. Le budget global alloué à ces différents chantiers est de 335,5 millions de DH. Il faut préciser que le montant de la convention était de 288,5 MDH et qui a été augmenté par un avenant de 50 MDH. Cela nous a ​permis d’augmenter le budget de la Qissariat Al Kifah de façon consistante et réhabiliter l’environnement immédiat des projets. L’Ader-Fès a réhabilité les 27 monuments les plus prestigieux et emblématique mais il reste encore d’autres monuments et sites historiques à restaurer​.



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