Fès : La société civile s’engage pour l’intégration des Subsahariens
Six associations œuvrent pour faciliter l’intégration socioéconomique des migrants subsahariens.
À Fès, la problématique des migrants subsahariens dans une situation précaire (plus de 2.520 personnes) prend une place de plus en plus importante, surtout avec l’augmentation de leur nombre. Après le délogement de près de 80 migrants subsahariens, qui logeaient depuis des années sous des tentes dans un terrain appartenant à l’ONCF, par les forces de l’ordre de la ville de Fès. Des associations ont renforcé leurs actions sur ces lieux afin de consolider les personnes toujours en place et leur porter soutien.
Parmi les services fournis aux migrants il y a des offres de formation, de logements, l’assistance pour les demandes de cartes de séjour et des campagnes médicales. Parmi ces associations, il y a l’association caravane Nour qui a conclu récemment un partenariat avec le réseau international de Caritas pour l’amélioration des conditions de vie des migrants dans la ville. Ce partenariat a permis à l’association d’assurer le logement à près de 116 migrants subsahariens, en plus de 47 autres assurés par les moyens propres de l’association.
D’après Khadija El Hjoubi, présidente de l’association Caravane Nour, «ces mesures de logement sont provisoires et sont accompagnées d’autres actions qui visent la formation puis l’intégration des migrants dans la vie active». En parallèle, l’association a conclu un partenariat avec le ministère de l’Emploi et des affaires sociales et l’agence de l’emploi afin de faciliter l’insertion de ces Subsahariens dans des métiers bien précis. Certaines de ces formations sont en cours. Pas loin de la ville de Fès, l’Association Jiber pour le développement rural et l’environnement, pilote la formation de ces migrants subsahariens depuis plus de 4 ans. En effet, chaque année, plus d’une cinquantaine d’entre eux sont formés aux métiers agricoles en vue de faciliter leur intégration socio-économique. Ces formations qualifiantes interviennent dans le cadre d’une convention quadriennale qui lie l’association au département chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration et celui de l’Agriculture et de la pêche maritime.
Pour Mustapha Toudi, président de l’association Jiber, «Cette convention s’inscrit bien évidemment en ligne droite de la nouvelle politique africaine du Maroc, dont l’un des volets humanitaires consiste non seulement à régulariser les immigrés en situation illégale au Maroc, mais aussi à les intégrer dans la vie active locale». Cette année, le Centre de qualification agricole d’El Menzel, province de Séfrou, aura accueilli quelque 50 Subsahariens de 7 nationalités différentes (Mali, Niger, Guinée-Bissau, RD. Congo, Soudan, Côte d’Ivoire et Centrafrique). Ils y suivent une formation de 8 mois dans le domaine agricole, en alternant les cours théoriques (les classes) et pratiques dans les exploitations agricoles de la région. Les stagiaires passent deux mois dans le centre de qualification agricole et six autres mois dans des exploitations agricoles en vue de parfaire leur formation à travers des cours pratiques.