Maroc

Fès : la Fondation Mohammed VI des ouléma africains trace sa feuille de route pour 2025

La Fondation Mohammed VI des ouléma africains  a tenu sa 6e session annuelle à Fès, réunissant des érudits de 48 pays africains. Axée sur un «Tabligh authentique», la rencontre a célébré l’excellence, adopté un programme ambitieux pour 2025 et réaffirmé l’importance de la Fondation dans la promotion d’un islam de paix et de tolérance.

La sixième session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains, tenue à Fès du 18 au 20 décembre à Fès, a rassemblé les présidents et membres des sections de la Fondation provenant de 48 pays africains.

Sous la Haute approbation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine et président de la Fondation, cette réunion a été l’occasion de dresser un bilan des actions menées et de tracer les perspectives futures pour la promotion d’un islam modéré et tolérant sur le continent africain.

L’événement a été marqué par des interventions fortes, des hommages rendus à des figures emblématiques du savoir religieux et l’adoption d’un ambitieux programme d’activités pour l’année 2025.

Ahmed Toufiq appelle à un «Tabligh authentique» face aux défis contemporains
Lors de son intervention, Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires Islamiques, a souligné la maturité atteinte par la Fondation, huit ans après sa création, et son rôle dans le renforcement de la coopération entre les ouléma marocains et leurs homologues africains.

Toufiq a insisté sur la mission principale de la Fondation qui est la vulgarisation (Tabligh) authentique de la parole de Dieu et de la Sunna du Prophète. Pour lui, le rôle des ouléma est d’éclairer les croyants sur les préceptes de l’Islam et de les guider vers le droit chemin. Il a rappelé que l’égoïsme, source de conflits et de maux, doit être combattu par la Tazkia (soufisme) et un retour à l’essence même de la religion.

Le ministre a mis en garde contre les dérives propagées par les réseaux sociaux et l’importance pour les ouléma de dissiper les confusions et de promouvoir un Islam authentique. Il a appelé à un «Tabligh authentique», une prédication fidèle aux sources originelles de l’islam, débarrassée des interprétations erronées et des instrumentalisations politiques.

Selon lui, un attachement profond aux valeurs fondamentales de l’islam contribuera à réduire la criminalité et les menaces pesant sur la société. Il a exhorté les ouléma à adapter leur discours aux spécificités culturelles de chaque pays afin d’assurer l’efficacité de leur mission. L’intervention du ministre a ainsi posé les bases d’une réflexion profonde sur le rôle des ouléma dans la lutte contre l’extrémisme et la promotion d’une société pacifiée.

Une vision royale pour une institution scientifique pionnière
Le secrétaire général de la Fondation, Mohamed Rifki, a réaffirmé l’ambition de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de faire de la Fondation une institution scientifique de référence pour la défense de la religion et de ses valeurs sur le continent africain.

Rifki a souligné l’impact significatif de la méthodologie et des plans annuels de la Fondation sur le champ religieux en Afrique, mais a également insisté sur la nécessité de mettre en œuvre ces plans avec rigueur et efficacité. Rifki a insisté sur l’importance de donner aux sections de la Fondation dans les pays membres une plus grande marge de manœuvre dans la conception et la réalisation des plans d’action.

Il a ainsi mis en avant l’impératif d’élaborer des programmes ambitieux, reposant sur des bases scientifiques solides et construits dans une logique d’intégration et de qualité globale. Il a souligné la détermination de la Fondation à ce que ses plans soient fondés sur une méthodologie scientifique garantissant leur performance et leur efficacité.

L’intervention de Rifki a mis l’accent sur la nécessité de continuer à travailler collectivement pour la promotion des valeurs de l’islam et le développement des communautés musulmanes africaines.

Reconnaissance de l’excellence des Ouléma
En marge de cette session, la Fondation a mis à l’honneur 57 lauréats, hommes et femmes, des différents prix et concours qu’elle organise, ainsi que quatre éminents ouléma et chercheurs, en reconnaissance de leurs contributions exceptionnelles à la connaissance et à la promotion de l’islam.

Parmi les personnalités honorées, on note le Mufti de la République fédérale du Nigeria, salué pour ses recherches sur les manuscrits et documents islamiques africains, et Cheikh Mohammed Al-Mokhtar Ould Bah, de la République islamique de Mauritanie, honoré à titre posthume pour sa contribution au Hadith Anabawi Acharif.

Le Mufti de la République fédérale de Tanzanie et le président d’honneur de la section au Burkina Faso ont également été distingués pour leurs actions. La cérémonie a également permis de mettre en lumière les lauréats de la cinquième édition du concours de mémorisation, récitation et psalmodie du Coran, et de la première édition du concours du Hadith Nabawi Acharif et du prix des manuscrits et documents islamiques africains.

Les lauréats de toutes les catégories ont été salués pour leur engagement et leur excellence, renforçant ainsi l’importance de ces concours comme vecteurs d’encouragement de la pratique religieuse et de la recherche scientifique. Les prix attribués dans les catégories des manuscrits, des constantes religieuses, des rites et du soufisme sunnite témoignent de la richesse et de la diversité du patrimoine islamique africain.

Adoption du programme 2025 de la Fondation

La session de cloture a été marquée par l’adoption d’un ambitieux programme de projets et d’activités pour l’année 2025. Fruit des travaux des quatre commissions permanentes de la Fondation, ce programme reflète la vision stratégique de l’institution au service de l’islam et de ses valeurs de tolérance.

Parmi les projets phares, on peut citer l’organisation d’un colloque international sur le dialogue des civilisations en Afrique, la création d’une plateforme de la fatwa («Académie des muftis africains»), l’élaboration d’un guide sur le comportement et le soufisme, un colloque sur les manuscrits islamiques africains non arabes, et le développement d’une chaîne de télévision numérique et d’une plateforme d’enseignement à distance.

Ces projets témoignent de la volonté de la Fondation d’adopter une approche multidimensionnelle, combinant la recherche académique, la formation des ouléma et la diffusion du savoir auprès du grand public.

L’utilisation des nouvelles technologies est également au cœur de cette stratégie, avec le développement d’une plateforme d’enseignement à distance et d’une Web TV. La sixième session du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains s’est conclue sur une note d’optimisme, confirmant le rôle central de l’institution dans la promotion d’un islam modéré et éclairé sur le continent africain.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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