Maroc

Fès : L’oued El Mehraz agace les populations

L’oued El Mehraz, qui traverse plusieurs quartiers de Fès, est source de plusieurs problèmes. Odeurs nauséabondes, insectes, grenouilles, serpents… des maux qui ont poussé les habitants et les commerçants à adresser plusieurs pétitions aux autorités locales. Aucune solution n’a été trouvée jusqu’à présent.

Mauvaises odeurs, insectes, grenouilles, rats et même des serpents. Tels sont les maux dont souffrent les habitants des quartiers traversés par l’oued El Mehraz. Ce dernier serpente plusieurs boulevards du centre-ville, et passe à côté des points commerciaux les plus connus de la ville. Que ce soit au niveau de l’avenue Al-Qaraouyine, qui traverse la route de Sefrou, la rue Ifni à Sidi Brahim ou encore l’avenue Al Joulane, les mauvaises odeurs sont omniprésentes. Souffrant de ce problème, les habitants des quartiers jouxtant le bassin versant de Oued El Mehraz ont adressé plusieurs pétitions aux autorités locales mais, selon eux, «aucune décision n’a été prise pour résoudre ce problème de pollution, qui est insupportable, notamment durant l’été».

En plus des odeurs, il y a les insectes qui posent problème, notamment pour la santé des habitants. Sur ce point, il faut noter que toutes les tentatives des autorités locales pour venir à bout de ces insectes se sont soldées par un échec. Selon certains riverains de l’oued El Mehraz, à ces problèmes s’ajoute récemment l’apparition de serpents, surtout en cette période de canicule.

Ceci, sans oublier l’absence de mesures de sécurité aux abords de la rivière. Cela dit, selon les responsables au sein du service des inondations à l’Agence du bassin hydraulique (ABH) de Sebou, le problème des mauvaises odeurs provient des eaux usées «clandestines» au niveau de la partie couverte de ce bassin versant. Une bonne partie de l’oued El Mehraz a été recouverte de béton armé par le conseil communal de la ville suite aux différentes réclamations des habitants du quartier Mont fleuri. Mais d’après les responsables de l’ABH de Sebou, «réaliser des opérations de curage est devenu impossible au niveau de la partie couverte par le béton car les techniciens de l’agence ne peuvent y accéder».

C’est ce qui explique l’absence de maintenance de cette partie. Ce n’est pas tout: d’après les données fournies par l’ABH de Sebou, «l’eau qui provient de la partie couverte montre l’existence d’une quantité importante d’eaux usées provenant des branchements illicites de certains foyers à ce bassin versant qui est d’origine naturelle». Selon des experts, les expériences dans d’autres pays ont démontré que les bassins versants naturels ne doivent pas être recouverts de béton pour éviter tout risque en cas d’inondation.

Selon une source au sein de l’ABH de Sebou, «d’après les accords avec la RADEEF et les autorités compétentes de la ville, l’oued El Mehraz doit garder son aspect naturel et ne subir aucun effet de la pollution. Ses rives devraient même accueillir des espaces verts». Mais lorsque l’on effectue une visite de certains points de ce bassin, plus précisément le pont sur l’avenue Al Joulane, on constate l’existence de deux grands égouts destinés à l’assainissement et aux eaux pluviales, dont les rejets sont déversés dans l’oued, et ce dans le non-respect le plus total des normes environnementales. Seules les eaux pluviales peuvent être déversées dans l’oued.

Il faut noter que le bassin versant de l’oued El Mehraz, long de 34 km, couvre une surface de 137 km². Il est limité à l’est par le bassin versant de Boufekrane et à l’ouest par le bassin de l’oued El Himmer. En 2014, un budget de 260 MDH pour la période 2014-2016 a été arrêté en vue de la construction du barrage Oulad Bouibid sur l’oued El Mehraz, de la réalisation d’un autre barrage sur Oued Aïn Smane et du renforcement du barrage de Oued El Mehraz. Il s’agit aussi de la consolidation des passages de ruisseaux à l’intérieur du périmètre urbain, de la construction de canaux d’assainissement des oueds, de la réalisation d’un tunnel en béton armé sur la route liant Oued Fès à Oued El Mehraz, de la construction de barrières pour protéger la population de l’élévation du niveau des eaux ainsi que de la restauration des ouvrages de passage piétons.  


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