Maroc

Evolution des salaires au Maroc en 2020: une enquête donne des chiffres

Covid-19 oblige, cette année, le cabinet Diorh-Mercer a réalisé deux enquêtes sur la rémunération en 2020 pour le Maroc, l’une classique et l’autre sondant les répercussions de la pandémie sur les salaires. Gestion des effectifs, augmentations salariales, adoption du télétravail… plusieurs aspects sont passés au crible.

C’est dans un environnement économique marqué par la pandémie de la Covid-19 que l’Enquête générale de rémunération 2020 pour le Maroc (TRS2020) du cabinet Diorh-Mercer a été réalisée. Chaque année, cette enquête étudie l’évolution des salaires, les tendances des pratiques salariales et les prévisions pour l’année d’après. Pour 2020, le cabinet a décidé de réaliser deux enquêtes; la première couvre une diversité de secteurs et de profils, et la seconde étant spécialement conjoncturelle qui se penche sur l’ impact de la crise sanitaire sur les pratiques salariales. L’enquête de Diorh-Mercer couvre à la fois les transformations du mode de travail et l’impact sur la gestion salariale, notamment l’impact sur les augmentations individuelles, le travail à distance, les rémunérations variables, les avantages de l’entreprise et la flexibilité du travail. Ainsi, ont été sondées 53 entreprises, dont 49 multinationales, réalisant un chiffre d’affaires moyen de 831 MDH. L’étude a majoritairement couvert, le secteur pharmaceutique à hauteur de 34%, en plus des secteurs des biens de consommation (13,2) et des industries (11,30%). L’échantillon de l’enquête a également représenté les entreprises issues des secteurs des High Tech (9,4%), de la chimie (5,7%), la distribution (5,7%), l’énergie (3,8%), les équipementiers (3,8%) et d’autres industries (9,4%). Premier constat de l’étude: «la majorité des entreprises participantes n’anticipent pas d’impacts sur leur effectif». Justement, dans le secteur des biens de consommation, 86% des entreprises du secteur prévoient le maintien des équipes, contre 14% qui prévoient des baisses. Ce secteur en effet, parmi les activité ayant le moins souffert des effets négatifs de la crise sanitaire. En ce qui concerne le secteur pharmaceutique, 72% des entreprises prévoient le maintien des effectifs, 16,67% prévoient un renforcement de leurs équipes et 11% prévoient une baisse de leurs effectifs. Pour l’activité high tech, les entreprises sondées prévoient aussi une hausse des effectifs à hauteur de 20%.

Niveaux des salaires
S’agissant des augmentations des salaires, Diorh annonce dans son enquête que «60% des entreprises n’ont pas été impactées par le virus. L’impact a été ressenti essentiellement sur les secteurs industriels et high tech». En effet, 11% des entreprises du secteur pharmaceutique ont vu se contracter les augmentations de salaires, de même que pour 14% des entreprises spécialisées dans les biens de consommation. L’enquête note que «seules 27% des entreprises ont accordé une prime spéciale Covid-19, afin de récompenser la contribution des collaborateurs au maintien des objectifs de l’entreprise». Les effectifs relevant des secteurs de l’industrie (80%), des biens de consommation (86%) et high tech (67%) sont les plus concernés par ces primes spéciales.

Travail à distance
Diorh s’est aussi intéressé aux nouvelles formes de travail imposées par la crise sanitaire. Ainsi, 60,4% des entreprises ont mis en place une politique de travail à distance. Précisons que 27,1% des entreprises avaient déjà une politique de travail à distance avant le confinement, et que 59,5% des entreprises proposent déjà à leurs employés des outils spécifiques au télétravail. Par ailleurs, 33,3% des entreprises déclarent que le travail à distance a aidé à augmenter le niveau de productivité. Les auteurs de l’étude proposent ainsi une liste des fonctions qui devraient totalement ou partiellement adopter le travail à distance après la pandémie, il s’agit notamment de la comptabilité et finances, du business development, des ressources humaines ou encore des IT. En termes de flexibilité, l’étude explique que «la flexibilité du travail, adoptée par les entreprises, a été principalement basée sur les horaires ou le lieu de travail». Ainsi 34,8% des entreprises ont mis en place un système de travail flexible en réponse à la Covid-19, 41,3% des entreprises avaient déjà une politique de travail flexible avant la Covid-19, et 9,7% des organisations prévoient de maintenir en permanence la politique de travail flexible.

Les secteurs qui rémunèrent le mieux

L’enquête annuelle de Diorh-Mercer, pour 2020, s’est composée d’un échantillon de 173 entreprises au lieu de 176 en 2019. Elle a couvert quatre secteurs et a traité 49.045 titulaires de postes. Ses principaux résultats démontrent que, par secteur, ce sont les biens de consommation, l’énergie, les high tech et la pharmaceutique qui rémunèrent le mieux. De plus, une timide hausse des augmentations de salaires chez les directeurs d’organisation de 3,4% a été observée dans le cadre de l’étude. Pour le top management, elle est de 3,5%, puis de 3,7% pour les commerciaux et 3,9% pour les non-cadres. Par ailleurs, les entreprises sondées par le cabinet continuent à privilégier le salaire fixe par rapport à la part variable. L’enquête montre que les managers sont 2,5 fois mieux rémunérés que les cadres.

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco


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