Maroc

Essaid Bellal : « Toutes les entreprises marocaines ne sont pas en crise »

Essaid Bellal . Président exécutif de Diorh

Diorh Consulting, en partenariat avec Mercer, vient de publier son enquête annuelle sur la rémunération, qui s’accompagne d’une édition spéciale Covid-19 cette année. Les détails avec Essaid Bellal, président exécutif de Diorh.

Quel est l’intérêt de l’enquête de rémunération 2020, surtout dans cette période de crise ?
Elle est réalisée chaque année, quelle que soit la situation, et cela continuera. L’enquête est conduite dans l’objectif d’analyser l’évolution des niveaux de rémunération et constitue un outil d’aide à la décision pour les dirigeants et la DRH. Concernant cette année particulière, l’enquête a été menée à une période relativement précoce par rapport aux effets de la crise. Nous pensons que les effets se feront ressentir plutôt sur l’édition de l’année prochaine.

Aujourd’hui, la plupart des entreprises marocaines sont en crise, comment cela se reflète-t-il sur les niveaux de rémunération ?
Toutes les entreprises marocaines ne sont pas en crise, bien qu’une grande partie le soit, cela dépend des secteurs. Au moment où nous avons collecté les réponses, les entreprises étaient encore légèrement optimistes en termes de prévisions, et des augmentations de salaire ont même eu lieu. Aujourd’hui, ces prévisions seraient certainement moins optimistes pour nombre d’entre elles. Nous pensons qu’il n’y aura pas d’augmentation, mais pas de baisse non plus. Les entreprises qui seront fortement touchées par la crise agiront plutôt sur l’effectif (licenciements…), mais elles ne reviendront pas sur les niveaux de salaires. En d’autres termes, elles pourront réduire leur masse salariale, mais les salaires vont soit stagner soit légèrement augmenter.

Selon vous, quelle est la réalité marocaine en termes de rémunération ?
Pour la classe ouvrière ou la maîtrise de niveau 1, les rémunérations sont similaires aux pays émergents ou en développement comme la Tunisie, l’Algérie, l’Égypte, etc. Pour les cadres, elles sont plutôt équivalentes aux pays plus développés comme l’Espagne, le Portugal ou encore la Turquie.

La situation de la rémunération ne risque-t-elle pas de se dégrader davantage dans les mois à venir, surtout au sein des PME/TPE ?
L’enquête ne prend pas ces informations auprès des PME et TPE, mais plutôt auprès d’entreprises très structurées comme les multinationales qui ont les moyens de survivre. Cela dit, les PME et TPE peuvent effectivement souffrir de cette crise, même si cela dépend du secteur d’activité. Certaines pourraient même bénéficier de cette crise, notamment celles du secteur agroalimentaire ou logistique. Celles, en revanche, qui seront les plus touchées sont plutôt dans le secteur du tourisme, de la restauration, de l’éducation… c’est assez variable. Comment sauver la face ? Cela dépendra du rôle que l’État va jouer, quels encouragements et motivations il va pouvoir mettre en place, si la loi fiscale va prévoir des aides et auprès de quels secteurs. Cela peut également dépendre des valeurs individuelles des chefs d’entreprise. 

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco


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