Maroc

Érythrée : Une économie sinistrée

Une position géographique stratégique, des ressources naturelles disponibles, mais une économie sinistrée et une population pauvre. Telle est la situation de     l’Érythrée, 23 ans après son indépendance.

L’Érythrée peine à sortir la tête de l’eau. Ce pays de la Corne de l’Afrique, indépendant  1993, apparaît comme une victime collatérale de l’instabilité chronique de certains de ses voisins de la région. Malgré sa position stratégique le long de la mer Rouge et ses importantes ressources minières (or, argent, cuivre, zinc), son économie se classe parmi les plus pauvres du monde. Son PIB se situe autour de 4 milliards de dollars seulement, alors que sa croissance peine à décoller, avec une moyenne de 2% ces dernières années. En effet, depuis 2013, cette croissance «s’est effondrée en raison d’une baisse des transferts en provenance des travailleurs expatriés, d’une contraction du cours de l’or (15% en moyenne sur un an) et de faibles récoltes», observe Coface. Cette croissance a été accélérée en 2014, bien que demeurant en deçà de son potentiel, grâce à une stabilisation du cours de l’or. En 2015, elle ne devait pas dépasser 2% en dépit d’investissements étrangers dans le secteur minier.

Privatisation
Ce secteur minier participe au développement du secteur dans la région de Bisha. Cette mine, exploitée par la société canadienne Nevsun Resources et l’entreprise publique Eritrean National Mining Corporation, est constituée d’oxydes d’or et d’argent en surface avec des gisements sous-jacents de sulfures massifs de cuivre et de zinc. Le gouvernement cherche aussi à attirer des investissements dans les secteurs de l’énergie, du tourisme et de la pêche. Un plan de privatisation lancé en 2013 concernait la compagnie nationale de téléphonie, l’hôtellerie et des usines de transformation de nourriture, mais le gouvernement a eu de la peine à trouver des investisseurs. En effet, un environnement géopolitique instable dans la région pèse sur la capacité du pays à attirer des investisseurs. Les Nations Unies ont renforcé les sanctions à l’encontre de l’Érythrée en décembre 2011, accusée de soutenir des groupes rebelles armés et de déstabiliser la région.

Agriculture
La consommation privée sera soutenue par l’augmentation des transferts de revenus en provenance des travailleurs expatriés (installés surtout dans les pays arabes et en Amérique du Nord) liée à une reprise de la croissance mondiale. Toutefois, la dynamique de la consommation demeure dépendante des aléas climatiques. En effet, les secteurs de l’agriculture et de l’élevage emploient 80% de la population active et contribuent à 14% du PIB.

Fiche pays
Érythrée

Taille
6,537 millions d’habitants

Monnaie
Nakfa érythréen

PIB
3,87 milliards de dollars

Croissance
2%

Région économique
Afrique orientale

Note Coface
D

Doing Business 2016
2016 : 189e/189


 

Un pays très mal noté

Le président Issayas Afeworki, à la tête du pays depuis 1993 et son parti le Front populaire pour la démocratie et la justice (PFDJ), continueront à dominer et contrôler la scène politique. «Toute forme de contestation est en effet réprimée», indique Coface. Cette insécurité politique fragilise considérablement le développement économique du pays, d’autant que l’environnement des affaires est particulièrement difficile (corruption, système juridique arbitraire, faible qualification de la main-d’œuvre, travail forcé). L’Érythrée figure parmi les plus mal notés selon l’indice de gouvernance de la Banque mondiale en 2013 : sur 215 pays classés, il occupe ainsi le 209e rang en matière de liberté politique et de qualité de la réglementation, le 201e en termes de respect des lois et le 162e en termes de lutte contre la corruption.


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