Environnement : 140 MDH pour la gestion des oasis
De nouveaux détails sur le projet mis en œuvre par la Banque mondiale et l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), pour la préservation des écosystèmes oasiens au Maroc, viennent d’être dévoilés.
Les contours du projet «Promouvoir et renforcer la gestion durable et la résilience au changement climatique dans les écosystèmes oasiens au Maroc» , mené par la Banque mondiale et le gouvernement, à travers l’ANDZOA, ont été fixés. Une entité d’exécution du projet a tout d’abord été désignée.
Il s’agit de la Direction du développement des zones oasiennes (DDZO), appuyée par la Direction de la stratégie et des partenariats (DSP) et la Direction administrative et financière (DAF), qui assurera, quant à elle, la coordination et l’interface avec les différentes structures de mise en œuvre. Une Unité de gestion du projet (UGP) sera créée au sein de la DDZO . Elle s’assurera du suivi et de la réalisation des activités du projet, notamment la préparation des plans de travail, l’élaboration des budgets annuels, la préparation des plans de passation des marchés (PPM) annuels, la préparation des rapports d’avancement intermédiaires (trimestriels, semestriels et annuels) consolidés y compris les rapports et les états financiers, les rapports sur la sauvegarde environnementale et sociale et enfin les outils de communication.
Sur le plan opérationnel, les Départements territoriaux (DT) d’Erfoud et de Guelmim (relevant administrativement de la DDZA) seront responsables du suivi et de la coordination au niveau des provinces abritant les deux zones pilotes, à savoir la vallée d’Aoufous et l’Oasis d’Akka. La main-d’œuvre sur le projet proviendra en grande partie de ces structures publiques, notamment de l’ANDZOA (DDZO, DT Erfoud, DT Guelmim, DDZA, DSP et DAF), mais aussi des structures d’appui technique déjà identifiées. Elles assureront les fonctions de conception, de supervision, de suivi et d’évaluation.
Les travailleurs sur le projet PreoGreen seront en grande partie des contractuels rémunérés sur une base régulière, conformément à la législation nationale, tandis qu’une autre partie sera constituée par des fonctionnaires et employés des établissements publics. À noter que le projet veillera à avoir un quota d’au moins 20% de femmes dans la main-d’œuvre mobilisée, indique la même source.
Trois composantes
Le projet ProGreen s’articulera autour de trois composantes. Deux millions de dollars seront destinés à la première composante qui vise plus généralement le renforcement institutionnel et le partage des connaissances innovantes sur les oasis situées entre l’ANDZOA et ses partenaires.
Ainsi, le projet concevra, développera et maintiendra un système d’information géographique (SIG) en cartographiant toutes les oasis du Maroc à l’aide de technologies géospatiales numériques modernes et de méthodes d’analyse. Cet outil, le premier du genre dans le Royaume, s’appuiera sur les données et analyses disponibles auprès de la Banque mondiale et d’autres sources ouvertes. Des séances de formation et de sensibilisation seront incluses pour vulgariser cette technologie au sein des institutions et agences du gouvernement ainsi qu’auprès des chercheurs et des organisations.
Cette plateforme permettra aussi d’encourager la recherche, de piloter des approches innovantes pour la gestion intégrée des oasis, de soutenir la sensibilisation pour promouvoir les oasis comme faisant partie du patrimoine national du Maroc, ou encore de soutenir les collectivités locales dans l’élaboration de plans de développement locaux qui sont sensibles au genre, participatifs et résilients au changement climatique, expliquent la Banque mondiale et l’AMDZOA. Pas moins de 14 millions de dollars seront destinés à la deuxième composante qui vise la restauration des écosystèmes des oasis, en établissant des priorités en matière d’investissements résilients au climat dans la création d’emplois et la restauration des moyens de subsistance.
Parmi les activités prévues dans ce sens, la reconstitution de la fertilité des sols, la protection des oasis contre les inondations et les tempêtes de sable, la plantation et l’entretien de palmiers et d’espèces locales indigènes ou encore la réhabilitation d’infrastructures hydrauliques traditionnelles intelligentes. Ce dernier chantier porte sur l’installation de 20 kilomètres de seguias dans la vallée de l’Aoufous et de khettaras relevant des oasis d’Akka.
Par ailleurs, le projet soutiendra des solutions innovantes pour les entreprises nouvelles et existantes. Des subventions de contrepartie seront accordées par le biais d’un processus d’appel d’offres aux associations de femmes ou aux groupes de producteurs dirigés par des femmes. Elles donneront la priorité aux individus ou aux groupes qui ont été historiquement exclus en raison de leur identité, souvent intersectionnelle et de leur niveau de revenus.
Les dossiers qui seront encouragés seront ceux se rapportant aux moyens de subsistance inclusifs et résistants au climat, à la gestion du capital naturel et à l’alliance productive ainsi que des chaînes de valeur sélectionnées, telles que le palmier dattier, les plantes médicinales et aromatiques, le safran et les roses pour les parfums. La dernière composante n’est autre que la gestion même du projet pour laquelle un montant de 12 millions de dollars, consistant en un don s’inscrivant dans le cadre du Fonds ProGreen, sera accordé.
«Dans un souci d’éviter et de minimiser les risques et effets environnementaux et sociaux potentiels, le projet soutiendra la réalisation d’un travail préalable de consultation auprès des bénéficiaires. Le but est d’améliorer la durabilité environnementale et sociale du projet ainsi que l’acceptation des activités tout en contribuant de manière significative à une conception réussie desdites activités», soulignent les deux porteurs du projet.
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO