Maroc

Entretien : Nizar Baraka dresse le bilan du développement des infrastructures

Dans cet entretien, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau fait le point sur le développement des infrastructures hydrauliques, portuaires, routières et autoroutières au Maroc, menées par son ministère, dans le cadre de l’accompagnement de cet élan.

Où en est l’avancement du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 (PNAEPI 20-27) ?
Le PNAEPI 20-27 continue d’enregistrer des progrès notables dans le sens du renforcement de la résilience hydrique du Maroc face aux défis climatiques et économiques. À ce jour, 12 grands barrages ont été lancés dans le cadre du programme, contribuant à accroître la capacité nationale de stockage en eau.

En parallèle, une convention portant sur la construction de 129 petits barrages a été conclue, visant à répondre aux besoins spécifiques locaux et à la protection contre les inondations. Un jalon majeur du programme est la réalisation de la tranche urgente du projet d’interconnexion entre les bassins du Sebou et du Bouregreg, entre le barrage de garde du Sebou et le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah avec un débit de 15 m³/s. Ces travaux permettront de renforcer la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable de la zone côtière Rabat – Casablanca.

Dans le domaine du dessalement de l’eau de mer, les réalisations effectuées ont permis d’atteindre une capacité actuelle de 192 millions de m³ par an, répondant aux besoins croissants de l’alimentation en eau potable des zones côtières ainsi que l’irrigation de quelques périmètres comme ceux de Chtouka Ait Baha par l’usine de dessalement du Grand Agadir. En parallèle, six projets de dessalement sont en cours de réalisation, portant la capacité totale à 438 Mm³/an.

Par ailleurs, le programme de réutilisation des eaux usées épurées a atteint un volume de 35 millions de m³ par an. Il a renforcé les efforts de diversification des ressources en eau, notamment pour les usages d’arrosage des espaces verts et des golfs. En outre, des efforts considérables ont été déployés pour améliorer les rendements des réseaux de distribution d’eau potable, avec un rendement moyen dépassant désormais 77%.

L’objectif est aussi de poursuivre la reconversion des systèmes d’irrigation gravitaire ou d’aspersion vers le mode d’irrigation localisée, qui économise plus d’eau. Ces réalisations reflètent l’engagement du Maroc à construire un avenir hydrique durable et inclusif ayant comme piliers le développement des ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles ainsi que la gestion de la demande en eau, avec une sensibilisation de la population et de toutes les parties prenantes à l’économie d’eau.

Parallèlement au développement permanent des infrastructures hydrauliques, quelles sont les perspectives d’avenir pour le secteur au Maroc à l’horizon 2030 ?
Les perspectives d’avenir pour les infrastructures hydrauliques s’articulent autour de plusieurs axes, parmi lesquels le renforcement de la capacité de stockage avec la construction de nouveaux grands, moyens et petits barrages. À cela s’ajoute l’interconnexion des bassins hydrauliques, afin de mieux répartir les ressources disponibles et d’atténuer les impacts des périodes de sécheresse (dans le cadre du projet d’interconnexion Nord-Sud).

Il s’agit aussi de recourir aux eaux non conventionnelles, notamment le dessalement de l’eau de mer pour porter la capacité de production de l’eau dessalée à plus de 1,7 MMm3/an à l’horizon 2030, en plus des efforts de réutilisation des eaux usées épurées. Il y a également la recharge artificielle des nappes phréatiques et la restauration des écosystèmes aquatiques.

Le but étant de limiter leur surexploitation anarchique afin de garantir une gestion durable des ressources en eau. L’autre axe porte sur l’économie et l’équité territoriale dans la répartition de l’eau entre d’une part, les zones continentales et de montagne et, d’autre part, les zones côtières.

Quelles sont les priorités du ministère en termes de développement des infrastructures afin de faire face aux enjeux futurs, avec d’un côté, le changement climatique et la recrudescence des phénomènes extrêmes, et de l’autre, l’accueil d’évènements phares et l’évolution des flux touristiques ?
Les priorités incluent, en premier lieu, l’adaptation au changement climatique avec des infrastructures résilientes, capables de gérer les phénomènes extrêmes tels que les sécheresses prolongées ou les inondations soudaines. Elles intègrent par ailleurs le renforcement des infrastructures de base pour accompagner les grands événements internationaux tels que la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du monde 2030.

L’objectif est également de favoriser le développement touristique et l’amélioration de l’accès à l’eau pour les zones urbaines et rurales tout en améliorant la gouvernance de l’eau, notamment par l’adoption de plans de gestion intégrée des ressources en eau. Il est à noter que pour le premier volet de la question, le littoral marocain, avec ses neuf régions côtières, constitue un espace complexe en raison de sa position à l’interface entre terre et mer.

Ce territoire est constamment soumis aux pressions du développement socio-économique, aux aléas naturels côtiers et aux impacts du changement climatique. La gestion de cet espace convoité et vulnérable doit être intégrée et durable, afin d’assurer sa protection et sa préservation, tout en tenant compte des enjeux terrestres et marins, ainsi que des dimensions naturelles économiques et sociales.

Dans ce sens, le ministère de l’Équipement et de l’Eau a défini des priorités claires pour le développement des infrastructures, en réponse aux défis contemporains, notamment le changement climatique et la recrudescence des phénomènes extrêmes, ainsi que leur impact environnemental sur le littoral. Notre département a lancé une étude de vulnérabilité des côtes face aux risques littoraux et à la pollution accidentelle.

Cette étude propose une démarche méthodologique visant à établir une base de données et un outil cartographique d’aide à la décision pour l’identification des exigences futures en matière de mesures de protection du littoral contre les risques, notamment les phénomènes d’érosion côtière, de submersion, de tempêtes et de pollution accidentelle.

L’objectif principal est de renforcer la résilience et l’adaptation du littoral au changement climatique, d’où la nécessité d’établir des cartes de vulnérabilité et de sensibilité régionales du littoral face aux risques naturels d’érosion et de submersion marine. À cela s’ajoutent des plans d’action régionaux prioritaires de prévention et de protection du littoral contre les risques d’érosion et de submersion marine ainsi que des schémas organisationnels d’intervention définissant les actions à mener par chaque organisme.

En fait, le ministère de l’Équipement et de l’Eau contribue de façon active à la protection de l’environnement littoral contre l’érosion marine, notamment par la réalisation d’opérations ponctuelles visant à consolider le trait de côte.

Parmi ces interventions, figurent les travaux de confortement du château de mer de Jorf Amouni à la Province de Safi, dans sa première phase, avec un coût de 130 millions de dirhams (MDH). Il s’agit aussi d’assurer la protection de la corniche de Foum El Oued contre les effets de l’érosion et de la submersion marine, et ce, afin de préserver les ouvrages voisins des dégâts importants avec une enveloppe de 29 MDH pour la zone 1,  en plus des travaux de protection de la RN 16 donnant accès au port de Jebha (coût : 81,3 MDH) et des travaux de protection et de confortement du talus côté mer de la rue Casablanca dans la province de Larache (72 MDH).

D’autres études sont également en cours d’élaboration par le ministère telles que celle portant sur la protection de la plage de Legzira et de ses quatre arches contre l’érosion et celle sur la protection de la bande côtière allant du quartier de Sidi Moussa (à partir de la muraille de l’ancienne ville de Salé) jusqu’aux limites avec le quartier de Said Hajji (la longueur de la route longeant cette côte est d’environ 4 km).

Qu’en est-il du second volet ?
Le Royaume, en tant que destination touristique de premier plan, se prépare activement à accueillir une série d’événements sportifs et culturels dans les années à venir. Cette préparation implique la collaboration de tous les secteurs ministériels concernés, notamment pour ce qui est des infrastructures portuaires destinées à recevoir les passagers. Les ports de Nador, Al Hoceima, Tanger Med ainsi que Tanger ville, sans oublier les ports de loisirs et marinas, ont déjà permis de traiter un trafic portuaire atteignant environ 4,8 millions de passagers en 2023, en plus de 193.000 passagers de croisières dans les ports de Casablanca, Agadir, Tanger ville et Safi.

Pour garantir le succès de ces événements, le ministère, en collaboration avec les autorités portuaires, a élaboré une feuille de route visant à développer les infrastructures liées aux passagers et aux croisières. L’objectif est d’augmenter la capacité d’accueil actuelle, estimée à environ 15 millions de passagers par an, grâce à des investissements significatifs dans ces ports. Parmi les exemples de développement des Infrastructures portuaires, figure le réaménagement de la zone portuaire du Port de Tanger Ville.

Cette enceinte dispose d’une ligne maritime la reliant au port espagnol de Tarifa, avec quatre ferries rapides effectuant en moyenne 24 traversées quotidiennes en moins de 45 minutes. La capacité dépasse 25.000 passagers par jour. Par ailleurs, la station maritime a été agrandie en 2018 selon des normes internationales afin d’accueillir les touristes dans des conditions optimales. Des travaux qui s’inscrivent dans le cadre de la modernisation des infrastructures sachant que le port dispose également de trois quais totalisant plus de 870 mètres, et permettant d’accueillir les plus grands navires de croisière au monde.

Pour le port de Tanger Med, le projet d’extension du port des passagers est en cours pour accompagner la croissance du transport des passagers et l’augmentation des échanges commerciaux.

Ce projet comprend la construction de quatre quais supplémentaires et l’aménagement de 27 hectares destinés aux parkings. S’agissant du port de Nador, il est question de procéder à l’approfondissement des quais. Ce projet, doté de 162 MDH, vise à approfondir les quais du terminal des ferries pour augmenter leur capacité d’accueil. Il s’agit aussi de la réadaptation du terminal maritime à travers sa modernisation en améliorant la qualité des services offerts aux passagers.

En ce qui concerne le port de Casablanca, la nouvelle station pour croisiéristes est en construction (pour un budget de 720 MDH) afin de répondre à la demande croissante. Pour sa part, la construction d’un terminal polyvalent a été développée au port d’Agadir. Ce projet, qui a mobilisé 306 MDH, vise à réduire le temps d’attente des navires commerciaux tout en fournissant un terminal pour les croisières.

Quels sont les grands projets d’infrastructures en cours de réalisation ou en planification actuellement ?
Parmi les grands projets en cours, on note le projet de transfert d’eau du barrage Oued El Makhzine au barrage Dar Khrofa, qui vise à sécuriser l’approvisionnement en eau potable du Grand Tanger. 17 grands barrages et 6 stations de dessalement d’eau de mer sont par ailleurs en cours de réalisation avec une capacité de 438 Mm3/an, notamment à Casablanca et Dakhla, le but étant de répondre aux besoins croissants d’alimentation en eau potable des villes et centres des zones côtières.

Pour le secteur portuaire, il a été doté d’une feuille de route ambitieuse visant à accompagner l’économie nationale et à rendre le Maroc compétitif à l’international. Adoptée en 2012, elle est fondée sur une vision ciblant la dotation du pays en ports performants et durables, catalyseurs de la compétitivité de l’économie nationale, moteurs du développement régional du territoire et acteurs incontournables dans le positionnement du Royaume comme plateforme logistique du bassin méditerranéen et de l’atlantique. En matière de construction de nouveaux ports, deux grands projets se démarquent, particulièrement le Port Nador West Med.

Ce projet portuaire, dont les travaux d’infrastructures de la 1re phase sont presque achevés (99% de réalisation) avec un coût dépassant les 11 MMDH, vise à renforcer la position du pays sur le bassin méditerranéen aux côtés de Tanger Med. Il jouera un rôle crucial dans la chaîne d’approvisionnement énergétique du pays, constituant ainsi le 1er point d’entrée pour le gaz naturel liquéfié (GNL) au Maroc sur la façade méditerranéenne.

Ce projet inclut des infrastructures de réception, de stockage et de regazéification du GNL, facilitant son transport via un gazoduc connecté au GME. En outre, il renforcera le positionnement du Maroc dans la chaîne de valeur de l’hydrogène vert et disposera d’une zone industrialo-logistique mobilisable sur près de 5.000 ha, destinée à accueillir divers industriels et logisticiens.

Pour le nouveau Port Dakhla Atlantique, avancé à 26% pour sa première phase, il représente un investissement de 12,65 MMDH. Il vise à stimuler le développement économique dans la région en offrant des infrastructures adaptées aux secteurs clés tels que la pêche, l’agriculture, l’énergie et le tourisme. Ce port pourra également répondre aux opportunités futures liées à l’exportation d’hydrogène vert. Il sera associé à une zone industrialo-logistique importante s’étendant sur 1.650 ha, destinée à fournir des services industriels et logistiques de qualité.

À terme, ce port renforcera également le positionnement du Maroc en matière d’hydrogène vert et de GNL. En matière d’extension des ports, le Royaume opère actuellement plusieurs extensions et adaptations de ses ports, tels que le port de Casablanca – avec l’extension de la jetée de Moulay Youssef dont les travaux sont en cours pour un coût de 1,1 MMDH – et celui de Jebha, dont l’extension est en cours, pour un coût de 254,3 MDH.

En plus de ces projets liés au commerce international, le Maroc a entamé une grande opération de reconversion et de requalification de quelques ports urbains, pour mieux les intégrer dans leur environnement local. Cela inclut la reconversion du port de Tanger Ville, du port fluvial de Kénitra et du bassin historique du port de Casablanca. Il convient également de noter que le nouveau terminal pour les croisières à Casablanca, le plus grand terminal de croisière du Royaume, sera bientôt opérationnel.

Cet investissement d’environ 600 millions de dirhams vise à promouvoir le secteur touristique dans cette ville dynamique. À noter également le développement d’une industrie navale, qui représente également une opportunité d’investissement dans les ports nationaux, notamment à Casablanca, Agadir et Dakhla. Le pays ambitionne ainsi de développer ce secteur pour devenir un acteur majeur dans l’économie bleue.

Dans le domaine routier, le ministère réalise des projets phares pour répondre à des problématiques d’aménagement du territoire, de développement économique, social et d’accompagnement de projets nationaux d’envergure. Il s’agit de la Voie Express du Sud qui s’inscrit dans le Nouveau modèle de développement des provinces du Sud consistant en le dédoublement et l’élargissement de la Route nationale N°1 sur 1.055 km, entre Tiznit et Dakhla, avec un investissement global actualisé d’environ 8.8 MMDH. Elle a été mise en service le 6 novembre dernier. À cela s’ajoute la voie de contournement Nord-Est du Grand Agadir qui s’inscrit dans le cadre du PDU d’Agadir 2020-2024 visant la réalisation d’une voie de contournement Nord Est sur 38 km avec un coût global du projet de 2,4 MMDH. La date d’achèvement des travaux du 1er lot (de 26 km) est prévue début 2025. Le 2e lot (de 12 km) sera lancé également début 2025.

Pour ce qui est de la connectivité routière et autoroutière du Port Nador West Med, elle vise la connexion du complexe industrialo-portuaire de cette enceinte au réseau autoroutier national à partir de l’autoroute Fès-Oujda sur un linéaire de 104 km avec un investissement estimé à 7 MMDH, à travers l’autoroute Guercif-Nador.

En plus de cette liaison autoroutière et afin de relier le PNWM au reste du territoire et aux principaux centres économiques du Royaume, des projets structurants sont prévus avec un investissement d’environ 2 MMDH. Ils concernent l’aménagement de la Route nationale N°16 entre Al Hoceima et le port sur 84 km, avec un coût estimé à 350 MDH ainsi que le dédoublement de la Route nationale N°16 et la Route nationale N°2, respectivement entre le port et la ville de Nador et entre Al Aroui et Kassita sur 102 km, avec un coût global d’environ 1,64 MMDH. Lancés début 2023, la fin des travaux de construction dudit projet est prévue fin 2027 y compris l’autoroute Guercif-Nador.

En ce qui concerne l’Autoroute Tit Mellil-Berrechid qui s’inscrit dans le cadre du contrat -programme entre l’État et la Société ADM, ce projet autoroutier qui s’étale sur un linéaire de 30 km en 2×3 voies, qui mobilise un investissement de 2.5 MMDH, permettra de relier directement l’autoroute de contournement de Casablanca A1 au niveau de la bifurcation de Tit Mellil à l’autoroute Casablanca-Marrakech (A3) et l’autoroute Berrechid-Beni Mellal (A4) au niveau du nœud autoroutier de Berrechid. L’état d’avancement global de l’autoroute est de 45% et sa mise en service est prévue début 2026.

Le ministère prévoit aussi de développer son réseau autoroutier en adoptant un plan ambitieux pour atteindre 3.000 km d’autoroutes à l’horizon 2030 contre un linéaire d’environ 1.800 km actuellement. Parmi les projets phares de ce plan, il y a la nouvelle autoroute continentale Casablanca-Rabat s’étalant sur un linéaire de 59 Km, avec un coût global estimé à 6 MMDH.

Par ailleurs, le ministère prévoit, en partenariat avec les régions dans le cadre des PDR, la mise à niveau et la modernisation du réseau routier ainsi que la construction et l’entretien des routes rurales. Les conventions signées à ce jour nécessiteront la mobilisation d’une enveloppe budgétaire de plus de 20 MMDH.

Quels est l’impact du développement des infrastructures sur l’emploi, l’économie et le développement régional du Maroc ?
Le développement des infrastructures hydrauliques joue un rôle crucial dans la croissance économique et la réduction des disparités régionales. Il crée des emplois directs dans la construction et la maintenance des ouvrages, et indirects dans les secteurs de l’eau potable, agricole, industriel et touristique. Ces infrastructures renforcent la sécurité hydrique, favorisant ainsi l’attraction des investissements dans les régions auparavant vulnérables à la pénurie d’eau. Enfin, elles soutiennent le développement socio-économique, améliorant la qualité de vie et réduisant l’exode rural grâce à un approvisionnement fiable en eau.

Dans ce sens, avec la mise en œuvre de la Stratégie portuaire nationale (SPN) 2030, le Royaume dispose d’un réseau d’infrastructures portuaires important – 43 ports sur les deux façades maritimes, dont 14 ouverts au commerce international avec une capacité de 300 MT/an – avec une évolution importante du trafic portuaire global qui est passé de 103 millions de tonnes en 2013 à 209,4 millions en 2023.

En outre, et sur un ensemble de plus de 200 pays concernés par le classement de la CNUCED, le Maroc est classé parmi le top 25 en termes de connectivité maritime et ceci suite à la mise en exploitation du port Tanger Med en 2007. Notre pays est connecté chaque semaine à plus de 186 ports et 78 pays à travers les cinq continents. L’ensemble de ces connexions ouvre de nouvelles perspectives pour les exportateurs marocains, les nouveaux investisseurs étrangers et améliore leurs performances logistiques, tout en contribuant à stimuler la croissance économique du Maroc.

En plus de son impact majeur sur le commerce extérieur et de la connectivité internationale du Royaume, la mise en œuvre de la Stratégie portuaire nationale 2030 devrait aussi avoir un impact significatif en termes de création d’emplois. Les différents projets d’infrastructures portuaires, qu’il s’agisse de la construction de nouveaux ports, de l’extension des installations existantes ou du développement de l’industrie navale, vont générer des milliers d’emplois directs et indirects tout au long de leur cycle de vie. Il s’agit des emplois de chantiers, pour la phase de construction et de réhabilitation des infrastructures ainsi que des postes permanents pour l’exploitation, la maintenance et la gestion des nouveaux ports et terminaux et enfin des emplois induits dans les secteurs logistiques, industriels et de services liés à l’activité portuaire.

Pour le cas du Nouveau Port Dakhla Atlantique (NPDA), à titre d’exemple, ce projet qui revêt une importance stratégique pour l’Afrique de l’Ouest et pour les provinces du Sud, notamment la région de Dakhla-Oued Eddahab, permettra de soutenir le développement économique, social et industriel de ces territoires. Selon les résultats de l’étude prospective socio-économique et financière du NPDA, réalisée par la Direction des ports et du domaine public maritime, on estime que la réalisation de ce projet pourrait créer plus de 590.000 emplois supplémentaires dans le secteur portuaire et les activités connexes d’ici 2070. Ces investissements stratégiques pour le Maroc, notamment dans les infrastructures portuaires, constituent un puissant levier de développement régional, générant des retombées économiques et sociales significatives.

Ainsi, les projets d’infrastructures portuaires lancés par le Royaume jouent aujourd’hui un rôle essentiel dans le développement et apportent de réels bénéfices économiques et sociaux aux territoires concernés. En fait, les entreprises locales peuvent désormais accéder plus facilement aux marchés internationaux et réduire leurs coûts de transport.

En outre, les grandes zones industrielles et logistiques qui ont été créées, comme le projet impressionnant de Nador West Med avec ses 5.000 hectares, ou encore celui de Dakhla Atlantique qui s’étend sur 1.650 hectares, attirent de plus en plus d’investisseurs et d’industries, ce qui dynamise réellement l’économie locale, tout en participant au développement des compétences.

Cette stratégie d’investissement portuaire s’inscrit donc dans une vision globale de développement territorial équilibré, visant à transformer les régions en pôles de croissance dynamiques et durables et contribuant à réduire les disparités régionales. Le constat est le même pour les projets d’infrastructures routières qui nécessitent de manière directe une main-d’œuvre importante et significative, allant des ouvriers aux cadres et gestionnaires des projets. Indirectement, l’amélioration des conditions de mobilité sur les routes stimule l’économie de manière globale et induit des emplois dans d’autres secteurs.

À titre indicatif, pour l’année 2024, le ministère assure, par son plan d’investissement, environ 4 millions de jours de travail nécessitant 250.000 tonnes de bitume, 50.000 d’acier, 500.000 tonnes de ciments et 13 millions de mètre cube d’autres matériaux de construction. Quant à la croissance économique, il y a lieu de préciser que les investissements réalisés permettent l’amélioration des conditions de circulation et de mobilité, favorisant ainsi des échanges commerciaux fructifiés et l’incitation à un investissement conséquent.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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