Enseignement supérieur : l’employabilité des lauréats, le grand défi
L’adéquation des filières de l’enseignement supérieur au marché de l’emploi devrait être évaluée. La continuité des projets est également en ligne de mire.
À l’approche de la fin de l’année universitaire, le rendement des facultés et des établissements d’enseignement publics revient à l’ordre du jour au sein de la Chambre des conseillers. Interpellé par les élus sur les mesures appliquées en vue d’améliorer l’employabilité des lauréats, Driss Ouaouicha, ministre délégué chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a déclaré que le taux d’accès des étudiants titulaires d’une licence au cycle du master n’arrive pas encore à dépasser 5%, «ce qui est un taux faible si l’on prend en considération la place des études supérieures dans l’amélioration de la recherche scientifique», a-t-il indiqué devant les élus, durant la séance hebdomadaire des questions orales. Plusieurs mesures sont activées en vue d’améliorer l’offre de formation et la faire correspondre aux exigences du marché du travail, a poursuivi Ouaouicha, notant «la nécessité d’associer les catégories socioprofessionnelles et d’assurer aux étudiants méritants la possibilité de continuer leurs études supérieures». Parmi les actions prioritaires, l’on cite l’accréditation des filières selon les critères professionnels, ainsi que «l’encouragement de l’esprit d’entrepreneuriat auprès des étudiants». Pour le plus haut responsable en charge du dossier de l’enseignement supérieur, «l’opération de l’adéquation nécessite la création de mécanismes qui dressent des ponts entre l’enseignement supérieur et leur environnement socio-économique». Durant cette année universitaire, la priorité a été aussi accordée à la continuité des projets destinés à créer de nouveaux établissements universitaires, ainsi qu’à la hausse du budget des bourses des étudiants, qui devrait atteindre, à la fin de cette année universitaire, plus de 2 MMDH.
21 nouveaux établissements universitaires prévus pour les deux prochaines années
L’extension de l’offre de formation est déjà sur les rails. En effet, la Commission nationale de coordination de l’enseignement supérieur a donné son aval pour la création de 21 nouveaux établissements universitaires entre 2021 et 2023, sachant que «40 institutions universitaires ont vu le jour au cours des quatre dernières années». Cette extension concerne aussi les établissements supérieurs à accès limité. Au titre de l’année universitaire en cours, 11 nouveaux établissements ont ouvert leurs portes, notamment à Béni Mellal, El Jadida, Kénitra, Agadir, Fkih Bensaleh, Casablanca, Fès et Settat. D’un autre côté, sur un total de 147 établissements universitaires, 81 étaient à accès limité jusqu’en 2019-2020, avec 165.782 sièges pédagogiques sur un total de 518.896 et 6.182 enseignants permanents sur un total de 14.964. Au niveau des inscriptions, ces instituts ont accueilli 659.128 étudiants au titre de l’année universitaire 2020-2021, sur un total de plus d’un million. Les données présentées soulignent, par ailleurs, que «le ministère a procédé, de concert avec les universités, à l’augmentation des sièges pédagogiques des établissements à accès limité, particulièrement les ingénieurs, les médecins et les cadres spécialisés». Actuellement, le nombre de sièges a atteint 31.552 afin de répondre à la demande accrue sur les filières universitaires. Enfin, de nouveaux critères viendront renforcer l’audit des performances académiques effectué par l’Agence nationale d’évaluation et de garantie de la qualité de l’enseignement supérieur. Les normes fixées concernent l’ensemble des enquêtes de terrain et des visites d’établissement qui seront effectuées.
Comment l’État compte appliquer la loi-cadre
Quatre programmes sont jugés structurants, avec une banque des projets stratégiques qui englobe 16 objectifs. Le plan d’action destiné à la mise en œuvre de la loi-cadre relative au système éducatif devrait donc apporter un changement sensible à la vie universitaire, avec plusieurs mécanismes déployés dans l’optique d’assurer aux étudiants un cadre adéquat de formation. Pour les établissements à accès ouvert, le plan d’action de 2021 prévoit la hausse de la capacité des places pédagogiques de 5%, sans oublier que l’État doit continuer de subventionner 29 facultés dans l’optique de poursuivre l’ouverture des licences professionnelles. «La coordination avec les autres départements ministériels devrait également se poursuivre pour activer les stratégies sectorielles, et aboutir à l’ouverture de nouvelles filières selon la nouvelle ingénierie pédagogique», indique la feuille de route de l’Exécutif.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco