Enseignement supérieur : avec un fonds de 600 MDH, le tremplin vers l’essor scientifique assuré ?
La crise sanitaire aura au moins permis à la recherche scientifique de redorer son blason, en témoignent les nombreux programmes initiés dans divers domaines. Cette dynamique s’est renforcée récemment avec l’annonce d’un fonds de soutien à la recherche scientifique, doté de 600 MDH, dont la moitié proviendrait du secteur privé.
Les diplômés ne pourront plus bouder le doctorat, car l’importance de la recherche scientifique est plus que jamais mise en avant. Ce qui est encore plus encourageant, c’est que le secteur privé s’engage activement dans cet élan, contribuant ainsi à renforcer la valeur et l’impact de la recherche scientifique.
Une prime individuelle mensuelle de 7.000 DH
«Un fonds doté d’une enveloppe de 600 MDH entrera en vigueur à partir de la prochaine rentrée universitaire», a dévoilé Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, lors de la séance plénière du Parlement. Une particularité importante est que la moitié de ce montant sera apportée par le secteur privé. Dès la rentrée prochaine, les universités nationales devront renforcer la recherche scientifique en recrutant 1.000 doctorants dont la mission sera d’innover et de créer, a souligné le ministre. Ces doctorants bénéficieront d’une prime individuelle mensuelle de 7.000 DH. Lors de la séance parlementaire, différentes questions ont été abordées, notamment celles liées aux bourses, aux cités universitaires, aux facultés de médecine et à l’équivalence des diplômes. Concernant les bourses, Miraoui a précisé que l’État en accorde actuellement à 76% des étudiants. Il a également invité les préfectures et les régions à collaborer avec le fonds prévu à cet effet, tout en mettant en avant l’augmentation du budget alloué aux bourses d’études, lequel est passé de 1,6 MMDH en 2017 à 2,39 MMDH en 2021.
300.000 lits supplémentaires dans les cités universitaires
Parmi les observations soulevées, l’insuffisance du nombre de cités universitaires a été évoquée. Le ministre y a répondu en expliquant que la capacité des logements universitaires a augmenté de «20.000 nouveaux lits supplémentaires», exprimant dans ce cadre son souhait d’une contribution des collectivités locales. Miraoui a conclu son intervention en déclarant que «nous espérons atteindre, d’ici 2030, un total d’environ 300.000 lits dans les cités universitaires».
4.000 demandes d’équivalence de diplômes chaque année
Par ailleurs, le ministre a indiqué que son département reçoit environ 4.000 demandes d’équivalence de diplômes chaque année. Pour les traiter, des commissions sectorielles spécialisées se réunissent environ trente fois par an, a-t-il indiqué.
Dans le détail, il a précisé que les demandes d’équivalence relatives aux sciences de la santé (médecine générale et spécialisée, sciences paramédicales, pharmacie et médecine dentaire), constituent plus de 50% du nombre total des demandes reçues. De janvier à juin 2023, les commissions sectorielles des équivalences ont examiné 1.889 dossiers.
Parmi eux, 554 dossiers étaient liés aux filières juridiques, littéraires et scientifiques. Elles ont représenté 11% des décisions négatives. Les sciences de la santé ont constitué 1.024 dossiers (1% des décisions négatives). 311 dossiers d’équivalence ont concerné les domaines de l’ingénierie et de l’architecture (4% des réponses négatives). Une autre évolution à prendre en considération est qu’un comité sera chargé, dans un avenir proche, de publier une liste des universités étrangères dont les certificats et diplômes seront automatiquement reconnus comme équivalents. En outre, le ministère a pris des mesures visant à simplifier, numériser et améliorer les différentes étapes du processus de traitement des demandes d’équivalence des diplômes obtenus à l’étranger.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO