Maroc

Enseignement : l’amazigh sera généralisé

L’officialisation de la langue amazighe, dans les trois cycles de formation, a été actée entre l’IRCAM et le gouvernement. Un calendrier précis a été convenu en vue de doter l’apprentissage de la langue amazighe d’un caractère obligatoire.

Le ministère de tutelle et l’IRCAM listent leurs grandes priorités qui consistent à adapter la loi organique 26-16 sur la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et la loi-cadre 51-17 sur la réforme de l’enseignement. Une réunion a eu lieu entre les deux parties dans l’optique de tracer la feuille de route destinée à généraliser l’enseignement de la langue nationale dont le caractère officiel a été entériné par la Constitution de 2011. Plusieurs résolutions se dégagent des mesures qui ont été convenues, essentiellement la hausse des effectifs des enseignants de plus de 1.000 recrutements jusqu’en 2022, de même que la réactivation de la commission conjointe, formée entre le ministère de l’Éducation et l’institut royal de la culture amazighe. L’institut a surtout mis en relief, durant cette réunion, son entière mobilisation pour la réussite de ce programme de généralisation, comme l’indique le compte-rendu établi par l’IRCAM.

Le caractère obligatoire de l’enseignement
L’une des principales mesures, contenues dans le programme de la généralisation, concerne le caractère obligatoire de l’apprentissage de la langue amazighe, c’est-à-dire depuis le cycle primaire jusqu’à la fin des études secondaires, sur une durée qui s’étale entre 2024 et 2030. Il s’agit de se conformer aux dispositions prévues par la loi-cadre sur la réforme éducative qui a fixé un échéancier précis pour que l’officialisation de l’apprentissage de la langue amazighe ne soit pas estompée. Il faut dire aussi que le volet de la formation des enseignants sera accéléré, avec des prévisions de pouvoir former, durant les 3 prochaines années, plus de 3.000 enseignants spécialisés dans la langue amazighe. Des modules pour l’enseignement universitaire sont aussi programmés, dans l’optique de généraliser l’apprentissage dans le cycle supérieur au sein de filières professionnelles. Parmi les projets à caractère urgent, la finalisation d’un guide d’apprentissage pour le cycle collégial à partir de l’année 2022, et celui du cycle de lycée à partir de 2023. Des mesures d’évaluation seront aussi activées, en vue de doter la langue amazighe du même statut que les autres langues d’enseignement pendant les 3 cycles de formation. À rappeler que la loi organique 26-16, promulguée en septembre 2019, indique que les ministères, les collectivités territoriales, les établissements publics et les instances constitutionnelles devront se doter, dans un délai de 3 mois, d’un calendrier d’application de la loi. «Les plans sectoriels ont un rôle stratégique dans la mise en œuvre saine et exemplaire des dispositions de la loi organique 26-16», précise le même dispositif à propos des plans projetés, qui devront respecter les délais prévus par les articles 31 et 32 de la loi organique. Un modèle type pour la préparation des plans sectoriels a aussi été adressé aux ministères. À noter que l’apport du Conseil national des langues est également vital pour l’accompagnement technique qui doit être réservé à cette étape de gestation des plans sectoriels. En plus des conventions, qui devront être conclues entre les ministères et le conseil, le gouvernement devrait aussi mettre en place une commission permanente pour le suivi de la mise en œuvre de l’officialisation.

Une étape décisive pour la promotion de la langue amazighe

Après son entrée en vigueur, la loi organique sur les étapes de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe doit être appliquée par l’ensemble des administrations et des services publics qui entrent dans le champ d’application de la nouvelle loi. C’est l’action du Conseil national des langues qui sera décisive durant cette 1re étape de l’officialisation de la 2e langue nationale du pays, laquelle action devra permettre l’application des dispositions constitutionnelles. La consolidation des ressources humaines spécialisées dans la communication amazighe reste également une grande priorité. Entre-temps, plusieurs projets ont pu être mis sur les rails et concernent la promotion de l’apprentissage du tifinagh. L’étape de la mise en application des nouvelles dispositions, destinées à diffuser la deuxième langue officielle de l’État, passe inéluctablement par l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), qui a préparé une série de projets destinés à rendre plus effective la pénétration de la langue amazighe dans le système éducatif, mais également chez les adultes.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco


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