Maroc

Enquête : comment les jeunes Marocains perçoivent le monde

C’est l’un des nombreux avis qui ressortent de l’enquête que l’Unesco et l’institut Gallup ont mené, entre février et juin dernier, auprès de 21.000 personnes réparties en deux tranches d’âge (15-24 ans et 40 ans et plus) dans 21 pays, dont le Maroc. Les réponses recueillies permettent de se faire une idée sur la manière dont les jeunes Marocaines et Marocains perçoivent «leur monde».

L’Unicef apporte du nouveau à propos des jeunes ! À l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’enfance, l’agence onusienne, chargée de l’amélioration et de la promotion de la condition des enfants, a publié les résultats d’une enquête, qu’elle a menée, en partenariat avec l’Institut Gallup, entre février et juin dernier, auprès de 21.000 personnes réparties en deux tranches d’âge (15-24 ans et 40 ans et plus) dans 21 pays. Il s’agit, notamment, outre le Maroc, de l’Allemagne, de l’Argentine, du Bangladesh, du Brésil, du Cameroun,des États-Unis, de l’Espagne, de l’Éthiopie, de la France, du Japon, de l’Inde, de l’Indonésie, du Kenya, du Liban, du Mali, du Nigéria, du Pérou, du Royaume-Uni, de l’Ukraine et du Zimbabwe.

Plusieurs sujets abordés
Dans ces différents pays, les adolescents et les jeunes, ont montré comment ils voient leur présent et leur futur en comparaison avec la vision des adultes. C’est la première fois que l’Unicef sonde différentes générations pour décrypter et croiser le regard qu’elles portent sur le monde et l’enfance à l’heure actuelle, est-il expliqué. L’enquête a couvert différents sujets, allant de l’appréciation de la qualité de l’éducation, à la perception de l’impact du changement climatique, en passant par la confiance envers les médias et les institutions religieuses, scientifiques et politiques, ainsi que des sujets relatifs à l’actualité mondiale. Elle montre que les jeunes sont, globalement, plus susceptibles de juger l’enfance d’aujourd’hui meilleure que celle d’hier.

La moitié d’entre eux estime, que, de nos jours, les enfants sont en meilleure santé, mieux éduqués et plus protégés physiquement que la génération de leurs parents. Et pourtant, malgré cet optimisme affiché, les jeunes ne manquent pas de souligner certaines exigences : ils ne tolèrent plus l’inaction face aux changements climatiques, se montrent critiques vis-à-vis des informations qu’ils consomment sur les réseaux sociaux, et sont confrontés à des épisodes de déprime et d’anxiété. Ils sont nettement plus susceptibles que leurs aînés de se considérer comme des citoyennes et citoyens du monde, et également, plus enclins à plébisciter la coopération internationale comme moyen de résoudre des défis tels que la pandémie de Covid-19. «Dans le monde actuel, les raisons d’être pessimiste ne manquent pas : changements climatiques, pandémie, pauvreté et inégalités, hausse de la défiance, essor des nationalismes. Mais voici une raison d’être optimiste : les enfants et les jeunes refusent de voir le monde de manière aussi sombre que les adultes», a confirmé Henrietta H. Fore, directrice générale de l’UNICEF: «Par rapport aux générations précédentes, les jeunes d’aujourd’hui gardent espoir, sont bien plus ouverts sur le monde et déterminés à le rendre meilleur. Les jeunes générations sont certes inquiètes pour l’avenir, mais elles considèrent aussi qu’elles font partie de la solution».

Des progrès plus rapides réclamés au Maroc
Au Maroc, les adolescents et les jeunes réclament des progrès plus rapides dans la lutte contre les discriminations, davantage de coopération entre les pays, et une écoute plus attentive de la part des décideurs. Sur un sujet de droits humains, celui du mariage des enfants, ils sont 58% à penser que l’âge minimum acceptable pour se marier devrait se situer au-dessus de l’âge légal actuel (18 ans), contre 52% pour les 40 ans et plus. S’agissant de la qualité de l’éducation, seulement 53% des 15-24 ans estiment qu’elle s’est améliorée au cours de la dernière génération, contre 73% des jeunes au niveau mondial. Le Maroc dispose aussi de la proportion la plus faible de personnes (42% comparativement à 72% au niveau global), à rapporter que la technologie est bonne pour l’éducation.

En ce qui concerne la perception de l’avenir, les jeunes Marocains représentent une exception : seuls 45% des interrogés pensent que le monde sera meilleur pour les générations à venir, contre 50% au niveau mondial. Paradoxalement, 61% des 40 ans et plus, interrogées au Maroc, pensent que les enfants seront économiquement mieux lotis que leurs parents. Aussi, 52 % des jeunes reconnaissent-ils l’incidence élevée des problèmes de santé mentale contre 40% des adultes (40 ans et plus), et les deux générations s’accordent à dire que les enfants d’aujourd’hui ressentent plus de pression pour réussir. Au sujet de l’actualité brûlante du changement climatique, le Royaume est aussi l’un des pays où une majorité des jeunes de 15 à 24 ans est consciente des répercussions du changement climatique. En effet, 76% des 15-24 ans pensent que le gouvernement devrait prendre des mesures draconiennes à ce sujet. S’agissant de l’appréciation de différents acteurs, l’enquête révèle que les adolescents et jeunes au Maroc se fient, généralement, davantage aux institutions religieuses (64%) qu’aux scientifiques (54%). 58% des 15-24 ans estiment, par ailleurs, qu’il est très important que les politiciens écoutent la voix des enfants lorsqu’ils prennent des décisions.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO



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