Élections : Les syndicats affichent leurs couleurs politiques
Si l’UMT a fait de tous les partis de l’opposition des alliés stratégiques en vue du scrutin du 7 octobre, les ailes syndicales de l’Istiqlal, de la FDG et du PJD ont de leur côté annoncé ouvertement leur soutien aux candidats et leur forte implication durant cette 2e partie de la campagne électorale.
La neutralité n’est pas à l’ordre du jour des représentants des salariés au vu de l’échéance du 7 octobre prochain. L’entame du compte à rebours des élections législatives a poussé les centrales les plus représentatives à afficher clairement leurs intentions de vote. Les militants des quatre centrales les plus représentatives seront donc appelés à se rendre à nouveau aux urnes, après leur participation au scrutin du 4 septembre 2015, qui avait abouti au renouvellement de la Chambre des conseillers. Les données relatives au poids électoral des syndicats, en termes de voix, restent intéressantes au sein des villes où les centrales disposent d’une forte assise, au sein du public comme du privé.
Une atmosphère de 1er mai
Le discours des quatre centrales durant cette campagne rappelle celui de la Fête du travail. La dernière sortie médiatique en la matière est celle de l’UNTM. Plusieurs résolutions ont été prises durant la réunion du secrétariat national du syndicat proche du PJD, le 28 septembre, découlant «de la participation au dialogue social sans surenchère électorale et sans subir les diktats partisans», selon l’UNTM. Le syndicat représenté au sein de la 2e chambre par trois conseillers a surtout appelé «les adhérents et les sympathisants de l’UNTM à s’impliquer fortement et de manière efficace aux côtés des candidats du PJD durant cette étape».
Pour sa part, l’UMT a tenu, le 27 septembre, une réunion conjointe du Bureau national de la jeunesse travailleuse et la Commission nationale du suivi des élections, durant laquelle la centrale la plus représentative a mis en œuvre la résolution prise par le conseil national du syndicat, consistant à ne pas être neutre durant les élections du 7 octobre. Trois raisons ont poussé l’UMT à appeler ses membres au vote sanction, à savoir «le vote précipité de la loi organique sur la grève, les déclarations provocatrices et irresponsables du chef de gouvernement et la nécessaire abrogation des lois sur les retraites».
La FDG devrait, quant à elle, bénéficier du soutien inconditionnel du syndicat national de l’enseignement, affilié à la CDT. «La FDT est mon choix», indique le slogan choisi part le syndicat qui s’est appuyé sur certains problèmes rencontrés durant la rentrée scolaire pour appeler ses militants à soutenir les candidats de la Fédération de la gauche. Un nouveau plan d’action a été également adopté le 24 septembre, soit le jour du démarrage de la campagne électorale, par le conseil national de la CDT. Plusieurs mesures ont été prises pour «faire entendre les demandes urgentes de la centrale, essentiellement le programme de lutte contre les plans ourdis du gouvernement contre la classe ouvrière».
Le CDT compte également activer une batterie de modes de protestation revêtant la forme de caravanes, mais aussi de grèves et de sit-in pouvant aller jusqu’à 24 heures. Le bras syndical de l’Istiqlal n’a pas caché, non plus, son soutien aux candidats du parti de la balance, sans pour autant adopter un discours aussi virulent que celui de la CDT, l’UNTM et l’UMT. Le programme du parti a en effet été présenté aux dirigeant de l’UNTM à Rabat, dans l’optique de mener des actions conjointes durant la campagne électorale pour soutenir les candidats du parti, qui seront présent au sein de toutes les circonscriptions.