Maroc

Élections : L’USFP prêt à s’allier… sous conditions

Le parti de la rose se dit prêt à s’allier aux formations «nationalistes» qui n’attendent pas qu’«il pleuve en Turquie», tout en laissant au Conseil national du parti de décider sur ce volet après les élections. Lachgar rassure sur la valeur de son programme économique et déclare inscrire  la révision du système de la couverture sociale en tête des priorités pour les 5 prochaines années.

Hier mardi, c’était au tour de Driss Lachgar, le SG de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), de monter sur l’estrade des rencontres du Mouvement Damir. Troisième invité figurant au programme de ce cycle de rencontres, Lachgar avait à  soumettre les 555 mesures incluses dans le programme du parti à la discussion. Après avoir passé en revue l’historique des rapports de son parti avec les forces politiques tout au long des dix dernières années, le n°1 du parti de la rose a expliqué que depuis l’expérience de l’alternance, «c’est la 1re fois que l’USFP entre dans les législatives en tant que parti de l’opposition».

Malgré cela, le parti des forces populaires entend bien défendre ses chances jusqu’au bout lors des échéances du 7 octobre prochain. Lançant un appel implicite aux autres formations de la gauche à s’unir en vue  du prochain rendez-vous électoral, Lachgar n’a pas caché son amertume à propos de la division qui marque actuellement les partis qui se réclament de l’héritage socialiste. «Nous avons raté une occasion historique alors que le parti était au gouvernement», a déclaré  Lachgar au sujet de l’hostilité affichée par tous les partis socialistes durant la période de gouvernement d’Abderrahmane Youssoufi. Au sujet des alliances, sans citer nommément le PJD, le leader de la première force socialiste aux deux chambres n’a pas caché son rejet de tout projet d’alliance avec le parti de Benkirane. Lachgar a tout de même joué la prudence en indiquant laisser au Conseil national du parti la mission de décider après les élections. «Nous restons fidèles aux alliances avec les forces de gauche et nationalistes qui n’attendent pas qu’il pleuve en Turquie», a lancé Lachgar.

Quid du programme économique ?
La rencontre organisée par le Mouvement Damir a également permis au SG de l’USFP d’expliquer plusieurs questions traitées par le programme électoral du parti. Déjà, le volet fiscal aurait a priori fait grincer des dents car jugé comme ne favorisant pas la compétitivité des PME. L’analyste économique du Mouvement Damir, Mohamed Benmoussa, a ainsi mis l’accent sur«la lourdeur des mesures prévues». Benmoussa a ainsi mis l’accent sur l’existence dans ce programme, d’un «soubassement idéologique qui sous-entend les recommandations finales qui ont été insérées dans le programme et qui risquent d’aggraver la méfiance du monde des entreprises». A  ce sujet, Khaoula Lachgar, membre du parti, a tenu à souligner que «le système fiscal est la 2e jambe de l’État à côté de celle de la démocratie. Nous sommes conscients, au sein du parti, de l’importance de l’équité fiscale, de même que nous donnons une visibilité fiscale pour les entreprises et pour une période de 5 ans». En plus de la mise en place d’un impôt sur les fortunes dormantes ou non productives, le parti suggère de nouveaux seuils pour l’IR qui révisent à la hausse le montant des cotisations patronales. Par ailleurs, le débat a permis aussi de mettre en valeur certaines propositions qui sont partagées par d’autres formations, notamment «la mise en place d’un modèle économique inclusif», idée qui est partagée aussi par l’Istiqlal et le PAM. Les points partagés par le parti avec ces deux formations concernent également les modalités de la réforme de la Caisse de compensation ainsi que la hausse du budget alloué à la création d’emplois. L’USFP propose en effet de lancer une nouvelle initiative «Amal» qui pourra permettre à 150.000 jeunes d’intégrer le marché du travail. 


Driss Lachgar,
Secrétaire général de l’USFP

Même si nous avons été absents des mouvements de contestation durant une décennie, l’USFP a pu être au cœur des contestations sociales qui ont éclaté après l’avènement de ce gouvernement. Le pays ne supporte plus de perte de temps gouvernemental ainsi que l’affaiblissement systématique du pouvoir d’achat».


La principale crainte de Lachgar
«Les prémisses des prochaines législatives ne sont pas rassurantes et le parti a des craintes légitimes à propos du sort de cette opération». C’est la conclusion qu’a tenu à livrer, d’emblée, le SG de l’USFP durant son intervention et qui a résumé l’état d’esprit régnant actuellement au sein des composantes du parti de la rose. Plusieurs indicateurs plaident, selon Lachgar, pour un mauvais départ de la commission chargée de la préparation et du suivi des élections. Lachgar a, par la même occasion, lancé un appel à ce que toutes les institutions constitutionnelles assument leur entière responsabilité en vue de donner les garanties quant au déroulement des opérations de vote.



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