El Othmani liste les chantiers prioritaires
Plusieurs actions ont été passées en revue par le chef de gouvernement devant les conseillers pour préserver la paix sociale. En plus de l’établissement d’un programme exécutif pour le Plan national des droits de l’Homme, le projet de loi sur le RSU sera prêt début 2019.
Durant la séance mensuelle réservée à la politique générale du gouvernement, le chef de l’Exécutif a réitéré l’engagement ferme de hisser l’amélioration du climat social à la tête des priorités durant le reste de son mandat, parallèlement aux conditions de décollage économique. Interpellé au sein de la 2e chambre sur la paix sociale par 7 groupes parlementaires, El Othmani a clairement indiqué qu’il s’agit d’un sujet prioritaire qui «dépend du seuil de confiance et du renforcement des droits des citoyens». Le chef de gouvernement a fait une allusion directe aux réformes profondes entamées après la Constitution de 2011. «Cette approche privilégie l’écoute», a insisté le chef de gouvernement à propos de l’impact de cette période, qui s’est révélée désastreuse pour plusieurs pays arabes. Tout en reconnaissant «la persistance de problématiques», El Othmani a mis en avant «les pas de géant qui ont été effectués, avec le renforcement des attributions des instances constitutionnelles».
Sans mettre de côté l’adoption du Plan national des droits de l’Homme, le chef de gouvernement a laissé entendre aux conseillers que le programme exécutif sera présenté devant le souverain. Un guide destiné à détailler les actions permises en cas de protestation sera également généralisé. «Chaque fois que nous réalisons un acquis, nous espérons en atteindre un autre», a indiqué le chef de gouvernement à propos de la feuille de route finalisée en matière de respect des droits de l’Homme. La réforme administrative a aussi été évoquée: son aboutissement «ne dépend pas d’un seul acteur politique, car il s’agit de restaurer la confiance dans l’administration», a noté El Othmani. La lutte contre les inégalités spatiales forme un autre pilier de la stratégie gouvernementale. Celles-ci «devraient s’atténuer au cours des 5 prochaines années», selon les prévisions du chef de gouvernement, qui a cité plusieurs programmes sociaux destinés aux zones difficiles d’accès, notamment le programme Tayssir qui sera généralisé avec une enveloppe de plus de 2 MMDH. Enfin, pour ce qui est de la protection sociale, le gouvernement devra se focaliser sur l’axe du registre social unifié qui sera le couronnement de la politique du ciblage, «avec un projet de loi qui sera prêt dans quelques semaines», selon El Othmani.
Les demandes des conseillers
La typologie des entreprises les plus touchées par les grèves laisse entrevoir une prédominance des sociétés employant moins de 50 salariés, lesquelles ont enregistré 25% des grèves, chose qui témoigne de l’importance d’assainir le climat social. Si la réalisation de la justice sociale constitue une nécessité stratégique pour le Maroc, les centrales syndicales plaident en faveur de la hausse du niveau de vie des populations vulnérables qui n’incombe plus uniquement à l’État, mais aussi aux instances élues, appelées à assurer le suivi des politiques et des programmes sociaux. L’institutionnalisation de mécanismes de dialogue social dotés d’une procédure simplifiée et d’une méthodologie claire reste quant à elle capitale, avec des mécanismes aux prolongements territoriaux clairs. D’autres exigences concernent le nécessaire élargissement des thématiques du dialogue social à de nouvelles problématiques figurant au centre des engagements constitutionnels et conventionnels du Maroc. Il s’agit des questions d’égalité effective et de lutte contre la discrimination entre les sexes dans le domaine du travail, de l’éradication effective du travail des enfants, outre celles relatives à la mise en place des conditions d’un travail décent en faveur des personnes handicapées et la mise à niveau du secteur informel pour élargir les domaines et opportunités d’exercice d’un travail décent.