Maroc

El Jadida : Les ramasseurs d’algues marines attendent le début de la campagne

L’ouverture de la saison aura lieu après ramadan et devrait s’étaler sur deux mois et demi. La circonscription d’El Jadida comporte quatre sous-zones: le PDA (point de débarquement aménagé) de Lahdida, le port d’El Jadida, celui de Jorf Lasfar, et le PDA de Sidi Abed.

La Délégation des pêches maritimes d’El Jadida se prépare pour la campagne de la cueillette des algues marines. La saison sera officiellement ouverte quelques jours après la fin du mois de ramadan, pour une durée de deux mois et demi. Pour rappel, des milliers de familles de la région assurent leur subsistance grâce à l’algue rouge dont le nom scientifique est «gelidium sesquipedale». Le département des Pêches maritimes a mis en place des mesures d’aménagement visant la préservation des ressources algales et l’optimisation de l’efficience socio-économique de cette pêcherie. À la veille de chaque campagne de pêche des algues marines, le département central élabore une décision qui fixe les mesures d’organisation de la pêche, du ramassage et de la commercialisation des algues marines. La circonscription d’El Jadida comporte quatre sous-zones: Le PDA (point de débarquement aménagé) de Lahdida, le port d’El Jadida, celui de Jorf Lasfar, et le PDA de Sidi Abed.

Enjeux financiers
Le quota de pêche alloué à la zone est de 3.900 tonnes d’algues sèches équivalant à quelque 14.000 tonnes humides. La pêche des algues marines au niveau de la circonscription maritime d’El Jadida se pratique au niveau de 15 sites pour un nombre maximum de 920 barques. Le quota global alloué à la circonscription maritime d’El Jadida sera réparti entre les barques disposant d’une licence officielle.

À cause des enjeux financiers considérables, c’est l’effervescence sur le long du littoral d’El Jadida à l’ouverture officielle de la saison de la cueillette de l’algue rouge marine. Des hommes, des femmes et des enfants s’affairent sur les côtes pour ramasser la plante. Une occupation à plein temps pour des familles entières, notamment dans les zones rurales. L’algue rouge est même la principale source de subsistance pour de nombreux foyers, et ce pour l’année. Cette richesse produite par la mer est de plus en plus convoitée à l’international. La demande augmente, mais la ressource marine s’épuise. La sonnette d’alarme est tirée, ce qui a incité le ministère de tutelle à prendre des mesures draconiennes en instaurant une période de repos biologique. Fort de ce constat, un plan d’aménagement des algues marines a été mis au point par la Direction de la pêche maritime et de l’aquaculture du ministère en 2010.

Cette pêcherie d’importance économique a été adoptée par le département de la Pêche maritime dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie renouvelée de développement et de compétitivité du secteur halieutique, baptisée «Halieutis». Le plan a pour objectif la reconstitution du stock pleinement surexploité, l’organisation de l’activité, la préservation des emplois formels actuels et l’augmentation de la valorisation du produit. Il existe trois zones de ramassage des algues marines au Maroc: la Méditerranée, l’Atlantique Nord et l’Atlantique Sud. La zone d’El Jadida concentre plus de 80% de la production nationale.

Stratégie
Les mesures proposées par le plan s’organisent en 3 catégories. Il y a d’une part les mesures d’aménagement relatives à la détermination de quota de pêche par site en fonction du potentiel exploitable. Il s’agit aussi de définir le nombre d’unités de pêche par site et d’appliquer des repos biologique par zone. Le deuxième point concerne l’instauration du système de traçabilité permettant le suivi du produit, tout au long de la chaîne de valeur (du débarquement à l’export). Le ministère a également procédé à l’implantation de structures commerciales de l’ONP au niveau des zones de pêche concernées en vue de l’organisation du circuit de commercialisation assortie du renforcement du contrôle.

Le quota global à l’export est désormais plafonné à 6.040 tonnes autorisés dont 1.208 algues brutes et 805 tonnes d’algues transformées en agar-agar. Parmi les mesures d’urgences applicable cette année, le ministère a établi un quota d’exploitation limitant les exportations à 3.600 tonnes cette saison. L’unique unité de transformation marocaine, Setexam, basée à Kénitra, accapare 80% de la production nationale dont 20% au profit des sociétés exportatrices d’algues à l’état brut. Cela n’est pas du goût des patrons des 22 sociétés exportatrices actuellement enregistrées auprès de la délégation des pêches maritimes d’El Jadida. Pour bénéficier de plus de volumes, un patron procède à la création de plusieurs sociétés. C’est là un moyen de contourner les restrictions, en vue d’exporter une plus grande quantité d’algues.

Dans un tout autre registre, le ministère a fait bénéficier aux plongeurs, officiellement enregistrés, des sessions de formation et de sensibilisation. Ainsi, 1.160 plongeurs ont bénéficié de formations. Parallèlement à cela, un autre programme, financé par MCC (Millenium Challenge Corporation) a été enclenché pour améliorer les conditions de plongées. Ainsi, des lots de compresseurs à air ont été distribués à des plongeurs, et un caisson hyperbare à deux places avec espace de réanimation est mis à la disposition des plongeurs, en vertu d’une convention avec le ministère de la Santé. L’algue marine est un produit à valeur croissante, particulièrement ses extraits que sont l’agar-agar, les alginates et les carraghénanes. Les extraits d’algues sont utilisés en tant qu’agents texturants, filmogènes ou émulsifiants dans de nombreux domaines tels que l’industrie agroalimentaire et diététique, l’industrie pharmaceutique, la cosmétique et la thalassothérapie.

Algues échouées
La DPM (Délégation des pêches maritimes) d’El Jadida a pris l’initiative d’organiser l’activité de ramassage des algues échouées. Ainsi, 696 t d’algues humides, soit l’équivalent de 195 t d’algues sèches (le seuil toléré de 5% du quota global) ont été réparties entre les différentes zones (au nombre de 11) entre six coopératives et trois associations, et dont les membres, principalement des femmes qui subsistent grâce à cette collecte, ont bénéficié des licences de pêche commerciale à pied des algues marines. L’année dernière, seules trois coopératives et une association ont déclaré leurs captures, celles-ci s’élevant à 37 t d’algues sèches soit 0,95% du quota global.


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