Education: un système d’information intégré au service de la bonne gouvernance
Et si l’information devenait à portée de main des élèves, des parents, des enseignants et des managers du système éducatif ! Ce n’est absolument pas un rêve, mais bel et bien un projet de grande envergure dont une grande partie est déjà une réalité !
A l’heure des grandes mutations technologiques, le Département de l’Education Nationale s’est engagé résolument dans une grande dynamique de digitalisation de l’école mais également de son administration pour les mettre au diapason des défis du 21-ème siècle.
Vecteur incontournable de progrès, les technologies d’information et de communication (TICE) sont, certes, un facteur clé pour la réussite de tout projet sociétal ou sectoriel, néanmoins, le défi actuel demeure dans la capacité de les rendre accessibles à tous afin d’aboutir à une gouvernance performante de notre système éducatif.
L’administration à l’heure de la digitalisation !
Le Département de l’Education Nationale demeure l’un des rares secteurs gouvernementaux ayant mené à bien la digitalisation de son administration tous paliers confondus et ce, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie « E-Gov ».
Dans ce sens, le Département s’est doté d’un schéma directeur qui lui a permis la mise en place d’un système d’information (SI) couvrant tous les domaines de la gestion de l’administration centrale jusqu’aux aux établissements scolaires, en passant par les académies régionales de l’éducation et de la formation et les directions provinciales.
Ces efforts sont une véritable cristallisation de la stratégie du Gouvernement en la matière et qui vise à consacrer les principes de bonne gouvernance dans l’administration publique. Cette stratégie intervient conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, dans son discours à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 1ère année législative de la 10ème législature, le 14 octobre 2016, qui a confirmé que « …L’administration électronique doit être généralisée selon une approche intégrée permettant aux différents départements et aux divers services un accès commun aux informations. De fait, l’utilisation des nouvelles technologies contribue à faciliter l’accès, dans les plus brefs délais, du citoyen aux prestations, sans qu’il soit nécessaire de se déplacer souvent à l’Administration et de s’y frotter, car c’est là la cause principale de l’extension du phénomène de corruption et du trafic d’influence. Nous avons déjà insisté sur la nécessité de lutter contre ce phénomène dans la définition de Notre concept d’autorité ».
Cela passe par la mise en place d’un système d’information intégré selon une approche progressive et participative conjuguée à une stratégie de conduite du changement et à un renforcement du leadership des managers. Ce système doit également prendre en considération les besoins des différents usagers : la satisfaction des usagers est la vocation première de toute administration publique efficace et efficiente.
Cet édifice informationnel, à juste titre, constitue une pierre angulaire supplémentaire dans le grand chantier de réforme du système éducatif, enclenché dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la loi-cadre 51.17 via notamment le projet 18 « Renforcement du système d’information de l’éducation et de la formation ».
Il est incontestable que l’une des composantes et des réalisations phares de ce système d’information reste « Massar », système intégré de gestion scolaire qui constitue à la fois un projet stratégique et une fierté du Département et de notre pays.
Ce système compte actuellement près de 8 millions d’élèves fournissant ainsi une base de données scolaires nationale complète, ce qui permet d’assurer un suivi individuel des élèves tout au long de leur cursus scolaire.
Ainsi, grâce à Massar Services, les parents font désormais le suivi de la scolarité de leurs enfants via « Massar waliye », les enseignants, eux, profitent de «Massar moudaris» qui leur permet de consulter leurs situations administratives, de saisir les notes de leurs élèves, les absences de ces derniers, de planifier leurs cours… Pour ce qui est des élèves, ils ont accès à « Massar moutamadris » pour rester informés des emplois du temps, de leurs notes, de leurs devoirs scolaires…
Il faut également rappeler que depuis mars 2021, ces services électroniques sont accessibles via des applications smartphones à la portée de tous gratuitement.
En outre, le Département de l’Education Nationale a développé une stratégie web qui a ouvert la voie aux possibilités les plus efficaces et les plus ciblées de communication avec tous les acteurs éducatifs et les partenaires. Cette stratégie contribue largement à consacrer le droit d’accès à l’information, en mettant en place un portail institutionnel national et des sites Web pour les académies régionales d’éducation et de formation et les directions provinciales tout en s’acheminant vers la généralisation progressive des sites web des établissements scolaires.
Cette communication digitale est d’autant plus renforcée grâce à la plateforme « taalim.ma » via laquelle tous les élèves, les enseignants, les chefs d’établissements et les inspecteurs pédagogiques disposent d’une messagerie officielle qui permet de partager avec eux de manière continue des informations institutionnelles de différentes natures.
L’administration électronique, un tremplin vers la performance !
La « révolution » qu’a connu le système d’information de l’éducation nationale a touché toutes les composantes du système éducatif : les curricula, les examens, l’orientation, l’inspection pédagogique, la planification, le projet d’établissement, la gestion financière, le patrimoine, la gestion des ressources humaines, les concours de recrutement, la formation continue… ainsi que le pilotage du portefeuille des projets de mise en œuvre de la loi-cadre 51.17, grâce à « Raed », véritable système d’aide à la prise de décision permettant de conduire à bon port la réforme dans sa globalité.
Tout cela a inéluctablement nécessité de gros investissements tant sur le plan des infrastructures et des équipements que sur celui de la formation et de l’accompagnement des cadres administratifs et pédagogiques. Et bien évidemment, il fallait également doter les académies régionales et les directions provinciales de structures dédiées au SI à même de déployer l’ensemble des solutions développées au niveau central et d’accompagner tous les projets de changement SI.
Dans ce sens, et afin d’améliorer la gouvernance de la gestion des ressources humaines, une nouvelle composante qui concerne la gestion de la formation continue dans les académies régionales a été développée au cours de la présente année scolaire. Même souffle pour la composante de gestion des bâtiments scolaires, sans oublier, la mise en place de mécanismes pour permettre le travail à distance et assurer ainsi la continuité du service public au cours de la période du confinement dicté par la propagation de la Covid-19.
Les efforts déployés ont aussi permis la mise en place d’une plateforme « Oufouq » dédiée aux compétitions à distance notamment les compétitions sportives.
Pour accompagner tous ces changements, il fallait assurément disposer d’une stratégie de conduite du changement à même de contribuer au développement des usages de ces systèmes d’information et de ces services électroniques.
On ne peut que se féliciter de toutes ces réalisations et bien d’autres qui font du Département de l’Education Nationale un secteur précurseur en matière de SI, plusieurs défis restent, néanmoins, à relever afin que ce système soit au cœur de l’organisation et de la performance et qu’il facilite le pilotage, l’évaluation, la bonne gouvernance et l’amélioration de la qualité de notre système éducatif. Ce sont là des enjeux majeurs qui sous-tendent le renforcement et la promotion du système d’information de l’éducation et de la formation.