Maroc

Écosystème forestier : la révision des textes réglementaires s’impose

Le domaine forestier, riche en biodiversité, joue un rôle crucial dans l’adaptation au changement climatique. Et comme les affres de ce changement impacte de plein fouet le Maroc, il s’avère indéniable d’adapter les textes législatifs caducs pour mener à bien la stratégie Forêts du Maroc (2020-2030).

Face à une situation des plus critiques comme celle que traverse le Maroc actuellement, caractérisée par plusieurs années de sécheresse, les stratégies instaurées pour atténuer l’impact se veulent d’être efficientes sur tous les plans. C’est ainsi que la Commission des infrastructures de base, de l’énergie, des mines et de l’environnement s’est attelée à l’étude du rapport «Écosystèmes forestiers du Maroc : risques, défis et opportunités» élaboré précédemment par le Conseil économique, social et environnemental (CESE).

Arsenal juridique
A cet égard, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, qui s’est prononcé à la Chambre des représentants lors d’une séance dédiée à l’étude dudit rapport, a insisté sur la nécessité de mettre à jour les textes réglementaires relatifs au domaine forestier en raison de leur obsolescence.

Dans ce contexte, le ministre a fait référence à l’élaboration par son département d’un code forestier en vue de surmonter l’ensemble des contraintes liées aux textes législatifs. Ce projet de loi est soumis à la procédure d’approbation au Secrétariat général du gouvernement, et vise à mettre à jour le cadre législatif et réglementaire en tenant compte des normes internationales relatives à la gestion durable des forêts.

«La réussite de cette stratégie nécessite, notamment, l’adoption d’une approche fondée sur la préservation du domaine forestier à travers sa valorisation par les professionnels et les populations, la mise en place de mécanismes de gouvernance, dont la création de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), ainsi que le partenariat avec le secteur privé», précise Sadiki.

De son côté, le directeur général de l’ANEF, Abderrahim Houmy, a noté que le constat du CESE sur les écosystèmes forestiers au Maroc est conforme à l’évaluation de la situation des forêts du Royaume réalisée par le département des Eaux et forêts. A noter que le CESE a relevé que le potentiel du secteur forestier est néanmoins menacé par une dégradation continue de ces écosystèmes, estimée à 17.000 hectares par an, due en grande partie aux effets négatifs du changement climatique couplés aux pressions anthropiques excessives.

En l’absence d’une véritable offre écotouristique, le prélèvement excessif du bois de feu (3 millions de tonnes par an), ainsi qu’une surexploitation fourragère excédant de deux à trois fois la capacité de charge, constituent des freins majeurs à une valorisation durable du couvert forestier. Dans ce sens, l’ANEF a mis l’accent sur la mise en place d’un modèle de gestion global, durable et générateur de richesse, qui place les populations de l’écosystème forestier au cœur de son fonctionnement.

Arganier, des résultats probants
S’agissant de l’arganier, Latifa Yaakoubi, directrice générale de l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), a affirmé que le contrat-programme du ministère avec la fédération interprofessionnelle a atteint les objectifs escomptés, d’où l’augmentation de la production d’huile d’argan de 4.000 à 5.600 t, en vue d’atteindre 10.000 t d’ici 2030.

Toutefois, l’ANDZOA a réussi à mobiliser d’importants fonds internationaux pour des projets liés à l’arganier, notamment en ayant porté le financement du Fonds vert pour le climat à 400 millions de dirhams, et à 100 MDH celui de la coopération canadienne au profit de l’autonomisation économique des femmes dans le secteur de l’arganier au Maroc.

Pour rappel, le domaine forestier contribue à hauteur de 1,5% au PIB et génère entre 8 et 10 millions de journées de travail, soit l’équivalent de 50.000 emplois permanents. En outre, le secteur forestier couvre 30% des besoins en bois d’œuvre et d’industrie, représente 4% de l’offre mondiale de liège et assure 17% des besoins en alimentation du cheptel.

Au Maroc, le domaine forestier, concentré essentiellement dans les zones montagneuses, couvre 13% de la superficie totale du territoire national. La population vivant au sein de cet espace représente 50% de la population rurale, soit près de 7 millions d’habitants. Ces écosystèmes, caractérisés par une très riche biodiversité, jouent un rôle crucial, notamment dans la régulation du cycle de l’eau, l’adaptation au changement climatique et la contribution à la sécurité énergétique et alimentaire.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO


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