Eaux et forêts: l’agence nationale sur les rails
La planification forestière franchit un cap important avec l’adoption du statut de l’Agence nationale des eaux et forêts.
Le projet de loi portant création de l’Agence nationale des eaux et forêts a été finalisé dans l’objectif d’instaurer un nouveau mode de gouvernance pour la gestion des ressources forestières. La nouvelle législation est dotée d’un rôle de pilotage de la stratégie nationale forestière, essentiellement dans les domaines de la mise en valeur et la protection du patrimoine national des forêts.
À noter que toutes les attributions de l’agence ont été adaptées aux objectifs tracés à l’horizon 2030, notamment la promotion des parcs nationaux, la gestion de la chasse et la protection des espèces végétales menacées. Le projet de loi, examiné lors du dernier Conseil de gouvernement, accorde aussi à l’agence le droit de conclure des partenariats avec l’État et «mettre en place un modèle de gestion créateur de richesses et qui met la population au centre de la gestion forestière», indique la version finale du projet de loi 52-20.
Il faut dire que la révision de l’environnement légal et réglementaire, régissant les forêts devra désormais être précédée par un avis émanant de l’agence nationale, de même que le gouvernement doit consulter l’agence au sujet des dispositions à prendre pour la protection du patrimoine forestier.
Soulignons aussi que les domaines d’intervention, qui ont été identifiés par la nouvelle législation, englobent successivement la lutte contre la désertification, la création et l’administration des aires protégées, la gestion de ressources cynégétiques de la pêche et de l’aquaculture continentales et la conservation de la flore et de la faune sauvages.
À souligner que l’état des lieux, établi par le Comité de pilotage de la stratégie nationale «Forêts du Maroc 2020-2030», montre que l’État a programmé 600.000 hectares de plantations forestières sur les douze régions, à raison de 50.000 hectares au début du programme pour atteindre 100.000 hectares à l’horizon 2030.
Un programme de reboisement, issu de plans d’aménagement des différentes forêts marocaines, devrait de son côté faire l’objet de concertations avec les populations riveraines. Il comprendra l’arganier, le chêne-liège, le chêne vert, le thuya, le cèdre, le caroubier, l’eucalyptus, les pins et d’autres essences forestières.
«À ce titre, l’implication des populations locales dans le développement durable des forêts, à travers des incitations adéquates, constitue un levier majeur apporté par la nouvelle stratégie», insiste-t-on auprès du comité de pilotage.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco