Maroc

Diplomatie : Rachida Dati dans le Sahara marocain, une visite hautement symbolique

La visite de Rachida Dati dans le Sahara marocain marque une première dans l’histoire des relations franco-marocaines. Jamais un ministre français en exercice ne s’était rendu dans les provinces du Sud du Maroc. Un déplacement symbolique, qui survient trois mois après la visite d’Emmanuel Macron à Rabat et qui inscrit la culture au cœur du rapprochement entre Paris et Rabat.

Lorsqu’elle a foulé le tarmac de l’aéroport Hassan Ier de Laâyoune ce lundi 17 février, Rachida Dati n’était pas qu’une simple ministre française en visite officielle. Elle était la première membre d’un gouvernement français à se rendre dans cette région, depuis que Paris a reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Un acte fort, perçu à la fois comme un geste diplomatique et un engagement culturel.

La ministre française de la Culture, d’origine marocaine, entame ainsi un déplacement stratégique qui vise à sceller une coopération culturelle renforcée entre la France et le Maroc. L’inauguration du Centre culturel français de Laâyoune, aux côtés de son homologue marocain Mohamed Mehdi Bensaid, en est le symbole le plus marquant.

Un rapprochement dans la continuité de Macron
Cette visite intervient dans un contexte de redéfinition des relations franco-marocaines. En octobre dernier, Emmanuel Macron avait effectué une visite officielle à Rabat, rencontrant le Roi Mohammed VI pour tourner la page des tensions diplomatiques passées. Si son déplacement n’avait pas inclus le Sahara marocain, il avait marqué le début d’une «feuille de route ambitieuse», selon l’Élysée, visant à réchauffer les liens entre les deux pays. Dati, en tant que ministre de la Culture, incarne désormais cette volonté de renforcement des ponts entre les deux nations.

Vêtue d’une melhfa, la tenue traditionnelle des femmes sahraouies, Rachida Dati s’est exprimée devant les médias avec une émotion visible.

«Vous connaissez mon histoire, vous connaissez mes convictions, vous connaissez aussi ma relation au Maroc. Que je sois la première, moi j’y tenais. C’est un moment aussi historique pour moi à titre personnel», a-t-elle confié.

Elle a poursuivi avec insistance, soulignant l’importance politique de sa présence.

«Vous savez, encore une fois, je vous le redis, vous savez mon histoire avec le Maroc, vous savez mon attachement au Maroc. Effectivement, vous connaissez mes positions bien avant de rentrer au gouvernement. Vous savez aussi que j’étais très impatiente et très attentive à ce que cet acte politique soit posé, et véritablement posé», a-t-elle ajouté.

Un choix vestimentaire et des mots qui ne sont pas passés inaperçus. En adoptant cette tenue emblématique des provinces du Sud, Dati a envoyé un signal fort d’ancrage et de respect pour les traditions locales, renforçant encore un peu plus la portée de sa visite.

La culture, outil de rapprochement entre Rabat et Paris
Le programme de la ministre est dense et hautement symbolique. Outre Laâyoune, elle se rendra à Tarfaya, où elle visitera la Maison de la Mer «Casa del Mar» et le Musée de l’Aéropostale Antoine de Saint-Exupéry. Un choix qui met en lumière l’héritage culturel partagé entre la France et le Maroc.

Sa tournée se poursuivra à Dakhla, où elle annoncera un soutien accru à la formation dans le domaine du cinéma et de la culture, notamment via le pôle régional de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel et du cinéma (ISMAC). Une initiative qui vise à faire émerger une nouvelle génération d’artistes et de créateurs dans cette région du Maroc.

Des accords culturels pour sceller l’amitié franco-marocaine
Au-delà des visites et des symboles, la ministre concrétisera cette coopération par des accords structurants. La signature d’un partenariat entre l’Institut français du Maroc et des institutions locales témoigne d’une volonté de renforcer les échanges culturels.

De même, la reconduction de l’accord entre l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) et l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP) s’inscrit dans cette dynamique. Enfin, l’annonce de la participation du Maroc en tant qu’invité d’honneur du forum «Malraux» sur les jeux vidéo illustre l’ambition de donner une nouvelle dimension aux échanges culturels entre les deux pays.

Rachida Dati n’est pas venue les mains vides. En décorant la styliste Fadila El Gadi et le directeur de Visa For Music, Brahim El Mazned, elle a tenu à valoriser des figures emblématiques de la scène culturelle marocaine.

Rachida Dati
Ministre française de la Culture

«Vous connaissez mon histoire, vous connaissez mes convictions, vous connaissez aussi ma relation au Maroc. Que je sois la première, moi j’y tenais. C’est un moment aussi historique pour moi à titre personnel
(…) Vous savez aussi que j’étais très impatiente et très attentive à ce que cet acte politique soit posé, et véritablement posé.»

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



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