Maroc

Digital : le trop-plein d’infos risque-t-il de “tuer” l’info ?

Selon une étude récente réalisée par les chercheurs de l’Université de Californie, Roger Bohn et James Short, pas moins de 100 millions d’informations arrivent sur le web chaque jour, dont 90% sont des informations redondantes. L’étude démontre aussi que 33,8 gigabytes d’informations sont ingérés chaque jour par notre cerveau avec une progression annuelle de 4,4%. 

Face à l’abondance des informations, la multiplications des sources et la variété des moyens de délivrer du contenu au lecteur, la question de la qualité de la donnée se pose avec acuité. Cette problématique a fait l’objet d’une «Master class» organisée en fin de semaine dernière à Casablanca par l’UPF-Maroc (Union de la presse francophone-section Maroc) en partenariat avec le groupe d’enseignement supérieur français Excelia. Il était, notamment, question de la manière avec laquelle le digital, via la data, l’IA et les médias digitaux, pourrait valoriser la chaîne de valeur du métier de l’information et ce, de la chasse de l’information à sa consommation.

Une information fiable
Animée par Imed Ben Nasr, enseignant-chercheur en Marketing digital à Excelia et responsable du «Master of sciences», cette Master class a démontré comment la dématérialisation de l’information via les chaînes d’information en continu et la digitalisation génère des flux continus dont la valeur marginale est nulle notamment via le partage sur les réseaux sociaux.

La présidente de l’UPF Maroc, Meriem Oudghiri, a souligné que cette initiative s’inscrit en droite ligne avec les missions de l’UPF, «celles du partage de savoir et de connaissances, de l’ouverture aux tendances actuelles et futures qui façonnent notre environnement et par là notre profession».

Par ailleurs, cette Master class a été l’occasion de se familiariser avec les nouvelles techniques émergentes liées à l’information (journalisme, data-analyse, veille…) et dont la maîtrise est devenue indispensable. Des techniques qui permettent à tout professionnel de l’information de pouvoir s’assurer de la fiabilité de la donnée, de son authenticité et de la manière optimale pour la délivrer. Sur ce registre, la présidente de l’UPF Maroc a indiqué que «l’exercice du métier de journalisme nécessite de nouvelles compétences, en matière d’authentification, de fiabilisation et de recoupement des données recueillies auprès de différentes sources, et dans des délais souvent serrés».

Florilège des sources
Tout professionnel de l’information est confronté, aujourd’hui plus que jamais, à un florilège de sources et de données, dont une partie peut notamment être viciée à la base, et ce, selon les intérêts des uns et des autres. Cette réalité inhérente à l’ère du digital implique fortement le risque de colportage de fausses informations, et ce, qu’il s’agisse d’un article de presse ou d’un sujet de thèse.

Face à cette situation, «plusieurs techniques permettent d’éviter ce risque, et dans des délais relativement raisonnables», a indiqué Imed Ben Nasr. Il s’agit en l’occurrence de maîtriser les médias digitaux, la data, l’IA…, ainsi que d’être à jour des évolutions technologiques permettant, entre autres, d’assimiler l’information.

Ahmed Ibn Abdeljalil / Les Inspirations ÉCO


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