Maroc

Dialogue social : un premier test réussi pour les partenaires sociaux

Un accord qualifié par l’Exécutif de «prélude à la réforme du secteur». La révision des statuts, actée par les partenaires sociaux, était la demande principale des cinq syndicats les plus représentatifs.

Le maintien de la paix sociale constitue un enjeu majeur pour le gouvernement qui vient de jeter, à l’entame de ce mandat, les bases d’une nouvelle page du dialogue social. En effet, lors d’un round de pourparlers autour des principaux points figurant dans le cahier revendicatif des centrales syndicales les plus représentatives, les partenaires sociaux se sont mis d’accord sur la nécessité d’entamer une refonte des statuts des diverses composantes du corps éducatif. L’objectif étant de fédérer toutes les parties concernées autour du projet de réforme de l’enseignement public au Maroc. Outre la révision du statut actuel des fonctionnaires de ce ministère, les partenaires sociaux ont convenu de «mettre en place un système motivant et unifié pour toutes les composantes du système éducatif», avec en ligne de mire, l’intégration des cadres des académies régionales de l’éducation dans le vaste chantier de la réforme qui sera initiée. À noter que le gouvernement et les syndicats ont, également, décidé de poursuivre leurs pourparlers à propos de plusieurs autres demandes, vitales pour les représentants des fonctionnaires.

Selon le bilan des rencontres du mois de janvier, les parties en présence devront trouver un terrain d’entente concernant certaines catégories, notamment les conseillers en planification pédagogique, les enseignants du cycle primaire et collégial, ainsi que les cadres du ministère, titulaires de diplômes supérieurs. L’accord qui a été scellé devra «ériger le dialogue social en un instrument principal d’ancrage du rôle représentatif des partenaires sociaux», indique le compte rendu de l’ultime réunion consacrée à ces négociations. L’Exécutif a tenu aussi à mettre en avant «la volonté commune des différentes parties ainsi que leur adhésion totale à la démarche qui a été adoptée, en vue de l’aboutissement du chantier de la réforme de l’éducation, à travers la priorisation du corps enseignant».

De nouvelles perspectives ouvertes
Si le principal objectif de cet accord reste la mobilisation et la motivation du corps enseignant, les prochaines étapes du dialogue social sectoriel devront impacter positivement les préparatifs des débats sectoriels qui seront enclenchés. Ces derniers porteront sur l’amélioration des conditions du travail d’autres catégories socioprofessionnelles qui sont, également, considérées comme prioritaires par les centrales syndicales. Durant cette étape, les partenaires sociaux s’emploient en premier lieu à éviter le coût inestimable de la dégradation du climat social tout en insistant sur la nécessité d’assurer la protection des salariés contre l’emploi précaire en cette période de crise sanitaire. Jusqu’à présent, ce sont les secteurs de l’éducation nationale et du transport routier qui ont fait l’objet de pourparlers réguliers entre les partenaires sociaux, sachant que d’autres pans d’activité seront programmés au cours du premier trimestre 2022. Les demandes des élus syndicaux tournent autour d’un renforcement du cadre institutionnel des futures réunions, avec le recours, notamment, à la commission tripartite chargée de la mise en œuvre des normes du travail. Cette commission, qui devrait se réunir en février, examinera l’impact des missions d’inspection menées dans le contexte de la pandémie.

Un cahier revendicatif finalisé

La base du dialogue pour le prochain round du dialogue social devra tenir compte des demandes essentielles des syndicats. Le principal sujet, focalisant l’attention des représentants des salariés, porte sur le chantier de la couverture sociale. En effet, ce dernier devra occuper une place centrale dans le plan d’action des partenaires sociaux. À noter que le renforcement des canaux du dialogue social à l’intérieur des unités productives a été érigé en mécanisme indispensable à la relance du dialogue sectoriel entre gouvernement et syndicats. Le cadre prôné par les centrales les plus représentatives s’articule, dans ce registre, autour «d’un cadre global pour le dialogue social qui inclut les grandes questions du monde du travail, avec des échanges périodiques et institutionnalisés au double niveau national et sectoriel». L’objectif principal est de pouvoir «aboutir à de nouveaux contrats qui s’imposeront à toutes les parties».

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO


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