Maroc

Dettes africaines : le Roi Mohammed VI prône la sobriété

Face à l’inflation galopante, les pays actuellement confrontés à des besoins de financement gigantesques, estimés annuellement à des centaines de milliards de dollars, sont tentés par le creusement de leurs dettes. Attention aux abus, alerte le Roi Mohammed VI.

Quand les économies occidentales éternuent, l’Afrique s’enrhume ! Cette maxime n’aura jamais été aussi vraie qu’aujourd’hui. Alors que fin avril, le Fonds monétaire international (FMI) alertait déjà sur des perspectives économiques peu prometteuses, à cause, notamment, de la guerre en Ukraine et de la pandémie de Covid-19, la vague inflationniste fait aujourd’hui des ravages sur le continent.

Dans ces conditions, un soutien plus appuyé et une coopération internationale plus conséquente en faveur des pays africains sont plus que jamais nécessaires. Ils permettraient de leur épargner d’être sévèrement touchés par la vague inflationniste qui frappe l’économie mondiale et de les aider à développer une plus forte résilience aux chocs extérieurs, a soutenu mardi le Roi Mohammed VI, dans une lettre adressée aux participants à la réunion du Groupe africain des ministres des finances et des gouverneurs des Banques centrales des États africains, membres de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (Caucus africain), qui s’est ouverte mardi à Marrakech.

Le Souverain y a indiqué que le monde sortait à peine de l’emprise de la pandémie de Covid-19 que l’économie globale s’est trouvée prise dans une spirale de perturbations inédites des chaînes d’approvisionnement. Une spirale accentuée par des pressions inflationnistes croissantes et une hausse record des cours de l’énergie, des produits alimentaires et des matières premières, lesquelles mettent à rude épreuve les pays africains.

Dans ce contexte de pénurie des financements concessionnels et de durcissement des conditions de leur attribution, l’augmentation des besoins en financement entraîne un renchérissement aigu du service de la dette qui plombe davantage la situation économique de nombreux pays du continent.

Attention à l’endettement aveugle
Ainsi, le Souverain prône le recours à des solutions techniques et à des formules de financement appropriées qui permettraient aux pays africains, particulièrement ceux à faible revenu, de mieux gérer leur endettement. Par ailleurs, selon Mohammed VI, l’endettement élevé et le changement climatique sont des défis majeurs qui mettent en péril la stabilité des économies africaines ainsi que la pérennité de leurs modèles de développement, notant que la transition numérique offre à ces pays, en revanche, d’immenses opportunités de développement dont il convient de tirer le meilleur parti.

D’ailleurs, d’autres possibilités s’offrent à eux, selon le Souverain qui estime, dans sa lettre lue par la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, qu’il «convient d’engager des réformes structurantes ayant vocation à améliorer le rendement des régimes fiscaux, accroître l’efficience de la dépense publique, renforcer l’attractivité des investissements étrangers, développer les partenariats public-privé…». Faisant observer que de nombreuses économies africaines sont peu diversifiées et reposent en grande partie sur l’exportation de matières premières, il a précisé que ces économies pâtissent également de la forte dépendance des filières agricoles vis à vis des aléas climatiques, ainsi que d’une faible mise en valeur du potentiel démographique considérable dont elles disposent.

Le Roi a, à cette occasion, mis en avant les progrès accomplis dans l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), lesquels attestent, une fois de plus, de la capacité des pays du continent à renforcer leur intégration économique selon une vision commune. La mise en œuvre effective de cette zone, dans les meilleurs délais, permettra, selon le Souverain, «d’accélérer l’intégration des économies africaines entre elles et dans les chaînes de valeur mondiales… », ajoutant que «La coopération commerciale et économique Sud-Sud que Nous appelons de Nos vœux s’en trouvera assurément renforcée».

Il a invité de nouveau «Nos partenaires bilatéraux et multilatéraux à accompagner les efforts, sans cesse déployés par les États de notre continent, en matière de développement». Pour le Souverain, cet accompagnement, qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat stratégique gagnant-gagnant, permettra aux États africains de se doter des ressources suffisantes pour promouvoir la dynamique de développement durable et, in fine, assurer à leurs peuples respectifs les conditions d’une vie décente et paisible.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO


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