Des espèces menacées de disparition sauvées
En commémoration de la Journée internationale de la biodiversité, le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, a dressé le bilan de ses réalisations durant les trois premières années de la mise en œuvre de la stratégie 2015-2024. Gazelles dorcas et dama, oryx, cerfs de berbérie..ont profité de la stratégie nationale.
Bonne nouvelle pour les écologistes. Des progrès importants ont été réalisés pour le maintien à l’état sauvage des populations des gazelles dorcas et de cuvier et du mouflon à manchettes. En effet, la restauration de certains de leurs habitats ont eu une incidence significative sur les effectifs de la gazelle de cuvier qui dépassent aujourd’hui les 2000 individus et sur les stocks des gazelles dorcas et dama, des oryx et d’addax répartis actuellement sur 26 enclos, ce qui a facilité l’établissement de groupes fondateurs notamment d’addax et de gazelles dama, dans la station d’acclimatation de la faune saharienne de Safia dans la province de Bir Guendouz, de l’oryx et de la gazelle dama dans la station de Msissi (Errachidia). Des opérations de translocation ont été également réalisées au cours de 2017-2018, à travers le transfert d’une population de gazelles dorcas (20 individus) et de mouflons à manchettes (18 individus) en mars 2018, au niveau de la province d’El Kelaâ des Sraghna, dans le cadre du projet de l’espace éducatif et récréatif à la zone de Saquiat Yaâcoubia, le renforcement de la population de mouflons au niveau du parc national de Tazekka, par le transfert de 25 individus de la région de Marrakech, en mars 2018, ainsi que le transfert en deux opérations de 64 individus de gazelles dorcas dans un enclos d’acclimatation dans la région de M’Hamid El Ghizlane, en vue d’entamer un programme de lâcher dans la nature; ceci sans oublier la création d’un nouveau noyau reproducteur de l’autruche à cou rouge dans la réserve de Msissi, en juillet 2017.
Le communiqué du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification ajoute que 4 nouveaux enclos sont en cours de réalisation et seront achevés fin 2018. Il s’agit notamment de celui de Bouhachem dans le Rif occidental, afin de créer un nouveau noyau reproducteur de cerfs de berbérie, un enclos dans le parc national de Khnifiss pour la gazelle de cuvier, un autre d’acclimatation à Boujdour pour l’oryx et un dernier à Smara pour l’addax. Dans le cadre de la mise en application de la loi 29.05 pour la protection de la flore et la faune sauvages, le contrôle de leur commerce et de son décret d’application, un plan d’action été élaboré et mis en œuvre. Il concerne le renforcement des capacités des gestionnaires du Haut Commissariat et de l’administration des douanes, l’éradication des espèces sauvages et produits dérivés du marché, la réglementation de la détention de la faune sauvage; notamment pour les activités liées à la conservation du patrimoine culturel marocain, l’amélioration de la coordination avec les partenaires aux niveaux national et régional en matière de lutte contre le trafic illégal des espèces sauvages, ainsi que le développement d’un programme de sensibilisation à la lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages.
Dans le registre des zones humides et notamment dans le cadre de la mise en œuvre des orientations de la convention de Ramsar, le Haut Commissariat a lancé plusieurs projets visant le renforcement des efforts de conservation de la biodiversité des zones humides et la promotion du développement durable local et participatif. À ce titre, 2 nouveaux sites ont été inscrits sur la liste Ramsar portant ainsi à 26, le nombre total des zones humides d’importance mondiale répertoriées. Le département d’El Hafi a également procédé à la finalisation de l’inventaire national des zones humides du Maroc, ce qui permet de mettre à la disposition du public (décideurs, aménageurs, chercheurs, enseignants…) des connaissances utiles à la gestion durable de ces écosystèmes, la mise en place et l’actualisation des plans d’aménagement et de gestion de plusieurs zones humides prioritaires et la mise en œuvre de plans de restauration intégrés de ces espaces, en partenariat avec les parties prenantes (Sidi Boughaba, Merja Fouarate, Merja Zerga, Sidi Moussa, Oualidia), outre l’élaboration d’une stratégie d’éducation et de sensibilisation du public dans les espaces naturels, y compris les zones humides.
En termes d’objectifs, le Haut Commissariat vise à l’horizon 2024, d’inscrire 30 nouveaux sites Ramsar, la sensibilisation de 500.000 personnes par an touchées par le programme d’animation des zones humides, la mise en œuvre de 60 plans d’aménagement et de gestion des zones humides prioritaires et le développement de 4 chaînes de valeurs durables développées au niveau des zones humides: birdwatching, pêche artisanale et aquaculture intégrée.