Crise sanitaire : la sauvegarde de l’emploi, un enjeu majeur pour les députés
Dans leur dernier rapport relatif à l’adoption de la loi 48-21, les députés, membres de la commission des secteurs sociaux, mettent en avant l’apport des mesures exceptionnelles décrétées en faveur des salariés des secteurs les plus touchés par la crise.
La gestion de la crise sanitaire a été le principal sujet qui a focalisé le débat, sous la coupole, durant l’ultime session parlementaire du mandat écoulé. Les députés ont adopté, à l’unanimité, les dispositions de la loi 48-21, portant sur les mesures prévues dans le cadre du dispositif de lutte contre la Covid-19. Le rapport parlementaire, finalisé à l’issue de l’adoption de cette loi, insiste sur la nécessité de régulariser, sur le plan couverture sociale, la situation de l’ensemble des personnes déclarées. Par ailleurs, un amendement a été introduit, portant sur la hausse du montant forfaitaire alloué.
L’enjeu principal est de «considérer tous les salariés, qui ont cessé de travailler du fait de la pandémie, comme étant en arrêt provisoire de travail, selon le cadre tracé par l’article 32 de la loi 65-99 portant code du travail », indique le rapport finalisé par la Commission des secteurs sociaux, au sein de la Chambre des représentants.
La même exigence devra être de mise concernant les contrats de stage et formation destinés à l’insertion. La finalité étant que «la relation contractuelle avec les employeurs soit maintenue», conformément aux recommandations émises au sujet de la problématique de sauvegarde de l’emploi, durant cette étape délicate de lutte nationale contre la Covid-19. Dans le même esprit, les députés ont appelé à renforcer les mesures incitatives visant à encourager les entreprises à recourir aux contrats de stage de pré-embauche, et dépasser ainsi le cadre prévalant depuis 1993. A souligner que les députés ont validé la prorogation, jusqu’à fin 2021, de l’arsenal légal appliqué en faveur des entreprises, des sociétés et des coopératives recourant aux contrats de formation destinés à l’insertion.
Les principaux constats émis
Le bilan gouvernemental, présenté au parlement, indique que l’objectif de protection de l’emploi a pu être atteint, grâce «au soutien de l’initiative entrepreneuriale». Il faut dire que l’impact de la crise sanitaire sur la hausse du chômage a constitué un véritable défi pour le gouvernement depuis le déclenchement de la crise sanitaire, poussant l’Exécutif à tracer un plan d’action d’urgence en vue d’éviter les déperditions d’emploi dans plusieurs secteurs. A quatre mois de la fin du Plan exécutif pour l’emploi, qui prendra donc fin en décembre 2021, les données définitives communiquées par les élus, montrent que plusieurs mesures ont été prises dans ce sens, dont la création du bac professionnel et la modernisation de l’offre de formation professionnelle, à travers 140 nouvelles filières, durant la période 2020-2021.
En outre, le projet de création des «Cités des compétences» a déjà été mis sur les rails, comme il se dégage des statistiques fournies aux parlementaires. Les députés ont appelé, dans ce registre, à donner la priorité aux régions où la demande de travail est la plus pressante, et unifier les données du marché du travail au sein d’une structure unique. Parmi les pistes préconisées, citons le renforcement de la veille régionale du marché du travail, avec une mise en œuvre au sein des régions de Marrakech-Safi, Souss-Massa, Rabat-Salé-Kenitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima, la mise au point de mécanismes destinés à mieux identifier les besoins des demandeurs d’emploi, ainsi que l’élargissement de l’approche de la promotion de l’emploi dans le monde rural. Les élus s’attendent aussi à la fixation des modalités d’intégration à d’autres régions, avec une mise en œuvre territoriale du Plan exécutif de l’emploi, s’appuyant sur la numérisation.
Pour rappel, deux études sont actuellement en cours de finalisation, portant sur l’évaluation des programmes «Idmaj», et «Tahfiz». Lesdites études visent à conférer davantage de visibilité aux données portant sur les demandes du marché du travail. D’un autre côté, plusieurs diagnostics sont en cours de réalisation, concernant l’impact de la pandémie sur l’emploi dans le secteur privé.
De nouvelles pistes pour améliorer l’employabilité
Le renforcement de la veille, au niveau régional, ainsi que le respect des droits des salariés impactés par la crise, forment l’ossature des mesures préconisées par les députés, au cours de la présente étape. Pour ce qui est du volet de la régionalisation du dispositif de lutte contre le chômage des jeunes diplômés, les députés ont appelé à assurer la continuité des principaux chantiers en cours, qui forment «des leviers incontournables pour faciliter l’intégration des jeunes diplômés dans le marché du travail». Il faut préciser que neuf régions ont déjà entamé l’élaboration de leurs Plans régionaux d’emploi, lesquels reposent sur l’amélioration de l’employabilité, le renforcement de l’auto emploi et le suivi de l’évolution du marché régional. Une étude, portant sur l’instauration d’observatoires régionaux de l’emploi, a été, par ailleurs, lancée. Elle sera accompagnée par la préparation d’une structure de veille destinée à «assurer la coordination des interventions et la réalisation de la convergence entre les producteurs d’information et d’études ayant trait au marché de l’emploi », indique la feuille de route du gouvernement, qui a été remise aux élus.
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO