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Covid : un nouveau variant joue les trouble-fête

Le dernier bilan hebdomadaire du ministère de la Santé fait ressortir 109 nouveaux cas d’infection au Covid-19. À l’approche des festivités de fin d’année, il suscite des préoccupations quant à la possibilité de risques, particulièrement avec l’émergence du nouveau variant JN.1. Le point avec Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. 

En cette période de «tripldémie» caractérisée par la coexistence du Covid-19, de la grippe saisonnière et des infections à VRS, conjugués aux festivités de fin d’année, et, surtout, à l’émergence du nouveau variant JN.1, c’est à se demander quels sont les risques encourus. Selon Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, le nouveau variant ne semble pas représenter de menace majeure pour la vie sociale. Il souligne néanmoins la nécessité de déployer d’importants efforts afin de protéger les personnes vulnérables.

Un variant dominant
Ce variant a été identifié aux États-Unis, en août 2023, et connaît actuellement une augmentation significative des cas dans plusieurs pays. Dans certains pays, tels que les États-Unis et la France, la part de JN.1 parmi les nouvelles contaminations au Covid a atteint les 50%, devenant ainsi prédominant en quelques semaines.

Selon le médecin, il est en passe de devenir le variant dominant dans de nombreuses régions du monde d’ici quelques semaines. En ce qui concerne le variant JN.1, il s’agit d’un sous-variant du BA.2.86 (Pirola), faisant toujours partie de la famille Omicron. Bien que l’OMS le classe en tant que variant d’intérêt, le situant entre le stade de variant sous surveillance et le statut de variant inquiétant, il a également été classé comme un variant à part entière en raison des caractéristiques spécifiques qu’il a développées. Il semble avoir acquis, par le biais de multiples mutations, la capacité d’échapper au système immunitaire, que ce soit par suite d’infections antérieures à Omicron ou de la vaccination. Sa grande contagiosité constitue également une préoccupation majeure.

Symptômes
Les symptômes associés au variant JN.1 demeurent les mêmes que pour les autres variants d’Omicron, comprenant fièvre, toux, mal de gorge, fatigue, douleurs musculaires et articulaires, diarrhées, vomissements, et éventuellement le retour des symptômes de perte de goût ou d’odorat.

«À ce stade, aucune indication ne suggère que le JN.1 provoque une maladie plus sévère que ses prédécesseurs de la souche Omicron. Bien que la circulation du virus puisse être plus intense, il n’y a pas de surrisque directement attribuable au variant lui-même», souligne le médecin.

Et d’ajouter que la vaccination reste efficace contre les formes graves et les décès. Selon lui, l’immunité acquise grâce à la vaccination ou à une infection antérieure continue de constituer une protection contre les formes graves, grâce à la présence persistante d’anticorps et à l’immunité cellulaire. Cependant, la protection contre l’infection elle-même est moindre. «Les personnes vaccinées ou ayant déjà contracté le Covid-19 risquent davantage d’attraper le nouveau variant, bien que cela ne se traduise généralement pas par une forme grave de la maladie», souligne-t-il.

À quoi s’attendre pour les semaines à venir
Il existe un risque de «tripldémie» avec l’arrivée du JN.1, particulièrement contagieux en début de saison froide, alerte Tayeb Hamdi. Il explique qu’il pourrait s’ajouter aux autres maladies hivernales habituelles, en particulier la grippe saisonnière et les infections à VRS (virus syncytial respiratoire, responsable des bronchiolites chez les nourrissons et les personnes âgées).

Ces trois épidémies pourraient coexister et poser des risques accrus pour la santé. Il ajoute que les individus vulnérables incluent ceux de plus de 65 ans, ceux souffrant de maladies chroniques, de maladies graves, ainsi que les femmes enceintes.

Cependant, même les jeunes en bonne santé ont intérêt à se protéger. Cela contribue à la protection des personnes vulnérables de leur entourage, à éviter des épisodes de maladies potentiellement évitables, et à prévenir le risque du Covid long, qui peut affecter même ceux ayant eu une forme légère de la maladie. «La vie devrait continuer à se dérouler normalement. Il incombe aux personnes vulnérables de se protéger en se faisant correctement vacciner contre la grippe (il est encore temps) et contre le Covid-19, et en observant les mesures barrières», rassure-t-il.

Comment se protéger
Il existe de nombreux moyens de protection. «La vaccination est cruciale pour les personnes vulnérables, tout comme le respect des mesures barrières. Les médicaments antiviraux peuvent offrir une protection aux personnes les plus vulnérables, à condition d’effectuer des tests à temps», conseille le chercheur.

Le port du masque dans les endroits surpeuplés, fermés ou mal ventilés est recommandé. Pour les jeunes, les mesures barrières sont essentielles, et en cas d’apparition de symptômes, il est recommandé de rester à la maison, de tousser et d’éternuer dans son coude ou dans un mouchoir jetable, de se laver régulièrement les mains avec du savon, et de maintenir une bonne ventilation des espaces clos.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO


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