Course contre la montre pour un accord avant le 1er mai
Les syndicats et le gouvernement vont accélérer la cadence des négociations pendant une semaine afin d’arriver à un terrain d’entente sur les points de discorde et à leur tête le dossier épineux de la réforme des retraites. Une commission technique, dont la première réunion était prévue hier, a pour mission de baliser le terrain à la seconde réunion de ce round du dialogue social prévue le 20 avril.
Le gouvernement et les partenaires sociaux arriveront-ils à un terrain d’entente avant la deuxième réunion de ce round du dialogue social prévue le 20 avril ? C’est en tout cas ce qu’espèrent les deux parties. Les centrales syndicales ont momentanément enterré la hache de guerre pour se consacrer durant cette semaine à des négociations ardues avec le gouvernement dans le cadre d’une commission technique dont la première réunion devait se tenir hier. Le premier point inscrit à l’ordre du jour a trait à l’éternelle doléance syndicale de l’amélioration des revenus bien que le gouvernement brandit toujours la carte des contraintes financières et de la nécessité de sauvegarder les équilibres macro-économiques.
A priori, les syndicats sont optimistes et s’attendent à des propositions concrètes. Il s’avère d’emblée qu’il sera difficile «d’arracher» une décision relative à l’augmentation des salaires, mais l’amélioration des revenus peut passer par d’autres voies notamment la baisse des impôts ou encore l’amélioration des allocations familiales. Sur le dossier de la retraite, les centrales syndicales sont parvenus à bloquer l’examen des projets de loi relatifs à cette réforme au Parlement.
Alors que le président de la Commission des finances de la Chambre des conseillers, Rahal El Mekkaoui, espérait tenir une réunion consacrée à ces textes cette semaine, les conseillers des syndicats maintiennent leur position en s’opposant au démarrage des discussions au sein de l’institution législative. «Le débat au Parlement est ajourné autour de la réforme des retraites. Il faut en premier lieu baliser le terrain et trouver un consensus entre le gouvernement et les syndicats dans le cadre du dialogue social», souligne la coordinatrice du groupement parlementaire de la Confédération démocratique du travail Touria Lahrech.
L’Union nationale du travail au Maroc ( UNTM), bras syndical du PJD, est l’unique centrale syndicale qui appelle à démarrer l’examen du cadre législatif de la réforme parallèlement aux négociations du dialogue social. Le conseiller de l’UNTM, Abdessamad Marimi, estime que les négociations risquent de durer et qu’il s’avère de ce fait nécessaire de démarrer le processus au Parlement, au plus tard à la fin de ce mois d’avril.
Khadija Zoumi
Parlementaire de l’UGTM.
Les ÉCO : Quel regard portez-vous sur la première réunion de ce round du dialogue social à laquelle vous avez assisté ?
Khadija Zoumi : Ce dialogue social intervient après une lutte acharnée des syndicats. La fixation d’un ordre du jour dans le cadre d’une commission tripartite est un point important car les réunions qui ne sont pas basées sur un objet précis versent plutôt dans la politique. L’amélioration des revenus est le premier point inscrit au menu des discussions. Il s’agit aussi de la concrétisation des engagements de l’accord du 26 avril qui sont encore en suspens. La retraite est le dernier point inscrit à l’ordre du jour. Ceci pour cadrer les négociations.
Pensez-vous que vous allez arriver à un accord concret avant le 1er mai ?
Nous allons discuter les différentes voies visant l’amélioration des revenus des salariés (augmentation des salaires, baisse des impôts, indemnités familiales…). Nous travaillerons pendant une semaine pour arriver à un terrain d’entente. Les points de discorde seront, par la suite, négociés. L’objectif est d’arriver à conclure un protocole d’accord avant le 1er mai qui serait le premier du genre avec l’actuel gouvernement.
Au niveau du dossier des retraites, quels sont les points sur lesquels vous n’allez pas faire de concession ?
Le premier point concerne les cotisations. Nous revendiquons des cotisations sur la base d’un tiers pour les fonctionnaires et deux tiers pour l’État. À ce titre, il s’avère nécessaire de prendre en considération ce qui se fait dans les autres pays ainsi que l’avis du conseil économique, social et environnemental. En ce qui concerne l’âge du départ à la retraite, il faut raisonner au niveau sectoriel. Les enseignants, à titre d’exemple, ne peuvent pas travailler au-delà de 60 ans. L’idée est de rapprocher les points de vue sur les grandes lignes avant de passer aux détails.