Maroc

Coupe du monde 2030 : Agadir face à de nouveaux enjeux

Agadir est l’une des villes candidates pour abriter des rencontres de la Coupe du monde 2030. Cependant, plusieurs points de vigilance sont à souligner, aussi bien en ce qui concerne le respect du cahier des charges de la FIFA, que le processus de candidature. Détails. 

Après Fès, Casablanca ou encore Rabat, la ville d’Agadir, qui est l’une des six cités marocaines prévues pour abriter les matches de la Coupe du monde 2030, accélère la cadence de ses préparatifs. Sur ce registre, une réunion élargie, consacrée à l’examen de l’état d’avancement des différents chantiers de la ville, s’est tenue en présence de Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, Driss Jouhari, wali directeur général des Affaires intérieures, Faouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de Football (FRMF) et Saaid Amzazi, wali de la région Souss-Massa.

Cette rencontre à laquelle ont été conviés les différents acteurs régionaux, a permis d’examiner le cahier des charges de la FIFA et de discuter des infrastructures nécessaires pour accueillir ce grand événement sportif organisée conjointement par le Maroc, le Portugal et l’Espagne et qui comprendra au total 101 matchs. S’exprimant à cette occasion, Laftit a mis en exergue la contribution importante du Programme de développement urbain (PDU) d’Agadir 2020-2024.

Il a souligné aussi la nécessité de mobiliser tous les intervenants ainsi que l’ensemble des moyens nécessaires pour l’accélération de la mise en œuvre des chantiers lancés à Agadir afin d’être prêts dans les délais impartis. L’objectif étant de contribuer à la réussite de l’organisation de la Coupe du monde 2030 de football, ainsi qu’à celles des événements sportifs que le Royaume accueillera avant ce rendez-vous planétaire, notamment la Coupe d’Afrique des Nations (CAN Maroc-2025).

Des enjeux multiples
Saaid Amzazi a exposé le dossier de l’offre de la ville d’Agadir en termes d’infrastructures, équipements et services. De l’avis d’experts et acteurs présents à cette réunion, les enjeux sont multiples tant pour ce qui est du respect du cahier des charges de la FIFA, qui demande un reporting régulier des préparatifs, que du processus de candidature établi par la FIFA.

Dans ce sens, un système de pilotage a été mis en place pour assurer le suivi des préparatifs, en renforcer la gouvernance, le contrôle et la mise en œuvre dans les délais impartis. Il va sans dire que la FIFA requiert plusieurs aspects fondamentaux, qui font partie intégrante du cadre juridique de l’organisation de la compétition et qui sont contraignantes. Il s’agit essentiellement de l’infrastructure, des équipements, de la sécurité, et du développement durable. La mobilité, l’hébergement, les services et les droits de l’Homme sont aussi des critères primordiaux. Chaque segment est soumis à une échelle de notes, ainsi qu’à une évaluation des risques.

Pour rappel, la ville d’Agadir a déjà procédé à la validation de la déclaration et du contrat de la ville hôte exigé par la FIFA à l’issue d’une session extraordinaire du conseil communal. Ces documents contractuels précisent les modalités et les clauses d’engagements ainsi que les conditions à respecter pour l’organisation de cette Coupe du monde.

Points de vigilance
Pour rappel, l’enveloppe consacrée au PDU d’Agadir est passée de 5,9 MMDH, lors de son démarrage, à 6,2 MMDH à mi-chemin de son exécutio, puis à 7,37 MMDH. Cependant, plusieurs points de vigilance sont à souligner. Parmi eux, la configuration de la zone du Grand stade d’Agadir qui a fait l’objet de plusieurs appels d’urgence pour son accélération, y compris les sites d’entraînement, à l’approche de la 35e Coupe d’Afrique des nations (CAN) Maroc 2025. Notons que les études techniques et le suivi des travaux d’aménagements urbains et paysagers des alentours du Grand stade d’Agadir ont été adjugés en janvier 2024 pour un budget de 2,7 MDH.

À noter par ailleurs que les travaux d’aménagements urbains et paysagers des alentours du stade feront aussi l’objet d’une opération de réhabilitation dont le lancement effectif est prévu prochainement. Outre la question de sécurité liée à l’infrastructure aéroportuaire, l’ONDA a lancé le projet de développement de la plateforme aéroportuaire de Agadir Al Massira. Il s’agit dans ce cadre de répondre aux besoins du trafic aérien et d’offrir les meilleures conditions d’accueil aux passagers, notamment avec l’afflux attendu des supporters.

Dans ce sens, l’office a déjà confié le marché de réalisation des études architecturales et suivi des travaux relatifs au projet d’extension et au réaménagement des installations terminales à l’aéroport Agadir Al Massira.

Agadir attend sa ligne LGV
Outre l’infrastructure routière développée dans le cadre du PDU, la connectivité ferroviaire revêt une importance cruciale. Dans ce sens, l’ONCF a adjugé les études d’avant-projet sommaire (APS) afférentes à la ligne à grande vitesse (LGV) reliant Marrakech à Agadir. C’est le cas également pour la prestation des reconnaissances géologique, hydrogéologique et géotechnique nécessaires aux études (APS) de l’infrastructure générale, des ouvrages d’art et tunnels liée à cette liaison ainsi que pour les études de contrôle extérieur nécessaires à la liaison ferroviaire entre Marrakech et Agadir.

Pour le transport urbain, la ligne du BHNS s’est soldée déjà par l’acquisition du matériel roulant des Bus à haut niveau de service pour la livraison de 30 bus articulés d’une longueur de 18 m disposant de spécifications techniques similaires à celles d’un tramway. La fabrication des BHNS est à un stade avancé puisque la présentation du véhicule de tête a déjà été faite. Après la réception de la totalité de la flotte, prévue durant l’été 2024, les essais fonctionnels seront lancés pendant la même période avec une mise en service vers la fin de l’année.

Parmi les autres points, et non des moindres, figurent la mise à niveau du parc hôtelier existant avec la résolution des établissements fermés (deux hôtels ont déjà entamés les travaux, à savoir l’ancien club Med et le Palais des Roses), la création de nouvelles capacités hôtelières en plus de la question du développement qui inclut, quant à elle, plusieurs points de vigilance, dont la gestion des déchets. À cela s’ajoutent la mise en place d’une économie circulaire et d’un plan relatif à la qualité des eaux de baignade et à la qualité de l’air.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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