Coup d’envoi du SIAM : affluence record et importante mobilisation du secteur privé

Après son inauguration officielle, lundi, l’édition 2025 du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) entre dans le vif du sujet, ce mardi, à Meknès. Au-delà des stands animés par un secteur privé dynamique et sous haute sécurité, les conférences abordent les défis de l’eau et de la durabilité agricole.
La 17e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) a ouvert ses portes à Meknès. L’inauguration officielle lundi par le Prince Héritier Moulay El Hassan a donné le coup d’envoi d’une semaine placée sous le signe de l’innovation, de la durabilité et de la coopération internationale. Dès les premières heures, l’enceinte du salon vibre d’une effervescence particulière.
Sur les 12,4 hectares du site, plus de 1,5 million de visiteurs sont attendus pour découvrir les stands de 1.500 exposants venus de 70 pays, dont la France, invitée d’honneur de cette édition.
Les allées fourmillent de professionnels, de chercheurs, de représentants d’organisations internationales et de curieux venus s’imprégner des dernières tendances agricoles. Les douze pôles thématiques, du machinisme à l’agri-digital en passant par les produits du terroir, offrent un panorama complet sur la diversité et la richesse du secteur.
Forte participation du secteur privé : moteur d’innovation
L’organisation du SIAM ne laisse rien au hasard en matière de sécurité. L’accès au salon est strictement contrôlé : port du badge personnalisé obligatoire, invitations nominatives (surtout au premier jour), surveillance renforcée des stands et des allées en dehors des horaires d’ouverture. Un dispositif de gardiennage professionnel assure la sécurité des exposants, des visiteurs et des installations, tandis que la présence visible des forces de l’ordre et de la Garde Royale, notamment lors de l’inauguration, témoigne de l’importance accordée à la sérénité de l’événement. Les flux de visiteurs sont fluidifiés grâce à la billetterie électronique qui facilite également la gestion des accès.
Le SIAM 2025 se distingue par la mobilisation exceptionnelle du secteur privé. Les entreprises nationales et internationales, des géants de l’agroalimentaire aux startup innovantes, rivalisent de créativité pour présenter leurs solutions : machinisme agricole de dernière génération, technologies d’irrigation intelligente, produits alimentaires labellisés, innovations digitales et services à forte valeur ajoutée.
Les exposants, qu’ils soient marocains ou étrangers, profiteront de cette plateforme pour nouer des partenariats, lancer de nouveaux produits et renforcer leur présence sur le marché africain et international.
Une plateforme d’échanges et d’opportunités scientifiques
Au-delà de la vitrine technologique, le SIAM 2025 s’impose comme un carrefour d’échanges incontournable, où se croisent décideurs politiques, investisseurs, agriculteurs, experts et chercheurs venus du monde entier. Le programme scientifique, particulièrement dense, débute dès ce mardi et plonge au cœur des enjeux, en parfaite adéquation avec le thème central «Agriculture et monde rural : l’eau au cœur du développement durable».
Dès cette première journée de conférences, le ton est donné avec des sessions pointues, dont une Conférence internationale de haut niveau se penchera sur la gestion de l’eau pour une agriculture durable et résiliente, réunissant ministres marocains, français et italiens, ainsi que des responsables d’organisations internationales (Conseil mondial de l’eau, FAO, IFAD) pour discuter des impacts climatiques, des bonnes pratiques et du rôle clé du dessalement.
Parallèlement, d’autres sessions exploreront des modèles innovants comme les biorégions (avec des regards croisés Allemagne, Italie, Portugal, France) et analyseront le dessalement comme levier essentiel pour l’agriculture irriguée, impliquant des acteurs majeurs comme OCP Green Water et CDG Capital.
Au fil de la semaine, les débats s’étendront à des thématiques tout aussi stratégiques telles que la 5e Conférence ministérielle de l’initiative AAA, la santé des sols, l’apport de l’intelligence artificielle (IA) pour une utilisation efficiente de l’eau dans les cultures, la résilience des filières clés (céréales, élevage bovin/laitier, ovin/caprin, maraîchage) face aux contraintes hydriques, ou encore les services climatiques et la coopération internationale (Banque mondiale, AFD, UE, FAO).
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO