Maroc

Contractuels, étudiants et infirmiers face à El Otmani

La rentrée s’annonce houleuse dans le secteur public, notamment dans les secteurs de l’Éducation nationale et la Santé. Une marche est programmée ce 1er septembre.

Les enseignants contractuels, les étudiants en médecine et pharmacie, les infirmiers, les médecins du secteur public, toutes ces catégories promettent au gouvernement El Otmani une rentrée sociale sous tension. Les enseignants et les étudiants devront manifester dans la capitale le 1er septembre. Les infirmiers annoncent une grève nationale le 11 septembre. Les médecins du secteur public renouvellent leurs menaces de dépôts de démissions. Ces différentes catégories aux revendications professionnelles et sociales diverses s’accordent pour contester le programme social de l’actuel Exécutif.

Marche nationale : le 1er septembre
Le 1er septembre, il y aura foule dans les rues du centre-ville de la capitale. Étudiants de médecine et instituteurs contractuels se donnent rendez-vous pour des marches séparées mais qui se rejoignent dans leurs demandes sociales. «Dans la lignée de notre combat composé de trois points : faire reculer la contractualisation, obtenir l’intégration de l’ensemble des instituteurs dans la fonction publique et défendre l’école publique marocaine, nous informons nos membres et l’opinion publique de la tenue d’une action militante à Rabat le 1er septembre», annonce la Coordination nationale des instituteurs contractuels (CNIC) dans un communiqué datant du 24 août. Les raisons de cette nouvelle action ? «Plusieurs instituteurs ont reçu des convocations de la police judiciaire dans leurs villes pour des motifs fallacieux ou remontant à d’anciens dossiers relatifs à leur action militante», indique une source autorisée au sein de la CNIC. La coordination regrette «ces mesures de rétorsion à l’encontre de nos membres qui ont déclaré leur volonté de prendre part à la marche du 1er septembre». Sur le fonds du dossier, les négociations tripartites : Ministère-CNIC-Syndicats sont au point mort. Les rencontres tenues après le mois de juin n’ont pas abouti à un accord entre les trois parties. La CNIC avait dénoncé, à cette période, «la lenteur des négociations».

Marche, examens et AG
Les étudiants en médecine reprennent également leur mobilisation ce dimanche, 1er septembre. Malgré des rounds de négociations avec la commission interministérielle, le dossier revendicatif des 20.000 étudiants est également au point mort avec la crainte d’un enlisement. «Nous continuons notre attachement à l’ensemble des points du dossier revendicatif», avait rappelé la Coordination nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEM) dans son dernier communiqué datant du 30 juillet. Dans ce même document, la CNEM rappelle «le maintien du boycott jusqu’à obtenir gain de cause». En attendant, les étudiants préparent les examens programmés pour septembre. Les étudiants en médecine ont démarré des séances de tutorat à partir du 23 août, encadrées par les Bureaux des étudiants dans les sept facultés. Pour leurs parts, les étudiants en médecine dentaire bénéficient de cours pratiques réalisés par les facultés. Les étudiants tiendront le 3 septembre des Assemblées générales nationales pour décider de la suite à donner à leur dossier.

Les infirmiers : En grève le 11 septembre
Ils sont les derniers à avoir annoncé leur programme pour la rentrée sociale. Les infirmiers et les techniciens de santé reviennent à la charge avec un dossier revendicatif «classique» et qu’ils défendent depuis plusieurs années. Cette catégorie de professionnels de la santé réclament «l’ouverture des cycles de master au profit des infirmiers». Ce cursus n’a pas été ouvert pour la deuxième année de suite malgré les promesses du ministère de la Santé. Les infirmiers estiment «qu’ils sont en droit de poursuivre des études supérieures en master et doctorat». Dans le but «de faire avancer la recherche dans leurs domaines de spécialisation». Pour mettre la pression sur le gouvernement, ils prévoient «une grève nationale de 24 heures, le 11 septembre. D’autres débrayages sont programmés les 3 et 4 octobre qui impliqueront l’ensemble des établissements de santé, à l’exception des services d’urgence et de réanimation.


Le dialogue social sans paix sociale ?

Le chef de gouvernement se targue d’avoir réussi le dialogue social grâce à l’accord syndicat-GGEM d’avril 2019 sauf que cet accord n’a pas permis de faire baisser la tension chez différentes catégories sociaux-professionnelles. La faible représentativité des syndicats rend ces accords peu opérants. La montée en puissance du rôle des «coordinations» sectorielles questionne le poids des «syndicats les plus représentatifs» et leur légitimité et influence sur l’échiquier social. Malgré les 5,3 MMDH programmés cette année et les 6 MMDH pour l’année prochaine, la paix sociale n’est pas garantie. De nouvelles catégories socioprofessionnelles marcheront, à coup sûr, sur la capitale durant l’année 2020 pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions de travail…



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