Maroc

Conseil national des jeunes. Toujours pas ou peu de concret

Le Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative doit être érigé en mécanisme institutionnel dédié à la participation des jeunes, ainsi qu’à l’examen des enjeux spécifiques et défis à affronter, compte tenu de leurs situations et difficultés propres.

Plus de quatre ans après la promulgation de son statut, le Conseil national de la jeunesse et de l’action associative n’arrive pas encore à se positionner au sommet de la gestion des affaires de la jeunesse. En effet, cette instance, mise en place par la loi 89-15, est l’organe chargé constitutionnellement de veiller au respect des droits fondamentaux et des attentes des jeunes, et de refléter, de par sa taille et les moyens mis à sa disposition, l’ambition politique et l’engagement de l’État de promouvoir la jeunesse et sa participation à la vie publique.

Le conseil, qui n’a pas encore entamé son mandat, devra aussi étendre et généraliser la participation des jeunes au développement social, économique, culturel et politique du pays, «les aider à s’insérer dans la vie active et associative, et prêter assistance à ceux qui se trouvent en difficulté d’adaptation scolaire, sociale ou professionnelle», comme l’indique son statut. L’attentisme, qui prévaut toujours en matière d’activation des missions du conseil, a empêché, par ailleurs, de disposer d’évaluations périodiques portant sur la jeunesse, puisque le Conseil national n’a pas rendu de rapport annuel au Parlement, comme cela est prévu par la constitution. Outre ces missions de base, le conseil est doté d’autres prérogatives, essentiellement la création des conditions propices pour améliorer les moyens d’expression relatifs aux attentes de la jeunesse.

La dimension consultative de cette instance est fortement mise en avant pour ce qui est de la protection de la jeunesse et la promotion de la vie associative, avec le suivi des questions se rapportant à ces domaines. Elle doit, également, émettre des propositions concernant tout sujet d’ordre économique, social et culturel intéressant, de manière directe, l’action associative et la jeunesse, ainsi que l’incitation de cette catégorie de la population à participer davantage à la vie publique nationale.

Un rôle pivot dans la stratégie de la jeunesse

La loi accorde au conseil un droit de regard préalable sur le projet de stratégie de la jeunesse, actuellement en gestation. Durant cette étape, la priorité devra être accordée à la contribution de cette dernière à la mise en place du dispositif référentiel de gouvernance de l’action associative, y compris concernant les normes portant sur la transparence du financement et la publication de ses sources. Une charte d’éthique est aussi projetée, laquelle devra englober l’ensemble des composantes du tissu associatif.

A l’ordre du jour de la feuille de route tracée par le statut du Conseil national de la jeunesse et de l’action associative figure aussi sa consultation, par le gouvernement, selon les normes prévues par l’article 49 de la constitution, notamment pour le volet lié à la procédure d’adoption. Il faut dire que les recherches sur les jeunes Marocains manquent de manière cruelle, en dehors des diagnostics chiffrés établis par le HCP. Le vide en la matière, laissé actuellement par le conseil, impacte, de manière négative, la production de données aptes à mieux cibler les besoins des jeunes.

Une instance chargée de la jeunesse

Le statut du conseil prévoit la création, en son sein, d’une instance dédiée aux questions de la jeunesse. Cet organe constituera le canal idoine de filtration des demandes émanant des jeunes, de même qu’il aura à décider en matière d’orientations à prendre dans le vaste champ relatif à la politique de la jeunesse.

C’est pour dire que l’activation des divers organes, prévus par la loi 89-15, demeure une priorité du prochain mandat, dans l’optique de placer le Conseil national de la jeunesse et de la vie associative au sommet des organes en charge de superviser le processus d’élaboration de la stratégie nationale en la matière. A noter enfin que le conseil est habilité à tenir des sessions ordinaires ou extraordinaires en vue de débattre des questions liées à l’avenir de la jeunesse marocaine, ce qui lui confère une marge de manœuvre appréciable dans le processus décisionnel.

Younes Bennajah /  Les Inspirations ÉCO


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