Maroc

Conquête des marchés africains : les stratégies à adopter (Le Cercle des ÉCO)

Le Maroc, à travers ses accords de libre-échange et la présence de ses banques sur le continent, peut tirer profit de l’essor économique de l’Afrique subsaharienne. Les investisseurs marocains doivent cependant adopter des stratégies adaptées pour exporter vers cette région.

Selon les Perspectives économiques régionales d’Afrique subsaharienne du Fonds monétaire international (FMI) publiées le 14 octobre 2022, sur les sept pays en Afrique subsaharienne qui auront un taux de croissance supérieur à 7% en 2023, cinq se situent en Afrique de l’Ouest. Il s’agit du Sénégal, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo.

Dans le top 7 figurent également la République démocratique du Congo (6,7%) et le Rwanda (6,4%). Selon un rapport semestriel de la Banque africaine de développement, d’autres pays africains devraient connaître une croissance supérieure à 5,5 % au cours de la période 2023-24. Il s’agit de la Gambie (6,4 %), de la Libye (12,9 %), du Mozambique (6,5 %) et du Togo (6,3 %).

Le Maroc, en aidant ses champions nationaux à s’ouvrir à l’international, peut également tirer profit de l’essor économique de l’Afrique subsaharienne. Il est important de noter qu’une dizaine d’années auparavant, les conditions n’étaient pas aussi favorables qu’elles le sont aujourd’hui pour les investisseurs marocains, mais des accords ont été mis en place pour corriger cette situation. Le Maroc a, notamment, signé un ensemble d’accords bilatéraux avec plusieurs pays d’Afrique subsaharienne portant sur le volet commercial et sur l’investissement. Ces derniers prennent la forme d’accords commerciaux, d’accords de promotion et de protection des investissements (APPI), d’accords de non double imposition ou de conventions d’établissement.

A travers la présence de ses banques sur le continent, le Maroc peut indéniablement tirer profit de l’essor économique de l’Afrique subsaharienne. La présence des banques marocaines sur le continent peut donc être un atout pour les investisseurs.

Lors de la table ronde du Cercle des Éco, organisée par le groupe Horizon Press sur le thème : «Charte de l’investissement, un nouveau souffle pour le climat des affaires», Ali Mehrez, Senior manager diaspora, Partnerships & Coordination chez l’AMDIE, a insisté d’ailleurs sur l’importance pour le Maroc d’aider ses champions nationaux à s’ouvrir à l’international, notamment en Afrique subsaharienne.

En effet, «le Maroc peut tirer profit de son prolongement continental pour développer ses échanges économiques avec cette région», dit-il. Les déclarations de Hakim Marrakchi, Karim Idrissi Kaitouni, Ali Mehrez et Adel Barakat mettent en évidence l’importance pour le Maroc de se tourner vers l’Afrique subsaharienne pour y développer ses échanges économiques et commerciaux.

Développer des demi-produits industriels
Selon Hakim Marrakchi, vice-président de la CGEM, les investisseurs marocains ont de réelles opportunités à saisir en Afrique subsaharienne, mais ils doivent adopter des stratégies adaptées pour exporter leurs produits. Le Maroc, à travers ses accords de libre-échange avec plusieurs pays africains, a la possibilité d’exporter ses produits et services vers ces marchés.

Cependant, comme le souligne Marrakchi, il est plus facile d’exporter des services que des produits industriels en Afrique. «Il est important de noter qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’accord de libre-échange avec l’ensemble de l’Afrique. De plus, l’exportation de produits industriels vers l’Afrique est plus complexe que celle de services. Cependant, il existe des stratégies à mettre en place pour faciliter cette exportation. Par exemple, si nous pouvons développer des demi-produits industriels, il sera plus facile de les exporter vers l’Afrique que des produits finis. Il est donc clair qu’il faut mettre en place des stratégies adaptées».

La promotion de l’offre exportable
Dans cette optique, Karim Idrissi Kaitouni, directeur exécutif chargé du marché des entreprises au sein d’Attijariwafa bank, met en avant l’importance de promouvoir l’offre exportable marocaine. «Dans les parcours que nous avons mis en place, un autre circuit important est celui des exportateurs. Il est essentiel de promouvoir l’offre exportable, car bien que nous disposions de financements à des conditions avantageuses, cela ne suffit pas. Nous travaillons donc beaucoup sur la promotion de l’offre exportable, en utilisant des instruments tels que le Club Afrique Développement», explique Kaitouni.

Ce club, dédié à la communauté des affaires en Afrique, compte plus de 30.000 acteurs et opérateurs qui facilitent l’investissement et l’accès aux marchés africains. «Nous sommes présents dans 15 pays africains, avec un réseau de plus de 5.800 agences, couvrant l’Afrique du Nord, de l’Ouest, de l’Est, ainsi que l’Égypte et l’Afrique centrale», fait valoir le dirigeant.

Avoir des projets solides et équilibrés dans leur montage et leur structuration 

Avoir des projets solides et équilibrés dans leur montage et leur structuration est un élément essentiel pour accéder au financement. C’est ce que souligne Adel Barakat, directeur exécutif en charge de la Banque de financement chez Attijariwafa bank. Les investisseurs marocains doivent donc être attentifs à la qualité de leurs projets et chercher des opportunités en Afrique. Bien que l’accès au financement ne soit pas un problème lorsque le projet est bien construit, les banques marocaines peuvent également jouer un rôle clé en aidant les investisseurs à conquérir les marchés africains.

En effet, en tant que facilitateurs, elles peuvent fournir un soutien financier et conseiller les investisseurs sur les stratégies à adopter pour pénétrer ces marchés. Cela montre l’importance de la coopération entre les banques et les investisseurs pour réussir à investir et s’implanter en Afrique.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO



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