Conjoncture sociale : la course vers l’insertion s’accélère
Le Royaume se forge un chemin vers un avenir où l’autonomisation économique des femmes et la protection de l’enfance ne sont pas seulement des objectifs gouvernementaux, mais des réalités tangibles qui transforment positivement la vie de milliers de citoyens. Mais cette réalité est-elle en adéquation avec la mutation sociale ?
Une fois de plus, l’épineuse question de l’autonomisation féminine s’immisce dans les méandres des débats politiques. La responsable du département a exposé les avancées réalisées dans ce domaine.
Trois axes fondamentaux
Au cours de la séance hebdomadaire de la Chambre des conseillers, la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille a souligné que l’autonomisation économique des femmes est devenue une priorité majeure, alignée sur les objectifs essentiels du gouvernement. Le troisième programme gouvernemental, élaboré autour de trois axes fondamentaux – l’autonomisation économique et l’entrepreneuriat, la protection et le bien-être, ainsi que les droits et les valeurs – prend ainsi forme dans le cadre d’une collaboration étroite avec d’autres secteurs gouvernementaux.
Aawatif Hayar a rappelé le lancement du programme «GISSR pour l’autonomisation et le leadership», en collaboration avec toutes les parties concernées, y compris les provinces et les collectivités rurales. Actuellement, 82.000 femmes y participent activement, bénéficiant d’une formation déterminante en vue de créer leur propre activité économique. Deux partenariats dans le monde rural, à Guercif et Khénifra, ont également été dévoilés, portant sur un engagement financier total de 38 millions de dirhams. Bien que les avancées vers l’autonomie soient dignes de mention, elles demeurent toutefois insuffisantes.
Le Chef du gouvernement l’a lui-même souligné en juillet dernier. Si l’on observe les chiffres de la participation économique des femmes au niveau national, on constate une régression, passant de 23,4% en 2010 à 20% en 2021, ce qui équivaut à une perte de 1 point de pourcentage du PIB, soit 13 milliards de dirhams par an. Malgré les progrès accomplis dans l’éducation des filles et la réduction de l’analphabétisme chez les femmes, les données présentées par Akhannouch révèlent que pour six femmes sur dix qui ont accès à l’éducation, seules deux d’entre elles intègrent le marché du travail, et une seule sur dix perçoit une rémunération pour son travail.
Un budget de 500 MDH
En ce qui concerne la protection de l’enfance, la ministre a mis en avant les mesures significatives prises par le gouvernement, en élaborant le deuxième programme exécutif de la politique publique intégrée de protection de l’enfance. Ce nouveau programme, axé sur la prévention, la protection et le bien-être global des enfants, aspire à créer un environnement sûr et sain, conforme aux normes légales en vigueur.
Hayar a souligné l’interdiction catégorique du travail des mineurs par la loi, mettant en lumière les dispositifs intégrés de protection de l’enfance, notamment un mécanisme de signalement activé par le ministère. Elle s’est voulu rassurante quant à la mise en place de 79 comités sous la supervision des autorités locales, renforçant ainsi les efforts pour éradiquer toute forme d’exploitation des enfants. Les actions de son ministère ont également touché les enfants en situation de handicap. Le nombre de ces derniers, inscrits à l’école, a connu une augmentation significative, passant de 16.000 en 2021 à 26.000 en 2023, grâce à l’implémentation du programme de qualification scolaire.
En réponse à une question portant sur les mesures gouvernementales pour mettre en œuvre de nouvelles prestations sociales en faveur des personnes en situation de handicap, présentée par le groupe du Rassemblement national des Indépendants, Hayar a souligné que cette amélioration résulte du soutien financier substantiel du gouvernement, qui a atteint 500 millions de dirhams.
La ministre a également abordé le domaine des activités génératrices de revenus pour les personnes en situation de handicap, notant que le nombre de projets a augmenté de 400 à 1.830 grâce à un appui conforme aux directives royales et aux engagements gouvernementaux. Elle a mentionné la signature d’un mémorandum d’entente avec le secteur privé le 19 décembre, en vue de mettre en œuvre la loi 97.13.
En outre, une attention particulière a été accordée au cadre conventionnel entre l’État et le secteur privé, selon la ministre. Celle-ci s’est réjouie du partenariat avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, soulignant que 200 postes dans le secteur privé ont été réservés spécifiquement pour les personnes en situation de handicap.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO