Conjoncture : reprise agricole et investissements boostent la croissance
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Après plusieurs années marquées par des conditions climatiques défavorables, l’agriculture nationale retrouve son dynamisme, donnant un nouvel élan à l’économie. Selon la Banque africaine de développement, la croissance du PIB réel du pays devrait atteindre 3,8% en moyenne sur 2025-2026, portée par un rebond des exportations, des recettes touristiques et une forte hausse des investissements directs étrangers.
La reprise de la production agricole au Maroc, après des années de sécheresse, devrait donner une forte impulsion à l’économie, et la croissance du PIB réel devrait passer de 2,9% en 2024 à une moyenne de 3,8% pour 2025-2026. Ce sont les prévisions éditées dans l’édition 2025 du rapport «Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique» de la Banque africaine de développement (BAD).
D’après les experts de la banque, le rebond de croissance au Maroc sera soutenu par l’augmentation des recettes du tourisme et par de fortes entrées d’investissements directs étrangers (IDE) qui devraient accroître la production industrielle et la croissance des exportations.
Cette croissance devrait également être soutenue par l’augmentation prévue des investissements associés aux projets d’infrastructure pour la Coupe du monde de football de 2030.
Une reprise est attendue
Ces estimations se rapprochent de celles du Fonds monétaire international (FMI), qui table sur une croissance de 3,9%, et de Bank Al-Maghrib (3,6%). Toujours d’après la BAD, en Afrique du nord, la croissance du PIB réel devrait passer de 2,7% en 2024 à 3,9% en 2025 et à 4,2% en 2026, grâce à la reprise de la croissance en Libye, en Égypte et au Maroc.
Par ailleurs, les pays où l’inflation est relativement faible, comme le Kenya, l’Afrique du Sud et le Maroc, pourraient envisager de réduire davantage leurs taux d’intérêt. Malgré cette tendance positive, le rapport souligne que la croissance économique de l’Afrique reste inférieure au seuil des 7% requis pour une réduction significative de la pauvreté.
Les auteurs du rapport relèvent aussi que le continent demeure confronté à des tensions géopolitiques, à des faiblesses structurelles, à des catastrophes climatiques et à des conflits prolongés dans des régions telles que le Sahel et la Corne de l’Afrique.
La croissance moyenne du PIB réel de l’Afrique est estimée à 3,2% en 2024, soit un peu plus que les 3% enregistrés en 2023.
Dette stable
Selon le rapport, bien que les pressions inflationnistes persistent, le taux d’inflation moyen de l’Afrique devrait diminuer de 18,6% en 2024 à 12,6% en 2025-2026 grâce à des politiques monétaires plus strictes. Les déficits budgétaires des pays se sont légèrement creusés, passant de 4,4% du PIB en 2023 à 4,6% en 2024, mais devraient se réduire à 4,1% d’ici à 2025-2026.
Les niveaux de la dette publique se sont stabilisés mais restent supérieurs aux niveaux enregistrés avant la pandémie, neuf pays africains étant en situation de surendettement et onze présentant un risque élevé de surendettement.
En outre, l’Afrique reste la deuxième région du monde à connaître la croissance la plus rapide après l’Asie, et 12 des 20 économies à la croissance la plus rapide au monde devraient se trouver sur le continent.
M.O. / Les Inspirations ÉCO