Maroc

Conjoncture : l’inflation supérieure à la moyenne dès le mois de juin

Couvrant un panier fixe comprenant 546 articles et 1.391 variétés, l’IPC a progressé de 0,9% durant les cinq premiers mois de l’année. Selon Aaziz Oulmoudne, économiste et expert, la hausse des prix devrait se maintenir en juin à des niveaux supérieurs à la moyenne des cinq derniers mois. Détails. 

De 6,1% en 2023, à 6,6% en 2022 et 1,4% en 2021, l’IPC annuel moyen reste loin des chiffres des trois dernières années. Couvrant un panier fixe contenant 546 articles et 1.391 variétés, son évolution au cours des cinq premiers mois de l’année fait ressortir une hausse de 0,9% par rapport à la même période de 2023.

Alors que cette progression est qualifiée de modérée, elle témoigne de la persistance de la pression inflationniste et son caractère cyclique qui est appelée à évoluer (en attendant l’IPC mensuel de juin). Il s’agit essentiellement de l’effet attendu du calendrier de l’Aïd Al Adha qui est associé à une augmentation des dépenses de consommation des ménages pour la division des produits alimentaires, celle-ci représentant 39% du poids de l’IPC.

À cela s’ajoutent l’amorçage de la période estivale surtout après les examens, en particulier pour les produits non alimentaires, ainsi que l’effet cumulatif attendu de la décompensation partielle de la subvention du gaz butane.

«La hausse des prix devrait se maintenir en juin à des niveaux supérieurs à la moyenne des cinq derniers mois», souligne Aaziz Oulmoudne, économiste et expert.

Dans le détail, l’indice de la division des produits alimentaires a enregistré une hausse de 0,4% sur les cinq premiers mois de 2024.

Le détail de la hausse pour chaque division
Dans ce sens, malgré une baisse mensuelle de 1,2% en mai 2024 par rapport à mai 2023 – où l’inflation était de 6,1% en glissement annuel – les prix alimentaires ont globalement augmenté durant cette période, essentiellement les boissons alcoolisées et tabac dont la hausse a été de 2,3%.

S’agissant des produits non alimentaires, l’indice a connu également une hausse de 1,2% sur les cinq premiers mois. Celle-ci est plus importante que celle des produits alimentaires et indique une pression inflationniste plus forte pour cette division. Elle est d’ailleurs appelée à évoluer, surtout pour la restauration et hôtels, les transports, ainsi que les biens et services. En se référant à l’analyse sectorielle par division, on constate que l’indice des transports a augmenté de 1,3% sur les cinq premiers mois, reflétant la persistance de la hausse des prix de l’énergie et des carburants. En ce qui concerne la branche restaurants et hôtels, son indice a connu une hausse de 3,5% sur la période, témoignant de l’amorce de la demande sur cette activité.

La rubrique articles d’habillements et chaussures a affiché une hausse de 2,4% alors que l’indice de la santé a baissé de 1,2%, reflétant potentiellement des mesures de contrôle des prix ou une diminution de la demande.

Hausse de l’IPC : Guelmim et Laâyoune en tête des villes
Par ville, les hausses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Guelmim avec 1%, Laâyoune (+0,7%), Marrakech et Dakhla (+0,3%) ainsi qu’à Agadir et Beni-Mellal (+0,2%). En revanche, les baisses les plus importantes ont été établies à Al-hoceima avec 1%, Kénitra (-0,8%), Fès (-0,7%), Oujda (-0,5%), Tétouan, Tanger et Settat (-0,2%) et Casablanca, Meknès et Errachidia (-0,1%). Par ailleurs, l’indicateur d’inflation sous-jacente – qui constitue l’indicateur clé pour mesurer l’inflation en excluant les produits soumis aux prix très volatils (énergie et alimentation…) ou dont les variations sont temporaires et exogènes – aurait connu au cours du mois de mai une hausse de 0,1% par rapport au mois d’avril 2024 et de 2,2% par rapport au mois de mai 2023.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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