Maroc

Comment améliorer le classement des universités ?

La mise à niveau des espaces universitaires s’impose pour améliorer la qualité de l’enseignement supérieur public ainsi que le classement des universités nationales jugé «catastrophique» à l’échelle internationale. C’est en tout cas, la nouvelle politique que semble adopter le département de tutelle.

La réforme de l’Enseignement supérieur est une grande préoccupation autant que celle de l’Éducation nationale. Les universités marocaines surtout celles à accès ouvert pâtissent d’une image écornée depuis de longues années dont la non-adaptation de la formation dispensée avec les exigences du marché du travail. Tout le monde s’accorde sur ce constat même les responsables du secteur. Le niveau des universités nationales a besoin d’un véritable coup de fouet comme en témoigne le classement des universités marocaines à l’échelle internationale. En effet, elles ne figurent même pas dans les classements internationaux. Au meilleur des cas, elles sont en queue du peloton. Ce sont plutôt les universités anglaises et américaines qui occupent les premières places du podium à l’échelle mondiale. Le secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur, Khalid Samadi, reconnaît la faiblesse du classement du Maroc à l’international, mais tient à nuancer ses propos en précisant qu’au niveau régional et africain, les universités marocaines sont bien classées. À titre d’exemple, dans le classement de «Times Higher Education» de 2018, qui regroupent 1.000 universités, 25 établissements africains figurent dans cette liste dont 3 universités marocaines (les universités Mohammed V de Rabat, Cadi Ayyad de Marrakech et Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès) alors que l’Égypte en compte 9 et l’Afrique du Sud 7.

Samadi estime que la priorité, actuellement, devra être consacrée à l’amélioration des conditions de travail aussi bien pour l’étudiant que l’enseignant pour pouvoir atteindre la qualité et le niveau escomptés de l’enseignement au vu des insuffisances constatées de visu dans différentes universités du royaume notamment en ce qui concerne le matériel et les moyens élémentaires. Pour y remédier, une enveloppe de 80 millions de dirhams a été allouée cette année à l’université pour l’amélioration des conditions de travail. «On ne peut pas parler du classement sans avoir les moyens minimalistes en matière d’infrastructures pour que les conditions soient propices à l’apprentissage. C’est une condition sine qua non pour la recherche scientifique, la qualité de l’enseignement et l’amélioration du classement», a souligné le responsable gouvernemental lundi dernier lors de la conférence de presse tenue sur la rentrée scolaire et universitaire. Il s’avère également, on ne peut plus, nécessaire d’adapter les contenus pédagogiques et les formations aux besoins de l’emploi et de renforcer les capacités des jeunes dès l’enseignement primaire. Le niveau de bon nombre de bacheliers est jugé trop faible, notamment en matière des langues étrangères qui sont souvent nécessaires pour l’apprentissage dans plusieurs filières de l’enseignement supérieur. C’est pour cette raison que le département de Hassad mise sur le renforcement des langues et l’introduction de l’option internationale dès la première année du collège.

La capacité d’accueil des établissements à accès régulés à développer
Il est grand temps de repenser l’enseignement supérieur dans sa globalité notamment dans les universités à accès ouvert qui accueillent le plus grand nombre des étudiants au Maroc même si le nombre des établissements à accès ouvert (56) est plus réduit que celui à accès sélectif (70). Les étudiants universitaires sont de l’ordre de 728.725, alors que ceux des établissements à accès régulé sont uniquement de 108.083. Ainsi, plus de 87% des étudiants sont inscrits dans les universités à accès ouvert, alors que les places demeurent limitées dans plusieurs grandes écoles et dans les facultés de médecine au point que le seuil de sélection pour les concours d’accès peut atteindre 16, voire 17,5 (moyenne générale au baccalauréat). Certains bacheliers ayant obtenu des moyennes élevées ne parviennent pas à accéder à l’enseignement à accès régulé. Une partie d’entre eux s’oriente vers l’enseignement supérieur privé (médecine, médecine dentaire, classes préparatoires…) bien que les tarifs soient très élevés et au-dessus des moyens de bon nombre de familles qui se voient saignées à blanc pour garantir un avenir meilleur à leurs enfants, car elles estiment que l’université marocaine publique ne «garantit pas» la qualité escomptée et l’accès au marché du travail.

L’appel est lancé depuis des années pour augmenter la capacité d’accueil des grandes écoles, car le Maroc a fortement besoin de ressources humaines qualifiées. Cette année, le département de Hassad a entamé le premier pas en procédant à l’accroissement de 20% de l’effectif des étudiants nouveaux inscrits aux établissements universitaires à accès régulé. Hassad cite pour exemple l’augmentation de l’accès à la première année des facultés de médecine de 500 places. L’augmentation du nombre des étudiants des grandes écoles sera visiblement maintenue pour les années à venir. Une initiative à saluer et qui devra se renforcer davantage. Parmi les mesures, figure aussi l’accroissement progressif de l’effectif des étudiants inscrits dans les filières professionnalisantes des établissements à accès ouvert de 10 % par année. À cela s’ajoutent l’application des critères clairs et transparents pour l’accès aux établissements à accès régulé, aux filières professionnalisantes et aux cycles du master et du doctorat ainsi que l’ouverture de trois nouveaux établissements : deux écoles supérieures de technologie à Kénitra et Sidi Bennour et la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à Tétouan. De nouveaux projets sont programmés : deux facultés de médecine et de pharmacie à Laâyoune et Beni Mellal et quatre écoles supérieures de technologies à Kelâa des Sraghna, Zenata, Tétouan et Dakhla. 


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