Maroc

Code de la famille : l’UPF s’engage dans le débat sur l’avenir de la Moudawana

L’Université Privée de Fès (UPF) rejoint le débat national sur la réforme du Code de la famille marocain. Lors d’une conférence animée par le Pr Mohammed Jamal Maatouk, l’institution a exploré l’histoire de la Moudawana, les enjeux de sa révision actuelle initiée par le Roi, et la recherche d’équilibre familial.

Réaffirmant son rôle dans la sphère du débat public sur les grands enjeux sociétaux, l’Université Privée de Fès (UPF) vient de marquer sa contribution active aux discussions nationales sur la réforme du Code de la famille.

À travers son Institut Supérieur des Sciences Politiques et Juridiques, l’établissement a récemment organisé une conférence animée par le Professeur Mohammed Jamal Maatouk, conseiller juridique et spécialiste reconnu en droit des affaires.

L’événement, articulé autour de la thématique «De quel Code de la famille rêve-t-on ?», s’inscrit pleinement dans la dynamique de consultation nationale initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI concernant l’avenir de la Moudawana.

Une évolution législative marquée par l’histoire du Royaume
Dans son intervention, Maatouk a commencé par situer le sujet dans sa perspective historique. Il a rappelé qu’avant l’indépendance du Maroc en 1956, les questions familiales étaient régies par des textes disparates.

Ce n’est qu’après l’indépendance qu’une volonté sérieuse d’établir un cadre juridique marocain s’est manifestée, aboutissant en 1957 à l’élaboration du Code du statut personnel et des successions, connu sous le nom de Moudawana.

Face aux mutations profondes que le Royaume a connues au fil des décennies, ce texte a fait l’objet d’une première révision en 1993, puis d’une réforme substantielle en 2004.

Cette dernière a donné naissance au Code de la famille actuel (Moudawanat al-Usra), un texte unifié regroupant l’ensemble des dispositions relatives à la cellule familiale, dont le mariage, le divorce, la filiation et l’héritage.

Des obstacles pratiques appellent à une révision
Le conférencier a souligné que malgré les avancées considérables apportées par le texte de 2004, de nombreuses difficultés sont apparues dans l’application de certaines dispositions durant les vingt dernières années. Ces obstacles, parfois en décalage avec l’intention initiale du législateur, ont mis en lumière la nécessité d’une nouvelle réforme.

«L’objectif global est de trouver un équilibre au sein de la cellule familiale, en considérant les droits de la femme, des enfants, sans négliger ceux de l’homme», a précisé Maatouk.

C’est dans ce contexte que le Souverain a initié le processus de révision en nommant une commission ad hoc chargée de préparer les modifications nécessaires.

Cette démarche s’est distinguée par l’ampleur inédite de la concertation nationale qui l’a accompagnée. Institutions constitutionnelles, partis politiques, associations de la société civile et citoyens ont tous eu l’opportunité de contribuer au débat et de formuler des propositions concrètes pour la révision du Code.

Entre tradition religieuse et engagements internationaux
Le Professeur Maatouk a également mis en exergue que le projet de modification qui en a résulté a été soumis au Roi, puis au Conseil Supérieur des Oulémas. Cette haute instance religieuse s’est prononcée favorablement sur certains points, tout en émettant des réserves ou en appelant à la prudence sur d’autres aspects.

«Nous sommes encore en phase d’étude», a-t-il précisé, soulignant le caractère évolutif du processus.

L’universitaire a insisté sur l’importance de préserver un équilibre entre les trois composantes de la famille (père, mère et enfants). Il a également souligné la nécessité de respecter l’esprit de la Charia, conformément aux directives royales, tout en tenant compte des engagements internationaux du Maroc.

«Il faudra veiller à la cohérence entre ces engagements et la législation nationale», a-t-il affirmé, avant d’évoquer le recours à la doctrine juridique islamique (fiqh) et à l’effort d’interprétation (ijtihad) pour atteindre les objectifs fixés.

L’UPF, catalyseur de conscience citoyenne
De son côté, Brahim Akdim, vice-président de l’UPF chargé de l’innovation et des partenariats, a replacé cette conférence dans la perspective plus large de l’ouverture de l’université sur les grands débats sociétaux. Il a souligné l’importance pour une institution académique d’encourager ses étudiants à développer une conscience citoyenne par la compréhension des enjeux nationaux.

Akdim a également rappelé que l’UPF place au cœur de son projet de développement la valorisation des compétences d’analyse et d’ouverture sur les problématiques sociales. Le vice-président a par ailleurs mis en avant l’importance de cette réforme dans le cadre des chantiers structurants initiés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Il a qualifié la révision du Code de la famille de «pilier essentiel du développement global du Royaume» et de «levier fondamental pour consolider les avancées sociales du Maroc», tant sur le plan national qu’international.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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