Maroc

Climat des affaires : l’année 2023 s’annonce sous de bons auspices

Après deux années de crise sanitaire et économiques d’une rare violence, le monde semble s’acheminer vers des lendemains meilleurs. C’est encore plus vrai pour le Maroc où l’année 2023 commence plutôt bien !

Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances, s’est entretenue avec le patronat lors de la réunion annuelle du Conseil national de l’entreprise (CNE) pour tenter d’en rassurer les membres. L’argentière du pays a beau être optimiste, beaucoup de patrons se posent encore la question de savoir par quelle alchimie ils vont devoir affronter les grands défis de l’année 2023, au moment où le monde entier se remet à peine de la crise du Covid-19. En effet, les perspectives économiques sont rassurantes au Maroc pour les mois à venir, avec une croissance du PIB qui devrait s’accélérer pour atteindre 3% en 2023. Ceci est principalement dû à la reprise de la production agricole et à son impact positif sur les autres secteurs de l’économie, a salué récemment le Fonds monétaire international (FMI), dans un rapport annuel sur le Royaume.

Dans ce contexte de conjoncture économique, le débat se pose encore autour des fondamentaux et des attentes pour faire face à la crise et à l’inflation. C’est dans ce sens, d’ailleurs, que la Chambre de commerce britannique au Maroc a organisé dernièrement un webinaire pour donner la parole aux experts, opérateurs et institutionnels. Premier constat : si les défis restent encore nombreux pour accroître l’investissement privé, il est attendu que plusieurs initiatives, prises l’année dernière, portent leurs fruits en 2023, si ce n’est déjà le cas. En plus des aides directes à travers, notamment, la Caisse de compensation, et des soutiens indirects, il y a surtout la mise en place du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Outre le récent nation branding, revigoré par le parcours des Lions de l’Atlas au Mondial, une charte de l’investissement est aussi en phase de finalisation. Globalement, l’année 2023 commence donc par un lot de bonnes nouvelles et par des chiffres tout aussi réconfortants en matière d’export, si l’on croit Amine Belhaj Soulami, chef de cabinet du ministre de l’Industrie et du commerce.

«L’ensemble des secteurs industriels ont affiché des hausses à l’export en 2022», a-t-il souligné avant de rappeler que l’automobile, en particulier, a connu une augmentation de 35% de ses exportations.

Autre bon point : des résultats encourageants pour la banque de projets de substitution. Le ministère de l’Industrie a ainsi souligné que 360 projets industriels ont été signés par son département en 2022. «C’est près d’un projet par jour», se réjouit Belhaj Soulami. «Au total, ces projets représentent 40 milliards de dirhams d’investissements et 300.000 emplois».

De son côté, Hakim Marrakchi, président de la Commission fiscalité à la CGEM et vice-président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) a salué l’ensemble des dispositifs mis en place et des mesures prises ces derniers mois. Alors que le Maroc a connu une inflation de 6,5% l’an dernier, les industriels ont été relativement épargnés. Les prix de l’électricité ont, notamment, été maintenus et ceux du gaz commencent à revenir à leurs niveaux d’avant-crise. La nouvelle loi sur les délais de paiement est aussi un motif de satisfaction, au moment où les derniers chiffres sur les défaillances d’entreprises tombent (+17% en 2022). En cours d’adoption, elle va permettre de mieux «protéger les TPE et PME», selon Belhaj Soulami.

Pour Hakim Marrakchi, cette loi va dans le bon sens, mais «cela n’empêche pas d’imaginer de nouveaux mécanismes pour améliorer les délais de paiement», alors que le crédit inter-entreprises dépasse le seuil des 400 MMDH. Le vice-président de l’ASMEX et président de la Commission fiscalité de la CGEM rappelle que «les entreprises vont avoir besoin de fonds de roulement en 2023», et qu’une action pour permettre la baisse des taux d’intérêt serait bénéfique. Enfin, le récent projet de décret, consacrant la préférence nationale pour les PME-TPE, a été également salué par les deux intervenants. Selon Marrakchi, un autre défi de taille se pose désormais. «Il faut davantage soutenir l’acte d’investir des entreprises marocaines (…) et passer du made with au made in Morocco».

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO



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