Maroc

Centrafrique : La paix après les élections ?

Alors qu’un second tour se profile à l’horizon dans les élections présidentielles, l’économie centrafricaine compte sur la fin de la transition et le retour à la stabilité pour amorcer son décollage.

Les élections présidentielles, actuellement en cours en Centrafrique, sont porteuses d’espoir. Après ces dernières années, marquées par des troubles politiques et interreligieuses, ce pays pauvre d’Afrique centrale espère enfin tourner la page de l’instabilité. En 2015, bien que Coface ait prédit «une nette accélération» de la croissance, force est de constater que le pays n’attire pas encore les investisseurs étrangers. Les nombreuses destructions d’infrastructures et les pillages ont durement touché l’économie locale, notamment le secteur tertiaire. «Dans ce contexte, le climat des affaires est instable et tendu», note Coface. Le secteur agricole, principal contributeur au produit intérieur brut (PIB), continue de régresser, en raison, notamment, de la situation d’insécurité prolongée et de la lenteur du retour des personnes déplacées. La sécurisation progressive du principal corridor routier (Bangui-Douala), par lequel transite l’essentiel des échanges extérieurs du pays, a favorisé les activités de commerce et de transport. Pour sa part, la Banque mondiale considère ce pays, au potentiel agricole et minier considérable, parmi les États «les moins bien classés en termes d’efficacité du gouvernement, de qualité de la réglementation et de respect des lois». La croissance est largement insuffisante pour assurer des créations d’emplois.

Normalisation
La reprise de l’économie centrafricaine a été compliquée par les déplacements de population (un million de personnes, soit un quart de la population ont quitté leurs habitations) qui ont affecté le secteur agricole, représentant 55% du PIB. Par ailleurs, la demande interne est restée atone, alors que le secteur secondaire a été très fragilisé par la guerre civile. Le pays recommence à bénéficier d’une aide internationale humanitaire. La reprise des appuis financiers extérieurs, notamment sous forme d’aides budgétaires, a permis aux autorités de transition d’assurer le paiement des salaires. Après une période marquée par un recours systématique aux procédures exceptionnelles dans l’exécution de la dépense publique et par la désorganisation des régies financières, «on assiste à une normalisation progressive de la gestion des finances publiques», constate la Banque africaine de développement (BAD) dans son rapport «Perspectives économiques africaines 2015».

Inflation
Dans le cadre d’une transition démocratique laborieuse, tout regain de violence à l’issue des élections pourrait faire, à nouveau, basculer le pays dans un affrontement armé. L’inflation est élevée, bien au-delà des 3% imposés par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Avec une activité agricole affaiblie par l’insécurité et une offre en produit alimentaire affectée par des pénuries, les prix devraient continuer à être élevés. En dépit des améliorations relatives enregistrées à Bangui et dans certaines localités, les conditions sociales et humanitaires restent difficiles, en raison de la persistance de l’insécurité et du nombre élevé de déplacés. 


 

Vers un second tour

Au pouvoir, depuis janvier 2014, la présidente Samba-Panza s’apprête à céder le fauteuil présidentiel au futur vainqueur des élections. À l’issue du premier tour, les premières tendances donnaient une «courte avance» au candidat indépendant, Faustin Archange Touadéra. Ce dernier fut Premier ministre de l’ex-président, François Bozizé, renversé en 2013. On se dirige très certainement vers un second tour après le premier jour de scrutin, organisé le 30 décembre 2015, et qui a été marqué par une forte participation dans certaines zones, notamment la capitale Bangui. Globalement, ce premier tour s’est déroulé dans le calme, en présence des forces onusiennes et françaises.


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