Casablanca-Settat : zones d’activité : du nouveau dès septembre prochain

La région s’engage dans une phase de transformation profonde de son tissu économique à travers le développement massif et structuré de zones d’activité. L’objectif est clair : lever les obstacles historiques liés au foncier, créer des emplois durables et diversifiés, et mettre en place un cadre d’investissement attractif, moderne et responsable. Le lancement à la rentrée prochaine des appels à manifestation d’intérêt pour les zones de Laghdira et Settat représente une étape clé dans ce processus ambitieux.
La rentrée prochaine marquera une étape cruciale dans la politique d’aménagement économique de la région avec le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt pour deux grandes zones d’activité. Ces projets concernent la zone de Laghdira, qui s’étend sur une superficie de 250 hectares, ainsi que la zone de Settat, d’une superficie plus modeste de 54 hectares. Ces appels visent à mobiliser investisseurs et aménageurs pour prendre part à ces projets structurants.
Selon Abdellatif Maazouz, ils s’inscrivent dans une démarche volontariste visant à lever l’un des principaux freins à l’investissement dans la région : le manque de foncier aménagé et disponible. Le président de la région indique par ailleurs que Casablanca-Settat a déjà engagé la mobilisation de 700 hectares dédiés à l’industrie et à la logistique.
Cette surface conséquente témoigne d’un effort inédit visant à offrir un foncier adapté aux besoins des entreprises, dans le but de dynamiser l’attractivité économique locale. Le développement des zones d’activité s’inscrit dans une stratégie globale, ambitieuse et innovante.
Il s’agit pour la première fois d’un modèle régional moderne, combinant à la fois des espaces destinés aux grandes industries et à la logistique, et des zones de proximité plus petites, adaptées aux petites et très petites entreprises (PME et TPE). Ces dernières zones, de taille plus réduite, sont conçues pour faciliter l’implantation d’entreprises locales, souvent issues des quartiers environnants, qui constituent un vivier important de création d’emplois, relève Maâzouz.
Un développement inclusif et durable
Un exemple concret est la zone Ahl Loughlam, située à Sidi Bernoussi, qui s’étend sur dix hectares. Cette zone est déjà entièrement commercialisée, en lots à la location, et devrait permettre la création d’environ 4.000 emplois.
Située à proximité immédiate de quartiers à forte sensibilité sociale, comme Sidi Moumen, cette zone représente un levier économique important pour la région. Elle répond à une double problématique, celle d’offrir un cadre adapté aux entreprises et générer des opportunités d’emploi pour des populations souvent fragilisées. Dans le même esprit, une autre zone de petite taille, d’environ quatre hectares, est en cours d’aménagement à Errachad, dans la commune de Mejjatia au niveau de Médiouna.
Cette zone vise particulièrement à accueillir des activités de proximité. Elle s’inscrit également dans une dynamique sociale, notamment en intégrant les populations délocalisées suite aux opérations de lutte contre les bidonvilles. Les zones d’activité en cours de développement adoptent un modèle qui dépasse les standards classiques. Elles intègrent des normes modernes d’aménagement urbain et environnemental, incluant la gestion durable des déchets, la préservation des espaces verts, et la mise en place de services de proximité pour les entreprises et leurs salariés.
Ces zones sont pensées pour être à la fois attractives, fonctionnelles et respectueuses de l’environnement. Ce modèle vise à créer un environnement propice à l’implantation d’entreprises de divers secteurs, favorisant ainsi la diversification économique de la région. L’ambition est de proposer non seulement des espaces industriels, mais aussi des lieux de vie professionnelle intégrés, capables de répondre aux attentes des entrepreneurs contemporains.
Le chemin vers la concrétisation de ces projets est semé de défis. La région doit d’abord mener à bien l’acquisition foncière nécessaire, souvent complexe en raison des contraintes administratives et des négociations avec les propriétaires. Ensuite, il faut définir un modèle économique cohérent, capable d’attirer des investisseurs sérieux et de garantir la rentabilité et la pérennité des zones.
La coordination avec les aménageurs et les investisseurs est également un enjeu majeur. La réussite dépendra de la capacité des différents acteurs à travailler ensemble dans une démarche collaborative et structurée. Ces projets, soutenus par une politique volontariste, portent la promesse d’un avenir économique dynamique, inclusif et durable pour la région.
Eaux usées : après Sidi Bernoussi, une deuxième station opérationnelle à El Hank
Dans un contexte où la ressource en eau devient de plus en plus rare, voire parfois quasi inexistante, Casablanca innove pour préserver ses espaces verts et garantir leur entretien durable. La ville s’est engagée depuis plusieurs années dans une stratégie ambitieuse visant à exploiter des ressources hydriques non conventionnelles, notamment la réutilisation des eaux usées traitées.
À ce titre, un premier pas concret a été fait par la collecte d’eaux dispersées issues de différentes sources pour irriguer ponctuellement certains quartiers, comme le secteur d’Aïn Diab. Mais c’est surtout la mise en place de stations dédiées à la réutilisation des eaux usées qui marque un tournant structurant pour la gestion de l’eau à Casablanca. La première station opérationnelle, située à Sidi Bernoussi, alimente désormais en eau recyclée l’ensemble de la partie nord de Casablanca, couvrant notamment les zones le long de l’autoroute en direction de Rabat et ses environs.
Ce projet a permis de réduire significativement la pression sur les ressources en eau potable, tout en maintenant les espaces verts essentiels au cadre de vie urbain. En exclusivité, Abdellatif Maâzouz nous apprend qu’une deuxième station de réutilisation des eaux usées, implantée à El Hank, site auparavant géré par Lydec, sera mise en service d’ici la fin de l’année.
Cette installation permettra d’arroser la zone d’Anfa, incluant des sites emblématiques tels que la mosquée Hassan II, le golf d’Anfa et le parc de la Ligue arabe. Grâce à cette nouvelle infrastructure, ces espaces bénéficieront d’une irrigation durable à base d’eau recyclée, contribuant ainsi à la préservation environnementale et à l’embellissement de la ville.
Hicham Bennani, Mariem Ouazzani et Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO