Capital Investissement : quel impact sur les entreprises investies ?
L’effet du capital investissements est indéniable sur le tissu des entreprises. Pour preuve, la croissance annuelle moyenne du chiffre d’affaires des entreprises investies s’élève à 18,8% et leur effectif augmente de 18%. Dans de sillage, l’Ebitda a atteint 2,3 fois son niveau initial. Le tout pour une contribution fiscale de 3 MMDH.
Le capital investissement (CI) joue un rôle crucial dans la dynamisation du tissu entrepreneurial en particulier et de l’économie en général. Le secteur a permis de favoriser l’émergence d’un certain nombre d’acteurs de référence et des champions dans diverses industries. Mieux, l’industrie du CI se targue d’avoir renforcé la position du Maroc comme un hub régional pour les opportunités d’investissement durable et de croissance, au point qu’en 2023, les investissements réalisés dans 280 entreprises ont atteint 14 MMDH.
«Notre engagement consiste à propulser les entreprises marocaines vers de nouveaux horizons de croissance et de durabilité. Nous nous efforçons de garantir une gouvernance responsable, tout en mettant en œuvre des pratiques sociales et environnementales exemplaires. En agissant ainsi, nous visons non seulement à renforcer le tissu entrepreneurial, mais aussi à jouer un rôle crucial dans le développement et la prospérité de l’économie marocaine», se félicite Hassan Laaziri, le tout nouveau président de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC).
Laquelle, en collaboration avec Fidaroc Grant Thornton, vient de publier la 5e édition du «rapport d’impact du capital investissement au Maroc – 2023». Plusieurs constats s’en dégagent. À commencer par une croissance positive, «supérieure même à la moyenne des années précédentes malgré le contexte inflationniste». En effet, le chiffre d’affaires des entreprises investis par le capital investissement a crû de 22,3% l’an dernier contre une croissance du PIB de 3,4% en 2023. «Le taux de croissance des effectifs se maintient à 18% par rapport à la fin de l’année 2022».
Dans le détail, il faut relever la présence du secteur de la santé pour la première fois parmi les trois meilleures performances sectorielles, avec une hausse de 45% en 2023. «Cette performance exceptionnelle du secteur de la santé souligne son dynamisme et son rôle de plus en plus central dans l’économie, indiquant une demande accrue et une confiance renforcée des investisseurs dans ce domaine», souligne-t-on dans le rapport.
Les TIC ne sont pas en reste avec une progression de 29%. De quoi mettre en évidence «l’importance croissante de la transformation numérique et de l’innovation technologique comme moteurs essentiels de la compétitivité et de la croissance économique». Le secteur des services clôt le Top 3, avec une augmentation de 28%. Cela reflète sa position de leader en termes d’effectifs avec une progression de 23% et confirme sa position de principal employeur au Maroc.
Forte contribution fiscale
Outre les performances des entreprises investis, le CI se veut être une industrie créatrice de valeur et génératrice de revenus fiscaux. Ainsi, le niveau d’EBITDA affiche un accroissement de 2,3 fois en valeur entre l’année d’entrée et l’année de la sortie des Fonds, montrant ainsi la création de valeur générée pendant la phase d’investissement.
Même chose pour la contribution fiscale des entreprises investies qui a significativement augmenté entre l’année d’entrée et l’année de sortie du fonds (ou 2023 pour les entreprises encore investies).
«Sur près de 180 PME accompagnées entre 2000 et 2023 ayant communiqué leurs données fiscales dans le cadre de cette enquête, la contribution fiscale a augmenté de près de 3 MMDH sur une durée de détention moyenne de 6 ans. Juste pour 2023, le montant total des impôts et taxes collectés auprès des entreprises investies a augmenté de 450 MDH en comparaison avec les chiffres de 2022.
Indépendance
La bonne gouvernance et le respect des sujets ESG font partie des sujets de préoccupation des sociétés de gestion. Pas moins de 72% d’entre elles affirment avoir des membres indépendants dans les comités d’investissement des fonds qu’elles gèrent. Ces membres représentent en moyenne 44% de l’ensemble de ces comités. De même, les entreprises investies affichent une amélioration significative par rapport aux critères ESG au niveau de leur gouvernance, leur impact environnemental et leur politique sociale.
Méthodologie
L’étude d’impact menée par l’AMIC et Fidaroc Grant Thornton évalue annuellement l’impact du capital-investissement sur les entreprises marocaines investies depuis l’année 2000. Elle se base sur des critères financiers et socio-économiques prédéfinis, brassant un échantillon représentatif de 23 sociétés de gestion.
Jules Gabas / Les Inspirations ÉCO