Boulemane et Sefrou : la Fondation AMAN s’active pour l’accompagnement des enfants vulnérables
La société civile poursuit son combat contre la déperdition et le décrochage scolaire des élèves en situation vulnérable. Très active dans ce domaine, la Fondation AMAN trace parmi ses priorités, pour l’année 2022, l’encadrement de 14.500 élèves du primaire et 650 éducateurs dans les méthodes pédagogiques modernes.
À l’occasion de la Journée internationale de l’éducation, la Fondation AMAN de développement durable dévoile son bilan d’accompagnement des jeunes en situation de vulnérabilité. Après les résultats exceptionnels de son expérience pilote de renforcement scolaire et parascolaire dans les provinces de Boulemane et Sefrou, avec des taux de réussite atteignant 100% dans plusieurs écoles, la Fondation AMAN a décidé d’élargir ses activités dans six régions du royaume à savoir (Tanger-Tétouan-Hoceima, l’Oriental, Fès-Meknès, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et Souss-Massa). Malgré le contexte difficile conjugué à la pandémie du Covid-19, la fondation a renforcé, en 2021, ses activités dans 15 provinces, ce qui va aboutir à l’encadrement de 14.500 élèves du primaire dans les cours des mathématiques et de français, ainsi que l’encadrement et la formation de 650 éducateurs et éducatrices dans les méthodes pédagogiques modernes. Notons que dans chacune des provinces, la Fondation AMAN a conclu des partenariats avec l’Initiative nationale de développement humain (NDH) et les directions provinciales de l’Éducation.
«Les résultats enregistrés dans les provinces pilotes sont notamment liés à l’attachement qui s’est développé chez les élèves envers leurs écoles et à l’apprentissage en général, car l’éducation ne se limite pas seulement aux cours, mais aussi, et surtout, aux activités parascolaires et aux suivis de la santé physique et mentale assurée par les médecins partenaires de la fondation», précise Fatima Ouazza, présidente de la Fondation AMAN.
Les activités de la fondation touchent également le volet social avec la distribution des habits et fournitures scolaires qui sont souvent donnés aux parents, pour qu’ils les offrent par la suite à leurs enfants, sans que ces derniers le sachent. L’objectif est de permettre à l’élève de satisfaire son manque à travers ses parents pour les mettre en valeur et garantir l’éducation de l’enfant avec la complicité des parents. Le parascolaire enrichit les élèves et leur inculque le vivre-ensemble avec les différences d’opinion et de compétences à travers le sport, le dessin, le théâtre et la lecture…
Les quatre clés d’une éducation réussie
Dans son programme ambitieux, la Fondation AMAN de développement durable s’est basée sur un socle théorique de références internationales pour préparer le citoyen de l’avenir à un développement durable et résilient. Convaincue de l’approche évolutive de l’éducation, la fondation juge que l’éducation doit s’organiser autour de quatre axes d’apprentissages fondamentaux qui, tout au long de la vie, seront en quelque sorte pour chaque individu les piliers de la connaissance.
Le premier axe concerne l’acquisition des instruments de la compréhension en tant que moyen. Il s’agit pour chaque individu d’apprendre à comprendre le monde qui l’entoure, au moins autant qu’il lui est nécessaire pour vivre dignement, pour développer ses capacités professionnelles et communiquer. En tant que finalité, le fondement en est le plaisir de comprendre, de connaître, de découvrir. C’est le rôle essentiel du parascolaire. Le second axe est «apprendre à faire» qui est fortement lié à apprendre à connaître. Les deux apprentissages sont dans une large mesure indissociable. L’objectif est d’acquérir non seulement une conviction et une qualification pour pouvoir agir sur son environnement, mais, plus largement, une compétence qui rende apte à faire face à de nombreuses situations et à travailler en équipe. Quant au troisième axe, il vise à apprendre à vivre ensemble. Sans doute cet apprentissage représente l’un des enjeux majeurs de l’éducation d’aujourd’hui.
En effet, l’éducation a pour mission d’enseigner simultanément la diversité de l’espèce humaine et la diversité des vivants dans la nature. Cette conscience des similitudes et d’interdépendance, entre les êtres humains et les autres vivants de la planète, montre la complémentarité bénéfique entre tous les vivants et la nécessité de coopération et de vivre-ensemble.Par ailleurs, le quatrième axe concerne le développement de l’être humain, qui va de la naissance à la fin de la vie. Il s’agit d’un processus dialectique qui commence par la connaissance de soi pour s’ouvrir ensuite au rapport à autrui. «La découverte de l’autre passe nécessairement par la connaissance de soi et, pour donner à l’enfant et à l’adolescent une vision juste du monde, l’éducation, qu’elle soit faite par la famille, la communauté ou l’école, doit d’abord lui faire découvrir qui il est. C’est le défi de fournir à chacun en permanence les forces et les repères intellectuels lui permettant de comprendre le monde qui l’entoure et de se comporter en acteur responsable et juste», explique Ouazza.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO